Nora Kamm ce dimanche au Millau Jazz Festival : "J'aime bien partager une énergie dansante"

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    La saxophoniste Nora Kamm ouvrira le Millau Jazz Festival. Matthieu Hoarau
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Sarah Boana

Dans la cadre du Millau Jazz Festival, Nora Kamm, la saxophoniste originaire d'Allemagne, sera sur scène ces dimanche 16 et lundi 17 juillet à Aguessac et Combret-sur-France à 21h30. Elle présentera son nouvel album One, un mélange de sonorités jazz et afro. Entretien.

Qu'aimeriez-vous partager avec le public du Millau Jazz Festival ?

J'ai sorti mon nouvel album, One, au mois de février et je suis donc contente de jouer ce répertoire et de tourner avec ce projet. C'est un mélange de jazz et de rythmes africains. C'est la première fois que je joue à Millau. Je pense que ça va être sympa ! C'est aussi dans la nature : ça va être très agréable. En plus, c'est l'été.

J'aime bien partager avec le public une énergie dansante, j'aime beaucoup faire chanter les gens. J'espère qu'ils vont être dans cet esprit-là.  J'ai aussi hâte d'être avec le groupe. Ça fait un moment qu'on n’a pas joué sur scène ensemble.

Qu'est-ce qui vous plaît dans les sonorités africaines ?

Je pense qu'il y avait déjà une attirance pour ça depuis mon enfance. J'ai beaucoup écouté ça chez mes parents parce qu'ils aiment les musiques du monde. Et puis, à Paris,  j'ai atterri à Montreuil. C'est un peu l'Afrique de Paris et les rencontres que j'ai faites là-bas m'ont beaucoup inspirée. J'aime bien le "crossover" (le croisement, NDLR) parce que je trouve que c'est une démarche très enrichissante de dire : "Je ne reste pas seulement dans ma culture mais je m'enrichis des autres cultures."

Quelles rencontres vous ont marquée ?

J'ai travaillé avec beaucoup de musiciens d'origine africaine. Par exemple, quand j'ai découvert Salif Keita (musicien malien), j'ai imité toutes les voix qu'il faisait, son saxophone... Tout ça, je l'ai intégré et c'est un peu devenu mon langage au saxophone. 

Que vous permet d'exprimer votre instrument ?

Le saxophone, c'est comme une voix. C'est un prolongement du souffle, de ce qu'on pourrait aussi faire passer à travers la voix. C'est pour ça que j'aime bien jouer de manière très mélodique. Je me suis tellement amusée à imiter les voix que j'ai moi-même commencé à chanter. 

Y a-t-il beaucoup de saxophonistes femmes dans le milieu ?

Oui, il y en a beaucoup plus qu'il y a 20 ans. Ce que j'aime c'est quand on leur donne leur chance. C’est le cas du Millau Jazz. Mais pour vraiment percer, il faut énormément de persévérance. Il y a encore des obstacles, c'est comme dans toutes les sociétés.

Dans la musique, quand ça sort du cadre du chant pour les femmes, il faut vraiment se battre. C'est Elsa Viguier du club 38 Riv à Paris qui m'a aidée, comme elle a travaillé plusieurs fois avec le Millau Jazz Festival. Elle est dans une démarche, disons, féministe. Elle s'engage pour les femmes dans le jazz et fait très attention à ce qu'il y ait des leaders femmes aussi, pas seulement des groupes qui se constituent uniquement de femmes mais vraiment des femmes qui ont leur propre projet, au piano, au saxophone ou autre. 

Et pour la suite, qu'avez-vous prévu ? 

Je prépare de nouveaux singles. Je m'apprête à me lancer dans une formule soit solo, soit avec une autre personne, j'y réfléchis. Mais en tout cas, ça sera plus minimaliste. Et j'explore la musique assistée par ordinateur. Pour voir un peu ce que ça peut donner avec ma voix, mon saxophone et un synthé.

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