Violences sur Hedi à Marseille : tir de LBD, détention, ce qu'il faut retenir de l'audition du policier incarcéré

  • Le maintien en détention a été requis contre un policier de la BAC, qui a reconnu être l'auteur d'un tir de LBD sur Hedi, à Marseille.
    Le maintien en détention a été requis contre un policier de la BAC, qui a reconnu être l'auteur d'un tir de LBD sur Hedi, à Marseille. Repro CPA
Publié le , mis à jour

Incarcéré dans le cadre de l'affaire des violences sur Hedi à Marseille, le policier a été auditionné, ce jeudi 3 août 2023, par la chambre de l'instruction d'Aix. 

Le policier placé en détention dans le cadre de l'affaire Hedi, victime de violences à Marseille le soir du 1er juillet, a reconnu être à l'origine d'un tir de LBD, ce jeudi 3 août 2023.

"J'ai pris la décision de faire un tir"

Ce jeudi, la chambre de l'instruction d'Aix examine la demande de libération d'un policier de la BAC. Celui-ci est soupçonné d'avoir, avec trois autres collègues, violemment agressé Hedi, dans le cadre des émeutes à Marseille, au début de l'été. 

Comme le révèlent nos confrères de La Provence, le fonctionnaire a demandé à pouvoir faire une déclaration spontanée, dans laquelle il explique les faits. "J’ai vu deux individus encapuchés, ils ont fait demi-tour. Puis, j’ai vu des mouvements de bras. L’un a pris la fuite, un autre a armé son bras poing fermé pour jeter un projectile sur les policiers." Et à l'homme placé en détention d'affirmer :  "à ce moment-là, j’ai pris la décision de faire un tir. Il a été extrait".

Toujours dans le cadre de sa prise de parole, le policier a affirmé ne pas avoir "entendu de cri. J'ai estimé que la situation était sous contrôle, puis nous avons reçu consigne de revenir sur notre position. Aucun individu n'a été laissé au sol"

A lire aussi : L'un des policiers accusés d'avoir tabassé et défiguré Hedi, 22 ans, mis en cause dans une autre affaire de violences

"On invente le délit d'habillement"

Avocat d'Hedi, Me Jacques Preziosi a réagi aux propos du fonctionnaire : "ce que vous dites ne correspond pas à ce qu'il y a dans le dossier (...) je ne vais pas défendre mon client parce qu'il a porté une capuche, moi aussi j'en porte. Après le délit de sale gueule, on invente le délit d'habillement". Il martèle : "Hedi a pris une balle tirée à trois mètres. À trois mètres dans la tête de ce jeune homme qui est lourdement handicapé aujourd'hui". Le policier a répondu qu'il n'avait "absolument pas visé la tête".

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Le maintien en détention requis

À l’issue de sa plaidoirie, durant laquelle, toujours selon nos confrères de la Provence, il a souligné qu'on "ne doit jamais s'affranchir des lois essentielles de la République, il est question d'indices graves et concordants : ce qui marque, c'est le visage de ce jeune homme au crâne déformé", l'avocat général a requis le maintien en détention du policier jusqu'au 30 août, date de sa prochaine audition. Le verdict sera rendu à 16 heures, ce jeudi.

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