Bientôt la fin du supplément pour voyager en avion avec un bagage à main ?

  • Les bagages à main à bord des compagnies aériennes sont censées être gratuits...
    Les bagages à main à bord des compagnies aériennes sont censées être gratuits... Drazen_/ Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - A quand la fin du bagage à main payant à bord de l'avion ? D'après une décision de la Cour européenne de justice datant de 2014, les compagnies aériennes ne sont pas censées appliquer un surcoût quand un voyageur souhaite emmener un bagage à main à bord. Les députés européens sont bien décidés à les faire plier pour que les passagers aient le droit d'emmener au moins l'essentiel avec eux sans frais supplémentaire.

Un bagage à main de 40x20x30 cm autorisé sous le siège à bord des avions Vueling, mais pour un plus grand bagage de 55x40x20 cm, il faudra opter pour la gamme tarifaire TimeFlex, soit un surcoût estimé entre 24 et 59 euros quand on réserve en ligne. A bord d'Easyjet, le bagage à main autorisé doit mesurer maximum 45x36x20 cm, mais si on a besoin d'une valise cabine plus imposante, dont les dimensions n'excèderont pas 56x45x25 cm, il n'y aura pas d'autres choix que de payer au moins 7,99 euros en plus...

Les compagnies aériennes low cost ont établi chacune leur propre grille tarifaire qui ne concerne pas seulement le surcoût d'un bagage en soute, mais aussi celui du bagage à main. Un détail qui n'apparaît pas toujours au moment de la recherche d'un vol lorsqu'on se décide pour un aller/retour. C'est vrai qu'on se focalise généralement sur le budget à ajouter pour obtenir le droit d'enregistrer sa valise en soute, tout en vérifiant le poids maximal autorisé. Pourtant, il faudrait aussi prêter attention aux règles imposées en matière de bagages à main, sous peine de découvrir à l'aéroport le pot aux roses... S'inscrivant dans une politique tarifaire, ces mesures sont entrées en vigueur il n'y a que quelques années seulement.

Pourtant, en 2014, la Cour européenne de Justice avait décidé que les bagages à main - lorsqu'ils présentaient une taille et un poids raisonnables, constituaient un élément de voyage essentiel. L'institution juridique avait ainsi statué que les transporteurs aériens n'avaient pas le droit de faire payer à leurs passagers de tels surcoûts. De la parole aux actes, il y a visiblement un (grand) pas puisque cette décision n'a jamais été suivie...

D'après le portail d'informations de l'espace Schengen, la commission des pétitions du Parlement européen a adopté une motion qui impose aux transporteurs opérant des vols au sein de l'Union européenne à ne plus appliquer un surcoût pour les bagages à main. "Les compagnies low cost font du business avec le prix des billets en cachant le supplément pour le transport des bagages cabine jusqu'à la fin de l'achat. L’Europe s’est déjà prononcée sur la question et malgré cela, les États membres continuent de permettre aux compagnies aériennes de jouer sur les prix et de tromper les voyageurs. Cela doit cesser", indique le texte. Le journal britannique Express a partagé l'une des déclarations du sulfureux patron de Ryanair, Eddie Wilson, qui ne voit évidemment pas d'un bon oeil cette prise de position. "Nous sommes autorisés à fixer les prix de nos produits, c'est un droit fondamental selon le droit européen".

Cette résolution s'intègre en fait dans un projet plus large consistant à uniformiser les normes en matière de bagages pour les transporteurs volant au sein de l'espace européen. Il s'agit notamment d'éviter qu'un voyageur se retrouve face au fait accompli lorsque, durant un transit entre deux vols opérés par des compagnies différentes, il se retrouve à payer des frais supplémentaires pour des dimensions plus restreintes que lors du premier trajet.

Enfin, cette réglementation encore en discussion pourrait aussi à terme empêcher les compagnies aériennes d'imposer des frais lorsqu'on choisit son siège.

Cette décision politique en faveur des passagers intervient dans un contexte tendu entre eux et les compagnies aériennes compte tenu notamment de leur manque de ponctualité cette année dans les aéroports français. Au premier semestre, plus de 13 millions de voyageurs ont subi un retard ou une annulation, d'après Airhelp qui les accompagne dans leurs démarches d'indemnisation. Un autre sujet houleux puisque 82% des passagers considèrent ne pas être informés de leurs droits en cas de retard.

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