Journaliste à France 3, le Villefranchois Benoît Roux est tombé tout petit dans la culture occitane

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  • Pendant près de vingt ans, Benoît Roux a été la voix et le visage de l’émission  Viure al País.
    Pendant près de vingt ans, Benoît Roux a été la voix et le visage de l’émission Viure al País. Emmanuel Pons
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A Toulouse, Emmanuel Pons

Producteur et animateur, durant près de vingt ans, de "Viure al País", emblématique magazine en occitan, diffusé sur France 3, le Villefranchois Benoît Roux poursuit une carrière de journaliste généraliste à Toulouse. Avec toujours ce goût pour les rencontres.

Sur son répondeur téléphonique, il se présente comme "Benaset Rouss". En occitan, donc. Car c’est grâce à cette langue et cette culture que l’Aveyronnais Benoît Roux, né en 1968 à Villefranche-de-Rouergue, aujourd’hui journaliste grand reporter à France 3 Occitanie, à Toulouse, a débuté sa carrière. "J’ai commencé par des émissions en occitan, à Radio France, avec Maurice Andrieu, qui m’a fait ensuite fait rentrer à la télé, en 1995. J’ai aussi été journaliste pigiste pour France Inter, France Info, France Bleu. Je faisais les multiplex pour le foot, le rugby, le basket… Mais pour rentrer à France 3, il fallait que je passe par une école de journalisme. J’ai alors intégré l’IUT de Bordeaux pour une année spéciale car j’avais le niveau bac + 4", détaille Benoît Roux qui, auparavant, après son bac B à la Sup de Villefranche-de-Rouergue, avait poursuivi en droit à Toulouse puis à Science Po jusqu’à la maîtrise, décrochée en 1993.

L’occitan, une révélation

"J’ai enchaîné à France 3, en CDD, comme journaliste généraliste à Perpignan, Marseille, Montpellier, Besançon et même Rodez… Et j’ai finalement été embauché en décembre 1998. J’ai alors pris la suite de Maurice Andrieu à la tête de l’émission Viure al País", le magazine d’actualité en occitan, créé au début des années 1980.

Car le jeune Benoît a baigné tout petit dans la langue et la culture occitane. "Mes parents parlaient occitan, mais pas avec moi ni avec mon frère aîné. C’est avec nos grands-parents qu’on pratiquait." Mais "la révélation", "le premier choc", intervient alors qu’il est inscrit en sixième, au collège du Tricot, à Villefranche-de-Rouergue. Un apprentissage qu’il poursuit jusqu’au bac. "J’ai commencé à m’intéresser à la culture occitane, à l’histoire… J’avais envie de suivre cette voie. J’ai pris des cours par correspondance à l’université Paul-Valéry de Montpellier. J’ai même tenté le Capes", explique l’Aveyronnais. Jusqu’à sa rencontre, donc, avec Maurice Andrieu, alors qu’il a 22 ans. Et le début de sa carrière de journaliste. Mais était-ce une bonne idée de se faire embaucher à la radio ou à la télé pour promouvoir l’occitan ?, s’interroge-t-il alors. "Je suis d’abord journaliste, pas militant", insiste-t-il. C’est cependant à travers cette langue qu’il va se faire une place dans le paysage médiatique, succédant donc à l’antenne à Maurice Andrieu. "Ce que je voulais, c’était proposer d’autres rendez-vous. On a monté un journal occitan de sept minutes qui s’est bien développé, avec plus de moyens, intégré au journal en français. On s’est aussi tourné vers le numérique, internet et les réseaux en créant un blog occitan, parmi les plus consultés de France Télévision", explique Benoît Roux, alors nommé chef d’édition, et qui gère ces programmes pendant près de vingt ans.

Journaliste généraliste

Jusqu’en 2017, où il part travailler en agence – Albi, Nîmes, Rodez… – mais connaît une période difficile qui l’oblige à s’arrêter de travailler durant treize mois, avant de revenir à Toulouse. "À ce moment-là, je me suis demandé si je devais changer d’employeur. Ou même de métier. J’avais quitté le format magazine pour retourner au JT et à l’actu. C’était un sacré défi. D’autant plus que France 3 avait supprimé les spécialisations et que je me suis retrouvé à traiter de sujets que je maîtrisais mal." Une période de doute et de remise en questions qui, finalement, conforte le journaliste dans le choix de poursuivre sa carrière. "Je suis content d’y être arrivé. Je trouve mon équilibre dans la diversité. Les chroniques – notamment dans l’émission Dimanche en politique – des directs, du web… Je suis un peu un couteau suisse. Pour un Aveyronnais…", sourit-il.

Parallèlement, Benoît Roux s’investit dans le syndicalisme, élu au comité d’entreprise et délégué du personnel SNJ. "Aider les gens, me sentir utile, ça fait partie de mon ADN. Et puis, varier mes activités me permet de ne pas tomber dans la routine."

D’ailleurs, le Villefranchois, qui se dit "moins homme d’image que de radio", aimerait bien retourner à ses premières amours. Une nouvelle voix pour une autre voie.

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