Le "Pims" de Laissac est sujet à débat

  • Le pôle intercommunal multiservices dit Pims doit sortir de terre à Laissac.
    Le pôle intercommunal multiservices dit Pims doit sortir de terre à Laissac.
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Olivier Courtil

Jean-Louis Sannié, maire de La Capelle-Bonance pointe du doigt le coût et l’utilité du futur pôle intercommunal multiservices dit "Pims".

La missive n’y va pas par quatre chemins pour énoncer ses quatre vérités. Jean-Louis Sannié, maire de La Capelle-Bonance, balance sur le futur aménagement communautaire prévu à Laissac, à savoir le pôle intercommunal multiservices dit "Pims". "Il n’est fait aucune référence à son coût global qui atteint la somme astronomique de 6 593 596 € […] plus de 4 000 € le m2". Une indignation sur le plan comptable à laquelle s’ajoute l’utilité de l’équipement. " Comme si l’argent public n’avait aucune réalité substantielle. C’est un rien invisible. […] L’excès de dépenses inutiles concernant ce projet n’est pas sans conséquences sur des projets d’autres communes qui vont se trouver bloqués. " En cela, il pose le doigt sur l’immensité de la communauté de communes comme tant d’autres en Aveyron qui favorise les centre-bourgs au détriment des petites communes. "Il y a trois pôles centraux avec Laissac, Saint-Geniez et Sévérac, et la gouvernance est incapable de faire la synthèse", confie en ce sens un édile qui souhaite garder l’anonymat.

Le coût de l’inflation

Conscient aussi du coût exorbitant du futur équipement laissagais. "Cela a augmenté d’1,8M€ car le prix a dérapé avec l’inflation mais on ne peut plus revenir en arrière. Cela fait 7-8 ans qu’il est dans les cartons, le permis est déposé et les indemnités versées, les gens ne s’intéressent plus à l’utilité mais à la hauteur des plafonds."

Pour Christian Naudan, président de la communauté de communes, il s’agit d’un combat d’arrière-garde, au temps des querelles de clocher. "La Capelle-Bonance est la plus petite commune du territoire, nous lui avons envoyé pendant une semaine des agents pour l’entretien. Le maire souffle sur la braise, nous n’avons plus le temps de jouer à la guerre." D’autant que lui aussi, a bien conscience du coût. "Il a raison sur le coût mais le système est ainsi. Le bureau d’études demande encore 850 000 €♣ ce que nous refusons. On a tiré la sonnette d’alarme et on a demandé à trouver une solution."

Et d’ajouter : "Ce projet doit sortir de terre sinon c’est un échec, c’est un beau projet à l’envergure de la communauté de communes."

En définitive, comme une cathédrale, un temple, le "Pims" doit rassembler, être ce phare dans la nuit. Qu’importe le prix. Sans la certitude de se voir de La Capelle-Bonance… Dans son courrier, Jean-Louis Sannié ressort les dossiers, exhume le passé, non sans humour. "L’humour est la politesse du désespoir", a écrit Georges Duhamel. Cela demande aussi du courage. De quoi faire écho à sa bouteille à la mer.

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