Audrey Esteban Rommé, Ruthénoise installée à Montauban : "Déjà, toute petite, je consolais les autres"

Quand j’étais petite, il y avait une émission à la radio où les gens appelaient pour raconter leurs difficultés. Et j’avais inventé un jeu avec ma maman. Je lui disais : "On dit que tu as des problèmes et on en parle"." Née à Rodez en 1977, Audrey Esteban Rommé, qui est aujourd’hui psychologue, a très tôt compris que "la vie avait un sens".

Un sens qui la pousse, après son bac L décroché en 1998 au lycée Sainte-Procule – aujourd’hui François-d’Estaing – de Rodez, à s’inscrire en fac de psycho à la fac du Mirail, à Toulouse. "Je me suis révélée", assure la Ruthénoise qui avoue ne jamais avoir été très scolaire.

Entre Haute-Garonne et Aveyron

Étudiante en psychologie clinique et pathologique, elle obtient son DESS, en 2004, à l’université Denis-Diderot de Paris, "le seul DESS en France orienté vers la parentalité et la périnatalité", avant d’ouvrir un cabinet, en mai 2005, à Tournefeuille, en banlieue toulousaine. En parallèle, elle est appelée le mois suivant pour un remplacement à Villefranche-de-Rouergue, au sein de l’annexe de l’hôpital Sainte-Marie. "Un contrat de six mois qui a duré quinze ans", souligne Audrey Esteban Rommé. Et qui l’oblige à faire les allers-retours entre la Haute-Garonne et l’Aveyron. "Je m’éclatais dans les deux activités, confirme-t-elle. Je n’ai pas voulu choisir." Elle décide cependant de s’installer avec sa famille – son mari Éric et leurs filles Clara et Cassandre – "entre les deux", à Montauban, en 2009. "J’y ai ouvert mon cabinet. C’était plus confortable au niveau du transport. Tout en poursuivant à Villefranche où je me régalais. La population était chouette. Je travaillais dans un centre médico-psychologique et aussi à la clinique, dans un service ouvert."

Aider les parents

En 2016, l’Aveyronnaise fonde l’association "Être parent, un JE d’enfant" autour du soutien à la parentalité, un domaine qui l’a toujours intéressée. "Un espace d’expression pour prendre aussi soin des parents, souligne-t-elle. Il y avait beaucoup de demandes."

Et c’est en intervenant lors d’un café parentalité au sein de l’ASEI – Agir, soigner, éduquer, insérer – qu’elle rencontre Valérie Pouget Gazut, qui gère la structure localement. Cette dernière la fait embaucher par l’association qui rayonne dans toute l’Occitanie et dont le siège social est basé à Toulouse. "Je m’occupe des familles et on a mis en place de nombreuses actions, comme des échanges d’expériences entre parents. On a été les premiers à faire ça sur Montauban. Je coordonne aussi un LAEP – Lieu d’accueil enfants parents – un espace de médiation familiale."

Un sujet qui mobilise d’autant plus la psychologue qu’elle-même a vu sa mère, Maryse, "œuvrer pour mobiliser toutes ses ressources afin de prendre soin de nous [Audrey et son frère aîné Mickaël] après le décès de notre père." Elle avait alors six ans et se souvient d’avoir "été submergée par la souffrance des autres" plus que par la sienne. "J’organisais des jeux pour que ma mère et mon frère puissent penser à autre chose, pour les occuper."

Déjà, toute petite, l’envie d’aider les autres. Avec cette empathie, cette écoute et cette douceur qui la caractérise. "C’est une évidence qu’il faut soutenir et accompagner les parents pour qu’ils puissent prendre soin de leurs enfants", insiste-t-elle.

Cet accompagnement auquel la psychologue clinicienne Audrey Esteban Rommé consacre son temps et son énergie, au sein de son cabinet montalbanais lors de séances de psychothérapie individuelle, familiale et de couple ou dans le cadre de l’ASEI.