Hausse des prix de l’électricité : la tension monte dans l’Hexagone

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  • La fin progressive du bouclier tarifaire entraîne des hausses de prix de l’électricité.
    La fin progressive du bouclier tarifaire entraîne des hausses de prix de l’électricité. Centre Presse Aveyron - Michael Esdourrubailh
Publié le
Valentin Marcinkowski

Après la fin des tarifs réglementés et du bouclier tarifaire du gaz, au début de l’été, le prix de l’électricité a connu une hausse de 10 % au 1er août. Des clients de fournisseurs alternatifs dénoncent aussi des factures de régularisation exorbitantes.

Alors que la canicule battait son plein, cette semaine sur une bonne partie du pays, l’actualité du marché de l‘énergie connaît elle aussi un sérieux coup de chaud. L’abandon progressif du bouclier tarifaire de l’électricité, programmé pour fin 2024 et confirmé le mois dernier par le gouvernement, a de quoi en refroidir plus d’un. Et ce n’était certainement pas le coup de clim’ espéré par les Français.

Soit 150 € par an environ de plus sur la facture 

Après une hausse de 15 % enregistrée sur les tarifs réglementés de l’électricité le 1er février dernier, une seconde hausse a été décidée, de 10 % cette fois, par l’exécutif au 1er août. Soit 150 € par an environ à sortir en plus du porte-monnaie pour un ménage.

Un coup de poignard dans le dos", indiquait il y a un mois François Carlier, délégué général de l’association de défense des consommateurs CLCV, au micro de franceinfo. Ce dernier déplorant notamment une annonce "au creux de l’été", quand les gens ont plutôt la tête aux vacances qu’aux factures.

Mais sans ce bouclier tarifaire, l’évolution théorique des tarifs réglementés de vente (TRV) aurait été de 75 %, comme le rapporte la Commission de régulation de l’énergie (CRE).Pour le gaz, il faut remonter au 30 juin dernier pour constater la disparition du bouclier tarifaire, accompagnée de la suppression des tarifs réglementés (TRVG) pour 2,5 millions de clients résidentiels.

Une jungle pour le consommateur

Dans ce contexte, le Médiateur national de l’énergie, craint un risque de recrudescence des démarchages agressifs, comme le souligne sa cheffe de l’information et la communication Caroline Keller.

Créée en même temps que l’ouverture à la concurrence des marchés du gaz et de l’électricité à destination des particuliers (1er juillet 2007), cette autorité publique indépendante a pour mission de régler les litiges entre les entreprises du secteur et les consommateurs. Tout en assurant des missions d’informations auprès du grand public.
En France, une trentaine de sociétés se partagent le marché.

Si EDF pour l’électricité et Engie pour le gaz font figure de fournisseurs historiques, derrière, de nombreux challengers se sont lancés dans la bataille. Et pas facile pour le consommateur de s’y retrouver dans cette jungle commerciale, entre prix fixes, prix indexés sur le barème de référence ou sur le prix repère, prix de marché…

Le nombre de litiges sur les prix facturés a doublé

Avec la hausse généralisée des tarifs, le nombre de litiges concernant les prix facturés a doublé sur l’année 2022 par rapport à 2021. En cause, des "hausses répercutées par certains fournisseurs de façon peu transparente, voire incompréhensible ou trompeuse", relate le Médiateur de l’énergie dans son rapport annuel publié le 30 mai dernier. Et l’organisation d’adresser un carton rouge à Ohm Energie, Gaz de Bordeaux, Mint Energie (en tête du taux de litiges par fournisseur, à 856 cas pour 100 000 clients), Mega Energie et Wekiwi, "pour leurs pratiques ne respectant pas les consommateurs".

De son côté, Eni, qui suscite en ce moment une vague de colère de la part de milliers de clients sur les réseaux sociaux, pointe au sixième rang des sociétés les moins bien notées (218 litiges pour 100 000 contrats), là où EDF peut se targuer d’être le plus performant (52 réclamations pour 100 000).

Pour améliorer le fonctionnement du marché, un guide des recommandations des bonnes pratiques sera publié à la rentrée, "en concertation avec l’ensemble des acteurs du secteur", promet le Médiateur national de l’énergie, Oliver Chaban Belval. L’occasion d’y voir plus clair, enfin  ?

"Un client mécontent peut changer de fournisseur à tout moment

Le nombre de litiges avec les fournisseurs d’énergie alternatifs semble exploser, comment ça se matérialise ?

Caroline Keller, cheffe du service information du médiateur de l'énergie : "Nous sommes de plus en plus sollicités. Et le phénomène n’est pas nouveau, cet été. L’an dernier, par exemple, nous avons reçu 30 000 litiges, dont la moitié recevable. 5 000 concernaient seulement les prix et tarifs du gaz et de l’électricité. Sur ce point précis, cela a doublé".

Que faire quand on reçoit une facture astronomique que l’on souhaite contester ?

"La première des choses, c’est de faire une réclamation écrite auprès de son fournisseur Le Médiateur de l’énergie peut ensuite prendre le relais à partir de deux mois et dan un délai maximum d’un an.
Il faut le rappeler également, un client mécontent peut changer de fournisseur à tout moment. Cela ne l’empêchera aucunement de faire une réclamation".

V. M.
 

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Les commentaires (1)
filochard Il y a 8 mois Le 27/08/2023 à 11:41

Aligné sur le prix du gaz pour aider les allemands qui n'ont plus de centrales nuclèaires ni de gaz russe, que du charbon qui pollue et des hélices à vent, merci qui?