Aveyron : cette vieille maison emblématique, qui a abrité le cardinal Lustiger, sera bientôt détruite

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  • Cette maison a abrité celui qui allait devenir le cardinal Lustiger.
    Cette maison a abrité celui qui allait devenir le cardinal Lustiger.
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D.L.

La vieille maison de la rue Emile-Nègre vit ses dernières heures. Elle est caractéristique de l’habitat ouvrier.

Les villes minières et industrielles comme Decazeville se sont érigées à la va-vite, sans véritable plan d’ensemble d’urbanisme ni d’infrastructure. En 1870, un chroniqueur rapporte que "Decazeville n’est qu’un pêle-mêle d’habitations, sans alignement, avec souvent une maison au rez-de-chaussée et l’autre côté se situant au premier étage vis-à-vis d’une route".

Ce genre de ville-usine répondait au besoin impératif d’attirer et de fixer sur place la main-d’œuvre.

Des maisons ouvrières de plain-pied, avec plusieurs appartements mitoyens, ont été notamment construites à Saint-Michel, à Bourran et à Lacaze.

Ces dernières, en briques grises, qui se trouvaient face au criblage (centre de tri du charbon), apparaissent dans le documentaire réalisé par Gérard Raynal, au début des années 2000, avant qu’elles ne soient démolies.

Tandis que les belles et imposantes maisons des ingénieurs et des patrons des usines et mines sont toujours présentes, allée Fayol et aussi au quartier du Soulacre.

Une vieille maison, au 32 de la rue Emile-Nègre, au Soulacre, va être détruite par son propriétaire car elle devient dangereuse.

L’entrepreneur mandaté est passé récemment pour évaluer le travail.

"Malgré son délabrement, elle est magnifique et c’est un des rares habitats ouvriers collectifs du Bassin qui restait encore debout. Elle comporte une dizaine d’appartements, avec escaliers et balcons en bois et cabanes à charbon sur le palier du 1er étage. Elle date de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe siècle. Son propriétaire a 100 ans cette année", indique Annick Plénacoste, une riveraine.

Elle a abrité le cardinal Lustiger

Avant de devenir cardinal, le jeune Jean-Marie Lustiger y a habité quelques mois avec son père quand il était réfugié à Decazeville depuis Paris, durant la guerre en 1943, alors que l’antisémitisme régnait.

Il travaillait alors comme "assistant chimiste au laboratoire d’essai de bitumes et schistes" de l’usine Vallourec, sur la zone du Centre.

Travailleur clandestin, c’est dans cette maison, avec sa tante, qu’il a retrouvé du réconfort moral. Dans son livre, "le Choix de Dieu", Jean-Marie Lustiger confia : "C’est à Decazeville que je suis entré dans la vie d’adulte avec l’expérience ouvrière et par tout un univers cosmopolite caractéristique d’une vie animée par des figures hautes en couleur".

L’habitat et la promiscuité idoine de l’époque s’ajourèrent à cet univers mêlé de gens du cru, d’ouvriers-paysans rouergats, d’émigrés et de clandestins de toute espèce, sachant se montrer solidaires, qui le fascina.

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