Patrimoine : les Sites remarquables se recentrent sur l’Aveyron

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  • Bes-Bedène, Castelnau-de-Mandailles, Manhaval… Et René Pagès, maire des Sites remarquables et désormais authentiques de l’Aveyron.
    Bes-Bedène, Castelnau-de-Mandailles, Manhaval… Et René Pagès, maire des Sites remarquables et désormais authentiques de l’Aveyron. Centre Presse Aveyron
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Olivier Courtil

L’association change de dénomination au cours de son assemblée générale ce samedi 1er juillet à Castelnau-de-Mandailles.

"La volonté première de cette association est de mettre en valeur des lieux connus ou inconnus du grand public avec le souci permanent de la complémentarité, sans esprit partisan ou quelconque concurrence avec d’autres associations." Tel était le vœu rappelé par Claude Cayla, feu le maire de Belcastel, à l’automne 2019 et initiateur de l’association des Sites remarquables de France et d’Europe. Un vœu qui a eu du mal à s’exaucer, faute aux deuils qui ont frappé l’association : décès de Claude Cayla, maire de Belcastel, de Jean Boyer, maire de Castelnau-de-Mandailles et d’André Raynal, maire de Cantoin où le hameau de Vines avait intégré ladite association. De surcroît, le Covid est passé par là. "Nous avons intégré l’association en 2018, avec les événements qui ont suivi, on ne peut pas estimer de retombées", résume en ce sens Sandra Sielvy, maire de Castelnau-de-Mandailles où se tient l’assemblée générale de l’association ce samedi, route de Cayrac.

Complémentarité

Ce rendez-vous sonne comme un nouveau départ pour l’association, désormais présidée par René Pagès, alors maire de Taussac quand le site de Manhaval a intégré les Sites remarquables. Des sites toujours remarquables mais qui font preuve d’humilité en modifiant le nom de l’association désormais intitulée : Sites remarquables et authentiques de l’Aveyron. "On se recentre sur l’Aveyron qui est le berceau de l’association", dit ainsi René Pagès. Et de rappeler la vocation de l’association : "L’association a été créée en 2015 après le classement dans le département de dix communes Plus Beaux Villages de France. Considérant que ce nombre ne pouvait plus être extensible en raison des critères exigeants imposés par la fédération nationale des Plus Beaux Villages, plusieurs maires et responsables ont estimé que plusieurs autres sites en Aveyron méritaient une reconnaissance et une inscription mettant en avant les notions de patrimoine bâti préservé situé dans un environnement naturel authentique."

Il est vrai que ce soit à Manhaval, Vines, au château de Valon ou encore à Castelnau-de-Mandailles, le temps semble s’être suspendu autour d’un pan de patrimoine à l’architecture vernaculaire. À l’authenticité du lieu, les acteurs de l’association souhaitent ajouter l’authenticité de l’accueil. Ainsi, Sandra Sielvy, maire de Castelnau-de-Mandailles, met en avant la notion d’échange entre les sites. Remettre de l’humain, de la vie, au cœur de ce patrimoine. N’être pas qu’une halte anodine, un point sur une carte. Pour ce faire, l’association s’appuie toujours sur Jacques Miquel pour répertorier des sites correspondant à cette démarche qui "se veut complémentaire et non concurrentielle des labels".

"Etre une vitrine"

Dans cette volonté de se recentrer avec l’envie de repartir de l’avant, des sites retenus s’apprêtent à quitter l’association quand d’autres font le chemin inverse. "On sera toujours dix-sept sites cette année mais avec des changements. Le Fel, Aubrac, Coufouleux ou encore le pont de Mirabel figurent parmi les lieux que nous allons solliciter", confie René Pagès.
À l’inverse, d’autres songent à quitter le navire. C’est le cas de Villeneuve-d’Aveyron. "La précédente municipalité avait intégré les Sites remarquables. Notre souhait est de concourir aux Plus Beaux Villages de France", avance Jean-Pierre Masbou, maire. Être sur une vitrine qui brille plus loin. À l’image du choix de Saint-Geniez-d’Olt qui a intégré voici deux ans les Petites Cités de Caractère.
"Il y a un bon lobbying et une autre envergure, l’assemblée générale s’est tenue à Collioure », fait remarquer Marc Bories, maire de la cité marmotte et non moins remarquable.

Plus Beaux Villages, Petites Cités de caractère…

C’est la course aux labels pour tenter d’attirer le public. Il y a le nec plus ultra que constitue celui des Plus beaux villages de France, fondé en 1982. On dénombre 172 villages dont dix en Aveyron : Sainte-Eulalie, d’Olt, Saint-Côme-d’Olt, Estaing, Peyre, Brousse-le-Château, Belcastel, Conques, Sauveterre-de-Rouergue, La Couvertoirade, Najac.
Plus ancien, les Petites Cités de caractère, né au mitan des années soixante-dix en Bretagne. À ce jour, plus de 170 communes ont intégré ce label. En Aveyron, cinq communes ont adhéré à cette démarche : Saint-Geniez-d’Olt, Combret, Peyreleau, Villecomtal, Sévérac-le-Château.
Il y a donc aussi le label nouveau venu, des Sites remarquables et authentiques de l’Aveyron qui compte dix-sept sites dont une grande majorité en Aveyron, berceau du label. À ne pas confondre avec le Site patrimonial remarquable dont le classement est établi par le ministère de la Culture. Il existe même le Jardin remarquable. Sans parler des Villes et Pays d’art et d’histoire, Grand site de France, etc. Bref, le choix du roi pour se perdre et s’éprendre d’une contrée, elle n’est pas plus belle la vie ?

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