Najac. Jean-Louis Pesch a dit adieu à Sylvain et Sylvette

  • Jean-Louis Pesch a longtemps vécu dans le Villefranchois.
    Jean-Louis Pesch a longtemps vécu dans le Villefranchois.
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Centre Presse

L’auteur de bandes dessinées est parti pour d’autres horizons, laissant son empreinte à jamais gravée dans le paysage du pays villefranchois.

Père nourricier de la bande dessinée "Sylvain et Sylvette" qui a traversé les générations, Jean-Louis Pesch s’en est allé vers d’autres horizons, abandonnant définitivement à Châteauneuf-sur-Sarthe où il vivait après avoir quitté le pays najacois. Comment oublier "La Bonnaudie"… Là-bas, entre Bor-et-Bar, où au loin, par temps clair, comme un mirage, la masse saillante des Pyrénées capte le regard. Entre le minéral d’une bâtisse au toit de lauzes et le végétal de forêts coulant jusqu’à la rivière Viaur, Jean-Louis Pesch y a coulé de créatives journées rouergates.

Investi dans les festivals de BD de Najac et La Fouillade

Lui qui, depuis 1956, dans la foulée de Cuvillier, perpétua la vie du duo malicieux Sylvain et Sylvette, avant de porter sur les fonts baptismaux l’inénarrable Bec en fer, héros de BD moyenâgeux pourfendant les grands écarts du temps présent.

Même s’il a quitté l’Aveyron après lui avoir donné beaucoup, l’ancien parrain et dessinateur des premières affiches du festival du livre et de la BD de La Fouillade – comme de celle des puces de Najac – a vogué au gré du vent. Il y a quelques années d’ailleurs, pour la vingtième édition de la manifestation, Jean-Louis Pesch était venu se replonger dans l’atmosphère de ce festival atypique. Lui qui adorait croquer des personnages ne prenant pas une ride se moquait du temps qui passe.

Ici, chacun se souvient que la qualité étant son "dada", il a toujours voulu garder un côté rétro à l’univers de ses personnages. Qu’ils traversent les ans ou se découvrent pour la toute première fois, Sylvain et Sylvette émerveilleront toujours les enfants comme les plus grands.

Vivant sans parents dans une forêt, ils véhiculeront un côté magique qu’à su magnifier le dessinateur pointu et averti. Critique envers son œuvre, Jean-Louis Pesch racontait dans sa période aveyronnaise : "Sylvain et Sylvette sont trop sages, mais Tintin sans Haddock n’est pas marrant non plus, ni Astérix sans Obélix". C’est la raison pour laquelle il a donné vie à ce terrible Bec en fer. "Avec lui, je fais ressortir les magouilles, prenez l’histoire de Dracula, derrière il y a l’affaire du sang contaminé."

"Il faut savoir écouter les enfants"

À des années-lumière des modes et des tendances, pour Jean-Louis Pesch, être auteur de bande dessinée impliquait une vitalité d’esprit permanente. "Il faut écouter les enfants, voir ce qui les intéresse, rester très vigilants." Son ultime opus, "La Belle aventure", 67e album des aventures de Sylvain et Sylvette, fut le dernier écrit et dessiner par Jean-Louis Pesch.

Les deux gamins y retrouvent leur mère, comme un point final.

La série a eu 81 ans en 2021 et ce sont plus de 20 millions d’albums qui ont été vendus. Épaulé par Arlette son épouse, pour laquelle notre rédaction a une pensée, dans les bons, comme les mauvais moments Jean-Louis Pesch aura marqué à sa manière le monde la bande dessinée et ce bout de Rouergue où il vécut que ce soit à Najac d’abord, rue du Bourguet, puis à Bor-et-Bar.

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