Le Ruthénois Yohan Saules installé à Toulouse : la tête et les jambes

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  • Maillot du FC Cantou (le club des Aveyronnais de Toulouse) en main, devant l’entrée du stade Paul-Lignon de Rodez : une façon pour Yohan Saules de marquer son attachement à sa ville, et au foot, qu’il pratique depuis tout jeune.
    Maillot du FC Cantou (le club des Aveyronnais de Toulouse) en main, devant l’entrée du stade Paul-Lignon de Rodez : une façon pour Yohan Saules de marquer son attachement à sa ville, et au foot, qu’il pratique depuis tout jeune. Emmanuel Pons
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Emmanuel Pons

Le Ruthénois Yohan Saules, trente ans, consultant en organisation et management installé à Toulouse, est aussi un sportif accompli.

Yohan Saules le revendique : "Je suis fier d’être issu d’une famille ruthénoise". Il faut dire que Saules est un nom connu, à Rodez. Bernard, son oncle, qui fit carrière au Crédit Agricole, également élu au conseil départemental et arbitre de foot – une centaine de matches en ligue 1. Et Denis, son père, qui fut le patron de la mutuelle ViaSanté. Tous deux sont aujourd’hui décédés : "Ils ont profité de la vie", dit le jeune homme, qui a eu trente ans en août.

"Toujours envie de progresser"

De ses origines, de cette éducation, il a gardé le goût de l’effort. Lui qui a déjà participé à sept marathons, fier d’avoir couru à Barcelone en 2h57’, à neuf minutes des minima pour se qualifier pour le championnat de France. Une progression remarquable, depuis les 4h06’ du premier marathon. "J’ai toujours envie d’avancer, de me prouver des choses. Mes potes me disent que je ne lâche jamais rien."

Et de la détermination, il lui en a fallu pour intégrer la classe prépa – seulement trente-cinq admis – en Normale Sup, à Toulouse, après son bac ES décroché, en 2011, au lycée François-d’Estaing de Rodez. "Pendant deux ans, je n’ai pas eu de vie. Je passais mon temps à bosser. J’ai dû rentrer quatre ou cinq fois à Rodez, pas plus. Et j’ai pris dix kilos, se souvient-il. Et même si je n’ai pas eu le concours, ça m’a ouvert d’autres portes. J’aurais pu poursuivre à Dauphine, à Paris, ou entrer dans une grande école de commerce, mais j’ai choisi l’IAE", rebaptisée depuis Toulouse school of management, où il obtient sa licence en management. "J’ai tellement charbonné, avoue-t-il, qu’ensuite, j’avais des facilités."

Toulouse, donc, pas trop loin de son département d’origine auquel il reste très attaché. "Vous, les Aveyronnais, vous rentrez tout le temps chez vous", lui fait-on remarquer.

Yohan Saules poursuit, toujours à l’IAE, avec un master 1 en stratégie d’entreprise avant de prendre une année de césure, à Paris, pour travailler chez un commissaire aux comptes "afin d’avoir un début d’expérience professionnelle". Logé à l’Oustal, qui accueille les jeunes Aveyronnais dans son immeuble du XIIe arrondissement, l’étudiant, qui a passé trois mois à Londres pour perfectionner son anglais, enchaîne avec un master 2 en contrôle de gestion, en alternance chez Willing, cabinet de consulting, où il est finalement embauché en 2017.

"Agitateur d’idées"

"J’ai été un des premiers salariés. Ils ont vu que j’avais un potentiel et que je m’investissais beaucoup. Au bout de cinq ans, je manageais une dizaine de personnes." D’abord basé à Paris – où il intègre l’équipe de foot des Aveyronnais du FC Cantou (lire par ailleurs) – le jeune consultant rejoint le bureau de Toulouse, en 2019. "Pour moi c’est le cadre idéal, aussi bien professionnel que personnel, avoue-t-il. Paris est immense et Rodez trop petit."

Fort de cette expérience, il quitte Willing et crée sa société, Orphys consulting, en juin 2022. "Les entreprises sont en mouvement. Et pour activer leurs plans, elles ont besoin d’avoir des projets. Il faut les orchestrer, les construire, les animer et les mener à terme, explique le jeune consultant en organisation et management, qui donne par ailleurs des cours à la Toulouse school of management. Je suis un agitateur d’idées."

Joueur et Président du FC Cantou, à Toulouse

"La course à pied me permet d’évacuer la pression", avoue Yohan Saules qui a déjà participé à plusieurs marathons, avec des temps très honorables, en deçà de trois heures. Avant cela, le jeune Aveyronnais a longtemps joué au football, au sein de l’équipe du FC Druelle avec laquelle il a vécu la finale de la coupe de l’Aveyron, perdue, en 2018, face à Saint-Laurent-La Canourgue. Et quelque temps après son arrivée à Paris, il intègre le FC Cantou – le club des Aveyronnais d’Île de France, au sein de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT). De retour à Toulouse, en 2019, il s’inspire du modèle parisien pour créer, avec cinq anciens joueurs du FC Cantou, un club similaire, rassemblant les joueurs de la ville Rose et au-delà, joliment baptisé le FC Cantou’lousain.

"C’était ambitieux de monter un club de foot à onze, se souvient le Ruthénois, qui joue au poste de latéral droit et qui en assume la présidence, car il fallait au moins vingt joueurs. J’ai ramené pas mal de copains, dont certains anciens de Druelle, comme Clément [Poirier] et Mathurin [Braz]." Après la difficile période de la pandémie de Covid, le club, qui avait débuté, en 2019, en division 4, repart de plus belle. Et accède directement à la D2 dont il est champion en 2022. Le FC Cantou’lousain poursuit en D1 et décroche le titre en 2023. La même année, les Aveyronnais de Toulouse sont vainqueurs de la coupe départementale et atteignent les seizièmes de finale de la coupe de France FSGT, disputée à Paris.

"Depuis sa création, le club s’est bien développé, avec la création de commissions. On a aujourd’hui une trentaine de licenciés, avec un très bon état d’esprit. Le but, c’est d’être bon sur au moins une des trois mi-temps", s’amuse le jeune président qui souligne le très bon niveau de l’équipe.

"C’est la première fois que je me sens aussi bien dans un club de foot", conclut Yohan Saules.

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