Rodez : le lycée Louis-Querbes, cœur du Festival du Rouergue

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  • Une histoire d’amitié entre bénévoles et danseurs.
    Une histoire d’amitié entre bénévoles et danseurs.
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Olivier Courtil

Le festival folklorique y prend ses quartiers où se retrouve une grande famille.

C’est une véritable fourmilière. Pendant la durée du Festival du Rouergue, et jusqu’à lundi pour nettoyer et boucler les valises, quelque 300 danseurs et vingt-cinq bénévoles animent le lycée Louis-Querbes, symbole du vivre ensemble. "Depuis quelques années, tout le monde est réuni ici, c’est plus facile en termes d’organisation", explique Vincent Vergnes, président du festival, faisant remarquer au passage, la vue imprenable sur la campagne ruthénoise. Dans cet écrin de verdure, danseurs et danseuses du bout du monde partagent leur passion. Le goût des autres. Chacun vient tour à tour saluer, serrer la main de façon instinctive à un inconnu qui ne le reste pas bien longtemps.

Bœufs improvisés

L’altérité est inscrite dans leurs gènes. " Il y a les concerts le soir dans les villes et le dernier à leur retour au lycée", glisse Nanou, secrétaire du festival où œuvrent fille et nièce. " J’avais prévenu mon époux : tu te maries au festival ! " Un mariage, non de raison, et même mieux, une grande famille qui symbolise la fraternité par le prisme de la danse. " Ce sont des liens qui se tissent comme avec Carlos, danseur Mexicain venu en 1989, qui revient cette année en qualité de directeur de son groupe ", cite par exemple Nanou, montrant l’une des tenues offertes par le groupe. La richesse vient de la rencontre dans laquelle chacun se nourrit et apporte une ouverture (d’esprit) culturelle.

Si le festival a débuté en 1954 sur les rives du lac de Pont-de-Salars, il est devenu itinérant en 1974 avec la volonté " d’amener la culture étrangère en milieu rural ", rappelle Nanou, Salarsipontaine, devenue Livinhacoise d’adoption.

De toute façon, qu’importe le lieu, le cœur est l’horizon pour ces danseurs venus d’ailleurs et ces bénévoles qui accueillent, pour l’être en retour au gré de leurs pérégrinations.

Itinérance culturelle

Sur tous les continents, une maison leur est ouverte. Erasmus avant l’heure. " Quand je les retrouve, j’ai l’impression qu’on s’est quitté hier ", confie Nathan, danseur belge fidèle au festival, qui passe par là avec le village "Nant" inscrit sur son sac à dos, sa prochaine destination grâce aux départs en bus orchestrés depuis le lycée. Là, rue des Frères-de-Turenne où la fraternité porte bien son nom, est fixée chaque matin la réunion à 10 h 30 pour faire le point et préparer la journée. " Tout se passe bien pour l’instant. Nous avons eu 5 000 personnes mardi soir à Rodez, des chaises ont été ajoutées à Moyrazès, le comité des fêtes de Pont-de-Salars nous a invités à leur assemblée générale… ", énumère enchanté Vincent Vergnes. Seul bémol pour Nanou, le final, demain à Pont-de-Salars, se fera au gymnase. " Le champ, c’est l’identité du festival. " La vue sur le lac est non négociable.

Danses sous les arcades

Pendant que des groupes prennent leur repas, d’autres effectuent quelques pas de danse dans la cour du lycée qui sert aussi de lieu de répétition. Quelque 260 couchages sont à disposition pour des nuits courtes sinon blanches après des bœufs improvisés et des discussions au long cours. Des coulisses qui en disent long sur ce lien fraternel. Où le geste se joint à la parole. A l’image du groupe canadien resté une heure supplémentaire à l’aéroport pour récupérer des valises égarées appartenant aux danseurs de l’île de Pâques. Ces derniers, pour les remercier, les ont chaleureusement entourés et ont effectué leur rituel au rythme de leur pas de danse et de chant en faisant avancer leur Moaï sous les arcades du lycée. Dans ce lieu où diversité rime avec universalité, l’amour s’époumone. Ainsi Marion, accompagnatrice, a mis sur pied une aide en faveur d’enfants du Népal. L’utile se joint toujours à l’agréable.

Une saine euphorie comme les jeunes du groupe Batuc’ados de Colombes qui témoigne de la vitalité et de la nécessité du festival. "Ils veulent tous revenir", conclut Nanou. Le sens de l’accueil Aveyronnais, histoire de faire danser les statues du lycée Louis-Querbes avec les Moaï de l’île de Pâques.

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