Archéologie : des fragments antiques découverts en haut de cette rue de Rodez

Les archéologues se doutaient bien qu’ils allaient trouver des mosaïques de l’époque gallo-romaine en fouillant ce bout de terrain en friche depuis des années dans le haut de la rue Abbé-Bessou. Au 10 exactement. Car au 12 de cette même rue, dans les années 80, avait été mis au jour un bâtiment antique comportant un sol mosaïqué. Une partie de cette mosaïque de grande taille peut d’ailleurs être appréciée aujourd’hui au musée Fenaille.

L’équipe du bureau d’investigation toulousain Hadès, pendant près de deux mois, sous la houlette d’Anaïs Denysiak, a minutieusement déblayé le terrain pour remonter à cette fameuse ère gallo-romaine. Et a donc trouvé ces fragments de mosaïque.

"C’est assez exceptionnel"

Mais ces fouilles de la rue Abbé-Bessou ont réservé leur petit lot de surprises. Avec notamment la découverte d’un joli bout de mur enduit peint, d’une période sensiblement identique à celle des mosaïques.

"C’est assez exceptionnel", souffle Aurélien Pierre, le directeur du musée Fenaille. Les fouilles ont d’ailleurs pu être prolongées d’une semaine afin qu’Anaïs Denyziak et son équipe puissent faire tout le travail nécessaire de mise au jour et demander également un prélèvement.

Ces découvertes confirment en tout cas la présence dans cette rue, autour du Ier siècle, de la grande demeure d’une personnalité importante. "Les maisons avec des parterres de mosaïques, cela reste rare", explique Aurélien Pierre.

Reste que, outre ces mosaïques et ces murs peints, peu d’éléments de cette période, comme du mobilier, ont été trouvés. Soulignant une réutilisation importante des matériaux. Et laissant du coup la place aux supputations quant à la nature de cet habitat.

Il n’en demeure pas moins que tous les indices collectés, car il y en a eu quand même, ont été envoyés à des spécialistes afin d’éclairer un peu plus les archéologues sur l’histoire de ce lieu. En attendant, les mosaïques ont pu être prélevées et sont actuellement conservées dans le dépôt du musée Fenaille, qui espère bien pouvoir un jour les présenter au grand public.