Trains de banlieue et bus électriques: les mégapoles mondiales cherchent la voie de la décongestion

  • Les mégapoles mondiales sont confrontées à de nombreux défis pour décarboner leurs transports publics et attirer toujours plus de voyageurs après les années de pandémie.
    Les mégapoles mondiales sont confrontées à de nombreux défis pour décarboner leurs transports publics et attirer toujours plus de voyageurs après les années de pandémie. CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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(AFP) - Construction de lignes ferroviaires, amélioration de la fiabilité des transports et électrification des bus: les mégapoles mondiales sont confrontées à de nombreux défis pour décarboner leurs transports publics et attirer toujours plus de voyageurs après les années de pandémie.

En France, Emmanuel Macron a donné l'impulsion pour le lancement d'ici une décennie de "services express régionaux métropolitains", soit une adaptation des RER parisiens pour dix métropoles de province.

Une initiative qui s'inscrit dans un contexte mondial, où le développement des trains suburbains "devient une des tendances actuelles du marché", dit constater Henri-Poupart Lafarge, PDG d'Alstom, qui s'exprimait depuis le sommet de l'Union internationale des transports publics (UITP) à Barcelone.

Grand Paris Express, Elizabeth Line à Londres, RRTS à New Delhi... Cette tendance à connecter les villes à leurs banlieues plus ou moins lointaines est planétaire, d'après le patron du constructeur ferroviaire.

"C'est intéressant par exemple en Chine. Jusqu'à maintenant vous aviez d'un côté le développement du train à très grande vitesse et de l'autre, celui du métro dans les villes" mais un nombre considérable de projets de trains rapides régionaux est en train de voir le jour autour de plusieurs villes majeures, relève-t-il.

A New Delhi, le gouvernement a lancé la construction de trois lignes à grande vitesse pour connecter le centre de la ville-capitale aux villes alentours — le Regional Rapid Transit System (RRTS). La première ligne de 82km entre Delhi et Meerut doit ouvrir d'ici deux semaines et l'objectif est de décongestionner le centre de la ville-capitale.

- Investissements post-covid -

Même aux États-Unis, où la voiture reste reine, "l'état d'esprit est en train de changer", selon David Scorey, PDG de Keolis Amérique du Nord.

Grâce à l'Infrastructure Investment and Jobs Act (IIJA) voté en novembre 2021, une somme inédite de 105 milliards de dollars a été allouée au développement du transport public dans le pays.

"Les trains régionaux auront un grand rôle à jouer dans les transports publics" aux États-Unis, insiste David Scorey.

"Ce qu'on voit aujourd'hui, ce sont des investissements dans le transport public" un peu partout dans le monde, acquiesce Sylvain Haon, directeur stratégie à l'UITP. "Ça ne veut pas dire que ça suffit, mais il y a une croissance post-pandémie qui s'affirme", poursuit-il.

Une partie de ces investissement est aussi fléchée vers l'électrification des bus. "Un grand défi" pour Lluis Alegre, directeur mobilité à l'autorité des transports de la métropole de Barcelone.

Actuellement, 6% des bus de la métropole barcelonaise sont électrifiés, mais l'objectif est d'atteindre 30% en 2025 et 60% en 2030.

Une transformation ultrarapide qui concerne l'ensemble des réseaux dans le monde, et sur laquelle il faut miser selon Thierry Mallet, PDG du groupe français Transdev.

- Subventions -

"On ne pourra pas faire du train partout. C'est quand même des solutions à dix ans alors que la route est disponible dès maintenant", plaide-t-il. D'après lui, il faut miser sur les liaisons de bus express comme à Madrid où 300 à 400.000 personnes les empruntent quotidiennement, avec des voies dédiées, pour relier les centres des villes aux banlieues.

Le train "est une solution qui est chère et le car va devenir propre très rapidement", estime Thierry Mallet auprès de l'AFP.

Reste la question du financement de ces réseaux de transport. Partout dans le monde ― hormis en Amérique du Nord où la fréquentation reste légèrement au-dessus des 70% ―, les niveaux de fréquentation des transports publics reviennent peu à peu à ceux d'avant la pandémie.

Mais pour autant, les recettes tirées de la billettique ne couvrent pas les dépenses de fonctionnement et "très peu de réseaux peuvent fonctionner sans être subventionnés", assure Sylvain Haon.

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