Le Druellois Benoît Albinet, au bout du monde en famille mais jamais loin de l’Aveyron

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  • Benoît Albinet avec sa femme Caroline et leurs enfants, les jumelles Estelle et Camille, et Martin, le petit dernier.
    Benoît Albinet avec sa femme Caroline et leurs enfants, les jumelles Estelle et Camille, et Martin, le petit dernier. Reproduction L’Aveyronnais
  • En 2013, alors que Benoît Albinet est en poste au Venezuela, il emmène femme et enfants pour une escapade aux Galapagos.
    En 2013, alors que Benoît Albinet est en poste au Venezuela, il emmène femme et enfants pour une escapade aux Galapagos. Reproduction L’Aveyronnais
  • Basé à Nogent-sur-Marne, Benoît Albinet dirige une équipe de spécialistes et d’experts techniques chargés du support aux sites industriels de TotalEnergies. Basé à Nogent-sur-Marne, Benoît Albinet dirige une équipe de spécialistes et d’experts techniques chargés du support aux sites industriels de TotalEnergies.
    Basé à Nogent-sur-Marne, Benoît Albinet dirige une équipe de spécialistes et d’experts techniques chargés du support aux sites industriels de TotalEnergies. Reproduction L’Aveyronnais
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A Paris, Emmanuel Pons

Cadre chez TotalEnergies, le Druellois Benoît Albinet a souvent voyagé, au gré de ses mutations pour la compagnie internationale, emmenant sa femme et leurs trois enfants aux États-Unis, au Venezuela ou encore en Belgique. Sans jamais couper le lien avec son Aveyron natal où la famille a acheté un corps de ferme.

La vie de Benoît Albinet, ingénieur chez Total, c’est d’abord une histoire de famille. Celle dont il est issu. Et celle qu’il a fondée – et qu’il a emmenée au bout du monde – avec sa femme Caroline. Né à Rodez en 1974, il est écolier à Ampiac, commune de Druelle, puis à Rodez. Il poursuit au collège Fabre et au lycée Foch où il décroche un bac C, en 1992. Une année faste pour la fratrie puisque sa sœur jumelle, Anne, et son frère aîné, Xavier, sont également bachelier, en juin. Il intègre ensuite la fac de science d’Albi en Deug A, avec sa sœur. "C’est là que j’ai rencontré Caroline, ma future femme, originaire de Castres, et ma sœur son futur mari."

Du marcillac et du pain aveyronnais dans la valise

Inscrit à Toulouse, il obtient sa maîtrise avant de se diriger vers l’électrochimie. "Un de mes profs, Monsieur Comtat, m’a conseillé de m’inscrire à l’École nationale supérieure d’électrochimie et d’électrométallurgie de Grenoble (aujourd’hui Phelma).

Quitter Caroline et la famille a été un arrachement, avoue-t-il. Mais je savais pourquoi je le faisais. Pendant deux ans, j’ai courbé le dos. Je me suis mis la pression parce que ça coûtait cher à mes parents et j’ai bossé à fond." Un travail qui paye puisque l’étudiant sort major de son DEA et troisième de son école. Avant cela, il connaît une première expérience chez TotalEnergies, lors d’un stage, en 1997, au Havre. Et poursuit son cursus diplômant à Newcastle où Caroline, qui vient d’obtenir son Capes, lui rend visite. "En Angleterre, j’apportais du marcillac et une énorme tourte de pain de Baraqueville que je dégustais, petit à petit, comme un dessert", se souvient Benoît Albinet.

Au sortir de son école et après son brillant parcours, le jeune ingénieur n’a qu’une envie : "Je ne voulais pas faire une thèse, je voulais bosser". Il apprend que Framatome recherche quelqu’un avec son profil. "J’ai passé un entretien et j’ai été embauché au Creusot, en Saône-et-Loire. Et je me suis à nouveau éloigné de Caroline qui commençait sa carrière de prof à Toulouse. Avant qu’elle ne soit finalement mutée." Début 2001, TotalEnergies rappelle l’Aveyronnais pour un poste d’ingénieur de recherche, au Havre. "Ma femme était enceinte de nos jumelles Camille et Estelle, qui sont nées en septembre, en Seine-Maritime. Mais elles ont l’accent aveyronnais", sourit-il. Martin voit le jour en 2005.

Le choc culturel aux États-Unis

Toute la famille est confortablement installée au Havre quand, en 2008, quelques jours après la rentrée scolaire, Benoît Albinet se porte candidat pour aller travailler au Texas, dans la raffinerie de Port-Arthur. "J’avais plein de collègues qui disaient vouloir partir mais quand il faut embarquer avec toute la famille à l’aéroport Charles-de-Gaulle, c’est plus compliqué." Il emmène donc femme et enfants avec lui, aux États-Unis, où ces derniers intègrent le système scolaire américain. "Ça a été un choc culturel, confirme l’Aveyronnais. Les enfants étaient dans une école privée, avec uniforme et lever de drapeau national le matin. Et personne ne comprenait le français, raconte-t-il. Jusqu’à Noël, mes filles et mon fils ne parlaient pas un mot d’anglais. Puis on est rentrés pour les vacances en Aveyron et à notre retour au Texas, ils parlaient couramment !"

Une expérience qui a soudé encore plus la famille. "Je disais à Caro : "Qu’est-ce qui peut nous arriver, on est ensemble"".

Des tripous pour les Texans

Sur place, ils fréquentent l’Alliance française qui permet de s’intégrer en douceur. Mais l’Aveyron n’est jamais très loin. "J’avais ramené des tripous de Naucelle. Je m’étais lancé le défi de les faire goûter aux Texans !", raconte Benoît Albinet. Un souvenir mémorable qui aide aussi à lutter contre le mal du pays. "Plus je m’éloigne, plus je me dis que l’Aveyron me manque."

L’aventure nord-américaine s’achève en 2011. Direction le Venezuela. "Ma femme voulait travailler et je savais qu’on cherchait des profs, là-bas, pour les enfants d’expatriés. On s’est installés à Puerto de la Cruz, au bord de la mer des Caraïbes. C’était très beau mais compliqué socialement et politiquement. Il y avait beaucoup de pénuries. On a décidé de rentrer en Europe, en 2014."

Les Albinet emménagent alors en Belgique, à Bruxelles – "un vrai nid d’expatriés où on ne se sent jamais étranger". Les enfants sont scolarisés au lycée français où son épouse obtient un poste de professeur. Les jumelles Camille et Estelle y passent même le bac, en 2019. "J’étais parti pour un poste de transition de quelques mois. Finalement, on est restés quatre ans. Et puis avec Ryanair, depuis Charleroi, on était à seulement 9,99 € de l’Aveyron", note l’ingénieur qui poursuit sa brillante carrière en France, au sein de la raffinerie de Grandpuits, en Seine-et-Marne, où il intègre le comité de direction, nommé responsable du Département Technique.

Un corps de ferme sur le Ségala

Aujourd’hui basé à Nogent-sur-Marne, Benoît Albinet dirige une équipe de spécialistes et d’experts techniques chargés du support aux sites industriels de TotalEnergies, notamment pour développer la production de carburants renouvelables – il se déplace fréquemment entre Le Havre, Paris et Bruxelles. TotalEnergies où, à presque cinquante ans, il entend poursuivre sa carrière. Tout en préparant son retour, le jour venu, en Aveyron où ses parents habitent toujours. "En 2015, on a acheté un corps de ferme à Sauveterre-de-Rouergue. On y construit notre nid. On a aussi fait des gîte (1). Il faut dire qu’à force de parler de l’Aveyron aux collègues, ils ont voulu venir voir sur place. Et quand ils découvrent notre département, tous disent que c’est très beau et qu’on y mange bien." On peut difficilement dire le contraire.

Créateur d'un jeu de société aveyronnais

Benoît Albinet est un amoureux de son Aveyron natal. Et il ne fait pas que le dire. Il le montre, aussi. Ainsi a-t-il créé un jeu de société – pour l’instant à l’état de prototype – le bien nommé Tous en Aveyron, qui présente les plus beaux sites du département – les cités templières, les plus beaux villages, les bastides, les lacs et les inclassables – auxquels il faut associer les spécialités culinaires. Un jeu qui associe donc gastronomie et paysages rouergats, à coup sûr un duo gagnant et, souhaitons-le, le succès pour la création de Benoît Albinet. À découvrir sur Instagram en tapant "bentalbet".

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