L'un des policiers accusés d'avoir tabassé et défiguré Hedi, 22 ans, mis en cause dans une autre affaire de violences
L'un des quatre policiers mis en examen à Marseille ce mois de juillet 2023 aurait également été mis en cause dans l'affaire du "tabassage" d'Angelina, 19 ans, en décembre 2018, en marge d'une manifestation de Gilets jaunes à Marseille. Les policiers n'ont jamais été identifiés, mais l'enquête vient d'être rouverte.
A l'époque, les médias parlaient de "l'affaire Maria". De son vrai nom Angelina (elle avait à l'époque préféré prendre un pseudonyme), cette jeune femme d'alors 19 ans qui venait de quitter son travail avait été blessée à la cuisse par un tir de LBD, puis frappée à terre à coups de pied et de matraque par des policiers qui ne portaient ni matricule (obligatoires), ni casques réglementaires mais de type skateur. La jeune femme a eu une fracture du crâne, rapporte le Huffington Post. C'était le 8 décembre 2018 à Marseille, en marge d'une manifestation de gilets jaunes, des faits filmés par des caméras de vidéosurveillance.
Une information judiciaire pour violences aggravées et non assistance à personne en danger avait été ouverte et au cours de l'enquête, un membre du CSI (Compagnie de sécurisation et d’intervention) de la police de Marseille, David B., avait été entendu par la police des polices sur cette affaire en février 2021, son commandant ayant déclaré qu'il ne portait pas de casque réglementaire lors de cette journée. Le policier, s'il a reconnu avoir été "vêtu de sombre pour ne pas attirer l’attention" ni porté de brassard réglementaires au moment des faits, a déclaré ne rien se souvenir et nié avoir porté un casque de type skateur.
Une enquête rouverte
En janvier 2022, tout en reconnaissant que les agresseurs d'Angelina "avaient tous la qualité de fonctionnaires de police", le juge d'instruction chargé de l'affaire a finalement prononcé un non-lieu, faute de ne pouvoir identifier formellement ces policiers.
Mais le 7 juin 2023, la chambre d’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence a ordonné la reprise de l'enquête sur "l'affaire Maria". Angelina s'est dit alors "stressée" mais "heureuse", tout en ajoutant : "On ne va pas se leurrer, ils n'iront jamais en prison".
Elle était connue sous le pseudonyme de Maria.
— Mediapart (@Mediapart) June 6, 2023
Cinq ans après s’être fait fracasser le crâne par des policiers, Angelina témoigne auprès de Mediapart.
Attention, ses propos sont difficiles à entendre.
➡️ Son témoignage intégral : https://t.co/IF1rmYWqc6 pic.twitter.com/SSAKyzQMvP
Un même policier mis en cause dans les deux affaires
Un peu plus d'un mois plus tard survient alors l'affaire Hedi, toujours à Marseille. Ce jeune homme de 22 ans a été passé à tabac le 1er juillet dernier dans des circonstances similaires à celles d'Angelina et qui depuis accuse des policiers de ces actes. Hedi a été défiguré par ces violences et une partie du crâne lui a été retiré.
Quatre policiers ont été depuis mis en examen et l'un d'entre eux a été placé en détention. Et c'est en apprenant que l'un de ces policiers mis en examen, David B., aujourd'hui libre et sous contrôle judiciaire, "avait déjà été entendu dans le cadre de son affaire" qu'Angelina a été "choquée", selon les dires de son avocat, Me Brice Grazzini. "Nous n’en tirons aucune conclusion hâtive, mais cela ne manque évidemment pas de nous interroger", a-t-il ajouté à Médiapart ce lundi 31 juillet.
Interrogé ce lundi par BFMTV, Hedi est quant à lui revenu sur son état de santé, et s'il a tenu à dire que "la police est importante en France, s'ils n'étaient pas là, ce serait un grand bordel", il estime qu'il "y a certains moutons noirs à écarter du troupeau", évoquant ses agresseurs.
Et, quelque part aussi, près de 5 ans plus tard, ceux qui s'en sont pris à Angelina.



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