Villeneuve. Toulongergues, une église de l’an mil

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  • L’église de Toulongergues :  un plan en double boîte.
    L’église de Toulongergues : un plan en double boîte.
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Au Ve siècle, les Wisigoths, venus de Dacie (l’actuelle Roumanie), mettent à profit l’effondrement de l’empire romain et fondent le royaume de Toulouse qui englobe le Rouergue. Les nouveaux maîtres ont adopté le droit romain et sont chrétiens. Chrétiens ? Oui, mais pas comme les Gallo-romains dont le credo est celui du concile de Nicée qui s’est tenu en 325. Les Nicéens croient à la Trinité, à la nature divine de Jésus. Les Wisigoths, disciples d’Arius, doutent de la divinité du Christ. C’est l’épée de Clovis qui va trancher le différend théologique.

Les Nicéens appellent à leur secours le roi franc qui a opté pour la foi nicéenne de son épouse Clotilde. À Vouillé, en 507, le sort des armes est favorable à Clovis. Les Wisigoths perdent Toulouse… et le Rouergue… Les seigneurs Francs en deviennent les maîtres.

À une époque de très faible densité humaine, il importe de ne pas manquer de bras pour défricher la terre, l’ensemencer, récolter. Comment fixer des travailleurs sur le domaine pour développer l’agriculture ? En les attachant à un lieu, en créant un sentiment d’appartenance.

L’église paroissiale crée une communauté stable sur laquelle on peut, de plus, prélever la dîme. C’est pourquoi les Morlhon vont bâtir des églises sur leurs terres. Sur le Causse, ils bâtissent celle de Mauriac, la future église paroissiale de Villeneuve, et de Toulongergues.

L’église Saint-Pierre et Saint Paul est bâtie sur une petite butte qui domine les près attenants. Le mur pignon de sa façade occidentale, coiffé d’un toit de tuiles bordé de lauzes calcaires, impressionne par sa hauteur et sa nudité. Le porche primitif au plein cintre outrepassé ne manquait pas d’allure. Sur la partie médiane, un arc en plein cintre, outrepassé, lui aussi, sur des pieds droits rétrécis, accueillait-il la cloche ? L’appareil mural, fait de moellons calcaires dégrossis au marteau, est ponctué, entre le mur gouttereau et le pignon, par une assise en arêtes de poissons. Les angles arrondis donnent à cet édifice à la fois dépouillé et majestueux une surprenante dynamique.

Les ouvertures primitives se situent en haut des murs. Un oculus, recevant la lumière du levant, perce le chevet. (Les autres ouvertures sont largement postérieures). Un porche, semblable à celui de l’entrée, permettait l’accès direct de l’église au cimetière situé côté sud. L’église se voulait à la fois accueillante et protectrice. Son plan est en double boîte avec un chœur rétréci par rapport à la nef et un chevet plat. Aucun contrefort ne soutient ces hauts murs (12 m du sol au faîtage) qui ont résisté aux assauts du temps pendant plus de mille ans.

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