Œuvres classiques phares ou méconnues : la clé du succès du festival de Sylvanès

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  • Michel Wolkowitsky directeur fondateur du Festival de Sylvanès. Michel Wolkowitsky directeur fondateur du Festival de Sylvanès.
    Michel Wolkowitsky directeur fondateur du Festival de Sylvanès.
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Michel Wolkowitsky, directeur fondateur du Festival de Sylvanès, défend une approche spécifique du répertoire classique en associant professionnels et amateurs.

À mi-chemin du Festival de Sylvanès, quel premier bilan tirez-vous ?

Le mois de juillet a été moyen. Par contre, nous avons retrouvé le public d’avant Covid en août. C’est très encourageant. Ces trois dernières années ont en effet été marquées par une perte de spectateurs. Un festival sans public, c’est un festival qui souffre. Aujourd’hui on retrouve la pleine nature du festival à Sylvanès.

Comment expliquer le succès du concert du 15 août ?

C’est d’abord la tradition. Le 15 août a toujours été à Sylvanès une grande fête au cœur du Festival. Ce concert est préparé pendant dix jours dans le cadre d’une académie de chœurs d’orchestre dirigé par Michel Piquemal à Saint-Affrique. Les gens sont fidèles à ce rendez-vous fort du festival car ils vont entendre une grande œuvre avec chœur, orchestre, soliste. Bien sûr il y a la programmation musicale. Faire un Requiem de Mozart attire du monde, faire découvrir une œuvre très peu connue, comme le "Thamos roi d’Égypte", c’est ça qui est intéressant.

Associer choristes amateurs et musiciens professionnels est également un pari…

C’est le principe de l’Académie. On essaie de monter les amateurs à un niveau quasi professionnel et puis il y a la rencontre avec l’orchestre, les solistes et Michel Piquemal et son staff de formateurs. Ce travail de préparation, pendant dix jours, est très exigeant. Le chœur parvient à se hisser à un haut niveau de qualité.

Programmer des œuvres méconnues fait aussi partie de l’ADN du festival ?

Oui tout comme programmer des créations contemporaines. On passe des commandes d’œuvres à des compositeurs actuels. Notre façon de les faire entendre c’est de les mettre en miroir avec une œuvre plus connue. Le public vient écouter un répertoire qu’il aime bien et en même temps il découvre autre chose. En général la magie opère.

La programmation du Roi David de Honegger répond à ce principe ?

Voilà. C’est une œuvre grandiose qui commence à tomber dans l’oubli car on la joue très peu. Elle demande de gros effectifs. On aura à peu près une centaine de choristes, un orchestre, des solistes, des comédiens récitants. C’est un pari. Cela fait partie des œuvres qu’il faut donner à entendre. C’est notre démarche.

Quels sont les derniers temps du festival en août ?

Après le Roi David ce 20 août, le dernier concert en clôture du festival sera du gospel avec l’ensemble Gospel Dream qui travaille dans la tradition des églises américaines avec les spirituals. Ce concert s’achève par une grande fête : repas avec les producteurs régionaux et le bal occitan. Il y a d’autres concerts mais ils n’ont pas le même prestige.

Vous appelez le public à rejoindre les Amis de Sylvanès : comment se porte l’association ?

L’association, qui compte 1 200 adhérents, se porte très bien. L’esprit de Sylvanès a toujours été de s’appuyer sur un réseau d’amis qui nous ont aidés dans la restauration et l’animation des lieux. C’est bien de refaire un appel d’autant que nous allons faire construire de nouveaux bâtiments pour bénéficier de nouveaux espaces de travail et d’accueil. Cela désengorgera les parties classées qui sont surchargées par l’activité et les touristes qui passent… Les travaux vont commencer en février, c’est une nouvelle aventure qui commence.

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