En Aveyron aussi, les migrants "peuvent être une solution"

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  • "Nous avons besoin de nous faire connaître pour queles gens portent un regard positif sur les demandeurs d’asile", explique Nicole Ginisty qui, aux côtésdes bénévoles, entend continuer son travail d’intégration.
    "Nous avons besoin de nous faire connaître pour queles gens portent un regard positif sur les demandeurs d’asile", explique Nicole Ginisty qui, aux côtésdes bénévoles, entend continuer son travail d’intégration. Centre Presse Aveyron - José. A. Torres
Publié le
Xavier Buisson

Visible par ses cercles de silence mensuels devant la préfecture, le Collectif d’aide aux migrants et sans-papiers travaille d’arrache-pied, dans l’ombre, à l’accompagnement de demandeurs d’asile dans leur marathon administratif.

"Beaucoup nous encouragent, certains autres nous disent que notre action ne sert à rien et qu’il faut que les demandeurs d’asile repartent chez eux." Si les réactions des passants ruthénois sont diverses à la vue du cercle de silence du collectif d’aide aux migrants et sans-papiers, elles sont majoritairement amicales. Chaque dernier mardi du mois, de 18 heures à 19 heures, membres et soutiens du collectif se rassemblent. "Pour signifier à la préfecture que nous sommes toujours présents", comme l’explique la présidente Nicole Ginisty.

Désormais sous forme associative, le collectif fédère 39 membres et plusieurs associations, dont la Ligue des droits de l’Homme, CCFD-terre solidaire ou Jamais sans toit. Une union pour mener à bien diverses actions en direction des personnes en demande d’un titre de séjour. "Accueil, conseil, préparation des rendez-vous en préfecture, suivi en cas d’obligation de quitter le territoire français (OQTF)", liste la présidente.

La "montée en puissance" des pays de l’Est

La récente assemblée générale a permis de mettre en lumière un accroissement de la charge de travail des bénévoles qui ont accueilli, en 2022, 244 personnes ou familles de 40 nationalités différentes. En 2021, c’était 200 personnes pour une vingtaine de nationalités. Les responsables de l’association notent une évolution dans le public qu’ils reçoivent : 56 d’Afrique noire, 29 d’Afrique du Nord, 17 de Géorgie, 10 de Russie… et, c’est la nouveauté, 51 des pays de l’Est et d’Europe centrale. Une "montée en puissance" soulignée par les responsables.

L’accompagnement du collectif des migrants et sans-papiers aura permis, l’an passé, la délivrance de 19 titres de séjour, ce dont se félicitent la présidente et la secrétaire adjointe Florence Nègre. "Le changement que nous avons noté par ailleurs, c’est que, désormais, la préfecture dématérialise tout, ce qui rend les démarches plus compliquées et les délais plus longs", analyse cette dernière. L’association vit uniquement de dons, les subventions demandées à l’agglomération, aux villes de Rodez et d’Onet-le-Château et à la Région n’ayant pour le moment pas abouti. "Pas de réponse, pourtant nous avons fait les demandes dans les temps", regrette Nicole Ginisty, pour qui un soutien financier serait fort bienvenu ; entre les timbres fiscaux et la régularisation du visa, les démarches coûtent 475 euros aux demandeurs d’asile. "Ce qui fait beaucoup pour des gens qui n’ont pas le droit de travailler", poursuit-elle.

Toujours un fort besoin de bénévoles

"Pourtant, ils ne demandent que ça et dès qu’ils obtiennent un titre de séjour, ils travaillent immédiatement", poursuit Florence Nègre. "On les voit comme un problème alors qu’ils peuvent être une solution." L’année qui s’annonce pour le collectif sera dans la droite ligne des précédentes, avec toujours un fort besoin de bénévoles, pour les permanences, aider au transport des demandeurs, qui doivent se rendre à Montauban, à Toulouse puis à Paris pour finaliser leur démarche.

"Nous avons besoin de recruter et aussi de nous faire connaître, pour que les gens portent un regard positif sur les demandeurs d’asile", conclut Nicole Ginisty qui, aux côtés des bénévoles, entend bien continuer son travail d’intégration, contre vents et marées.

Le Collectif d’aide aux migrants et sans-papiers est installé à la Maison des associations de Rodez, 15 avenue Tarayre. Les permanences y ont lieu le mercredi, de 14 h 30 à 17 heures. Contact au 07 67 32 19 69 ou à l’adresse collectifmigrants202@gmail.com

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Les commentaires (1)
Altair12 Il y a 10 mois Le 30/05/2023 à 09:44

La grande majorité des Français estime qu'il y a bien trop d'immigration dans notre pays et qu'il y a urgence d'y remédier !