Affaire Hedi et policiers en colère : refus des arrêts maladie, sanctions, retenues sur salaire, le préfet de police de Paris sévit

  • Le préfet de police Laurent Nuñez annonce prendre des mesures.
    Le préfet de police Laurent Nuñez annonce prendre des mesures. MAXPPP - Thomas Padilla
Publié le
Centre Presse Aveyron avec Reuters

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a annoncé ce vendredi 4 août que certaines demandes d'arrêts maladie seraient refusées, après que des fonctionnaires ont utilisé ce moyen pour protester contre l'incarcération de leur collègue marseillais qui a blessé grièvement à la tête Hedi avec un tir de LBD.

Dans une note interne, datée de ce vendredi 4 août, et dont l'AFP a eu connaissance, Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris, cible "le nombre important et inhabituel d'arrêts maladie sur une courte période" qui "nuit gravement au fonctionnement normal de services (...) et porte atteinte de manière indirecte à la continuité du service public de la sécurité".

Protestation contre l'incarcération de leur collègue

Après le placement en détention provisoire le 21 juillet 2023 d'un policier de la Bac de Marseille qui a blessé grièvement au crâne Hedi, 22 ans, en marge des émeutes début juillet, la colère a éclaté au sein de la police. Certains agents se sont mis en arrêt maladie. D'autres ont répondu à l'appel du syndicat Unité SGP Police et se sont mis en "code 562", un jargon policier qui signifie qu'ils n'assument plus que les missions d'urgence et essentielles.

Toute cessation concertée du service ou tout acte collectif d'indiscipline caractérisé peut être sanctionné

La zone Sud ainsi que celle de la préfecture de police de Paris ont été particulièrement impactées. Dans sa note, Laurent Nuñez rappelle que les fonctionnaires actifs de la police ne disposent pas du droit de grève et que toute "cessation concertée du service ou tout acte collectif d'indiscipline caractérisé peut être sanctionné".

Rejet des arrêts maladie, retenues sur salaire...

Il prévient qu'à compter de ce 4 août, l'administration "est fondée à rejeter une demande de congés maladie aux agents qui lui ont adressé un arrêt de travail au cours de cette période et à procéder, en raison de l'absence de service fait, aux retenues sur salaires afférentes".

Pas de données chiffrées officielles

Le préfet de police ajoute que les fonctionnaires concernés par ces refus auront la possibilité "d'établir la réalité du motif médical ayant justifié leur absence". Lundi dernier, dans la zone de la préfecture de police de Paris (la capitale et sa petite couronne), les arrêts maladie ont enregistré une diminution "jusqu'à 40 %" par rapport à lundi dernier, selon une source policière. Aucune donnée chiffrée n'a été donnée officiellement sur ces arrêts maladie. 

Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (1)
Altair12 Il y a 8 mois Le 05/08/2023 à 10:28

Il jette ainsi de l'huile sur le feu !
Si la réaction des policiers est à la mesure de ses propos et mesures incendiaires, nous allons vers une crise majeure et bien méritée !