Aveyron : le château de Belcastel mis en vente au prix de 3 millions d'euros

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  • Quelques acheteurs potentiels se sont déjà manifestés parmi lesquels un Américain, un Russe, un Bulgare et deux Chinois.
    Quelques acheteurs potentiels se sont déjà manifestés parmi lesquels un Américain, un Russe, un Bulgare et deux Chinois. Photo drone Alexia Ott
  • Heidi Leigh et Luc Devaux,aux côtés du Phénix, qui trône sur le château de Belcastel.
    Heidi Leigh et Luc Devaux,aux côtés du Phénix, qui trône sur le château de Belcastel. J.B.
  • La plantation d’un baobabà Leganga. La plantation d’un baobabà Leganga.
    La plantation d’un baobabà Leganga.
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Joel Born

L’ancienne demeure de Fernand Pouillon est mise en vente chez Christie’s International, au prix de 2,4 M€ (3 M€ avec la société d’exploitation). Sa propriétaire américaine, depuis 2005, Heidi Leigh, en explique les raisons et dévoile son nouveau projet : la création d’un sanctuaire botanique, en Tanzanie, au pied du mont Méru.

Heidi Leigh peut être satisfaite du travail accompli. L’an passé, quelque 37 000 visiteurs ont poussé les lourdes portes et franchi le pont-levis du château de Belcastel. Voilà près de 20 ans, en 2005, que la galeriste new-yorkaise et son mari Nick Leone (le couple possédait également deux autres galeries d’art à Las Vegas et à La Nouvelle-Orléans), ont fait l’acquisition de l’ancienne demeure du célèbre architecte Fernand Pouillon, auprès de sa dernière compagne, Catherine Sayen. Un vrai coup de cœur, mais une "vente difficile", selon les propres termes d’Heidi Leigh, avec son lot de mauvaises surprises…

Après s’être donnée "corps et âme pour le château" pendant toutes ces années aveyronnaises, Heidi Leigh, aujourd’hui séparée de son ancien mari, qui en reste propriétaire à hauteur de 50 %, a décidé de passer à autre chose et de céder l’ancienne forteresse médiévale.

"Traités comme des criminels !"

Depuis le printemps dernier, le château de Belcastel est à vendre, auprès de la division patrimoine de luxe de Christie’s International, au prix de 2,4 M€ et de 3 M€ avec la société d’exploitation Animazin Monde d’Illustration et le stock commercial. Même si rien n’est encore acté, de premiers acheteurs potentiels, parmi lesquels un Américain, un Russe, un Bulgare et deux Chinois, se sont déjà manifestés.

Outre de multiples soucis et tracasseries administratives, liés au fonctionnement du château et à son entretien, Heidi Leigh a particulièrement "mal vécu" la condamnation à une lourde amende de 75 000 euros par la Police de l’eau, il y a de cela trois ans. En cause, et sans entrer dans le détail, l’alimentation en eau (et sa captation) des douves du château, celle-ci ne respectant pas les normes de la loi sur l’eau de 2006. Heidi et son nouveau compagnon, Luc Devaux, se sont ainsi retrouvés à la gendarmerie de Marcillac pour y être entendus. "Après 20 ans de remise en état du château, nous avons été traités comme des criminels, alors que nous ignorions cette situation et que nous n’en étions pas responsables", se plaint la citoyenne américaine, visiblement marquée par ce mauvais épisode de sa vie aveyronnaise.

Une nouvelle aventure au pied du mont Méru

Comme elle est tombée amoureuse du château de Belcastel, Heidi l’est aujourd’hui de l’Afrique, où elle s’apprête à vivre une nouvelle aventure tanzanienne, au pied du mont Méru et du proche Kilimandjaro. À Leganga, près d’Arusha, Heidi et Luc ont fait l’acquisition d’une propriété de neuf hectares, à plus de 1 000 mètres d’altitude, provenant d’une ancienne exploitation de café, afin de créer un sanctuaire botanique, avec des espèces endémiques d’Afrique de l’Est et de Madagascar, où Luc, dont le père était ingénieur agronome, a passé une grande partie de sa jeunesse. Sur ces terres tanzaniennes, où s’épanouissent notamment des singes bleus et des colobes à queues blanches, Heidi et Luc ont entrepris les premiers aménagements et plantations. D’ici deux à trois ans, ils envisagent d’y accueillir leurs premiers visiteurs, ainsi que des scientifiques, chercheurs, étudiants, qui pourront être logés sur place, au sein de la Phénix House.

Un pont avec l’Aveyron et Micropolis ?

En Tanzanie, Heidi et Luc collaborent déjà avec la fondation Pams, qui agit notamment pour la protection des éléphants et mène à bien de vastes programmes de reforestation. "Ils travaillent notamment sur des forêts primaires de plusieurs millions d’années, dans lesquelles ils ont notamment découvert de nouvelles espèces d’arbres et de caméléons. Ils nous ont déjà donné quelques plants", se réjouit Luc pendant qu’Heidi montre des photos de Leganga, dont la construction d’un réservoir d’eau et la plantation d’un baobab.

À terme, ils aimeraient également établir une collaboration avec Micropolis et la cité des insectes. Le meilleur moyen de garder le contact et d’établir un pont (en pensant à celui de Belcastel) avec l’Aveyron.

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