Cédric Mazenq, originaire de Moyrazès, des "terres de rallyes" de l’Aveyron au départ du Dakar 2024

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  • Au fil des années et des titres sur le circuit mondial, le jeune homme est devenu "l’ingénieur attitré" du pilote Sébastien Loeb.
    Au fil des années et des titres sur le circuit mondial, le jeune homme est devenu "l’ingénieur attitré" du pilote Sébastien Loeb. Reproduction L'Aveyronnais
  • Conçu par Cédric Mazenq, ce petit buggy de catégorie T3 est équipé de quatre roues motrices.  Les roues avant  sont alimentées électriquement,  les roues arrière  par un moteur thermique. L’engin prendra le départ  du rallye Dakar 2024.
    Conçu par Cédric Mazenq, ce petit buggy de catégorie T3 est équipé de quatre roues motrices. Les roues avant sont alimentées électriquement, les roues arrière par un moteur thermique. L’engin prendra le départ du rallye Dakar 2024. Reproduction L’Aveyronnais
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Xavier Buisson

Aujourd’hui basé à Toulouse, le natif de Moyrazès est à la tête de la holding Race group après de nombreuses années sur le circuit mondial, en championnat du monde des rallyes notamment. En parallèle à ses activités de prestation de services liés aux sports mécaniques, il vient de développer un véhicule hybride qui prendra le départ du rallye Dakar 2024.

À 41 ans seulement, Cédric Mazenq, ingénieur de formation, a déjà une expérience des plus solides en matière de compétition automobile, avec (notamment) une dizaine de titres de champion du monde WRC aux côtés de pilotes comme Sébastien Ogier, Kimi Raikkonen ou Petter Solberg. Mais aussi, et surtout, de Sébastien Loeb, dont il est devenu, au fil des années, et selon ses propres termes, "l’ingénieur attitré".

"J’ai grandi dans un environnement automobile. Mon père et mon grand-père avaient un garage à Baraqueville, au Lac. J’ai baigné dans ce milieu et dans celui du sport automobile, mon père Pascal faisait beaucoup de rallyes dans la région", raconte Cédric Mazenq.

Cédric Mazenq avec Sébastien Loeb.
Cédric Mazenq avec Sébastien Loeb. Reproduction L'Aveyronnais

Alors qu’il goûte lui aussi aux joies de la course automobile, en kart ou en rallye cross, notamment, le jeune homme décide d’en faire son métier. Après une scolarité entre Baraqueville et Rodez, au lycée Monteil, il part se former à l’Isat, l’Institut supérieur de l’automobile et des transports, une école d’ingénieurs de Nevers, dans la Nièvre, à deux pas du circuit de Magny-cours.

Des expériences au plus haut niveau

Diplôme en poche, l’Aveyronnais multipliera les expériences fructueuses dans des entreprises spécialisées : Bos suspension dès 2005, Citroën racing (où il fera ses premières armes sur le circuit mondial des rallyes, le WRC), PH sport avant un retour chez Citroën racing…

Entre les championnats WRC et WTCC, il multiplie les expériences au plus haut niveau, aux côtés de pilotes de renom, en tant qu’ingénieur mais aussi du côté du développement. Notamment de la 208 Rally4, dont 400 exemplaires ont été vendus et qu’il a "mise au monde", avec une certaine fierté, pour Stellantis Motorsport.

En 2018, l’appel des racines le ramène au "pays" et il décide de monter son entreprise, en juillet 2020. "C’était en plein Covid, se souvient-il. J’avais envie de créer une boîte de prestations spécialisées, alors que les grands groupes, pour des raisons économiques, font de plus en plus appel à des prestataires plutôt que d’embaucher".

Race group voit le jour et emploie désormais, à Toulouse, une trentaine de personnes entre les entités Race solution (prestation de services) et Race corner (distribution de produits, comme du carburant de compétition). En gestation, une troisième branche, Race academy, qui proposera de la formation aux métiers spécifiques à l’automobile : conception assistée par ordinateur, aérodynamique, etc.

"Un métier passion, un métier commando"

Ses clients sont des particuliers ("des amateurs dans de petites teams") mais aussi de grands manufacturiers comme Renault (via Alpine) ou Stellantis motorsport. "Ingénieurs, mécaniciens, coordinateurs… Nous essayons de couvrir tous les métiers de A à Z", résume Cédric Mazenq.

"C’est un métier passion, un métier commando, à cheval entre le sport de haut niveau et l’industrie", explique-t-il, témoin privilégié, depuis de nombreuses années, de l’évolution du milieu. "Nous suivons les évolutions réglementaires. Il y a une montée en puissance du développement durable, de l’écologie, de la diminution de la pollution… Le moteur à explosion n’est pas condamné mais il va se transformer, avec des carburants de synthèse".

Conçu par Cédric Mazenq, ce petit buggy de catégorie T3 est équipé de quatre roues motrices.  Les roues avant  sont alimentées électriquement,  les roues arrière  par un moteur thermique. L’engin prendra le départ  du rallye Dakar 2024.
Conçu par Cédric Mazenq, ce petit buggy de catégorie T3 est équipé de quatre roues motrices. Les roues avant sont alimentées électriquement, les roues arrière par un moteur thermique. L’engin prendra le départ du rallye Dakar 2024. Reproduction L'Aveyronnais

Autant "vitrine que laboratoire", le sport automobile évolue donc avec l’époque et les aspirations sociétales. C’est dans ce contexte que Cédric Mazenq a développé un véhicule de rallye-raid d’un tout nouveau genre. "La marque est Apache automotive. C’est un véhicule à motorisation hybride qui sera le premier à prendre le départ du Dakar, en janvier 2024", détaille l’entrepreneur, à l’origine du concept.

"Sur le créneau du 'vert'"

Il s’agit d’un petit buggy de catégorie T3, équipé de quatre roues motrices. Les roues avant sont alimentées électriquement, les roues arrière par un moteur thermique. La Carrosserie est en fibre de lin ou en fibre de basalte, "dans la tendance du développement durable". "On surfe sur le créneau du "vert"", reconnaît-il. "Foncièrement attaché" à l’Aveyron, Cédric Mazenq conserve un souvenir en particulier de sa carrière : "La victoire de Sébastien Loeb en Catalogne, lors de son dernier rallye chez Citroën. Je pense avoir été acteur du résultat, de sa 79e victoire, par un choix de pneumatiques".

Encore jeune, l’Aveyronnais a bien le temps, dans les années à venir, de se fabriquer de nouveaux souvenirs, eux aussi inoubliables.

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