VIDEO. Aveyron : trois ex-SAM de Viviez dans le film "Nous les ouvriers" le 10 octobre sur France 2

  • Après "Nous paysans", les salariés de Sam dans "Nous les ouvriers", sur France 2.
    Après "Nous paysans", les salariés de Sam dans "Nous les ouvriers", sur France 2. Capture d'écran - France 2 - You Tube
Publié le , mis à jour
Bernard-Hugues Saint-Paul

Les réalisateurs Fabien Béziat et Hugues Nancy ont donné la parole à Véronique Ricard, Ghislaine et David Gistau, trois anciens salariés de l'usine SAM, à Viviez.
 

France 2 diffusera ce mardi 10 octobre à 21 h 10, le documentaire "Nous les ouvriers" réalisé par Fabien Béziat et Hugues Nancy.

L'histoire de la classe ouvrière

Durant 1 h 45, les réalisateurs racontent l’histoire de la classe ouvrière depuis son apparition au 19e siècle avec l’industrie textile puis minière et sidérurgique soutenant l’essor économique, l’automobile, l’agroalimentaire ou encore l’armement.

Des ouvrières et des ouvriers, de tous horizons, au cœur de la construction et de la reconstruction de la France. Une histoire marquée par les douloureuses luttes et conquêtes sociales dont bénéficient aujourd’hui tous les Français.

Les caméras dans le Bassin decazevillois

Pour ce documentaire passionnant, au-delà des images d’archives, les réalisateurs ont posé leur caméra dans plusieurs territoires industriels de l’Hexagone dont le Bassin decazevillois.

333 licenciements

C’est ainsi que Fabien Béziat et Hugues Nancy ont rencontré les ouvriers de l’usine SAM de Viviez, fin avril 2022, au 154e jour de l’occupation et de mise sous protection des locaux, après la mise en liquidation de ce fleuron industriel créé en 1973 et premier employeur du Bassin. 333 licenciements et une action devant les Prud’Hommes pour 282 d’entre eux (prochaine audience le 12 février 2024).

Trois SAM prennent la parole dans ce documentaire : Véronique Ricard, Ghislaine Gistau et David Gistau, comptant respectivement 34 ans, 27 ans et 31 ans d’ancienneté dans l’entreprise.

Véronique Ricard : "Si c’était à refaire, je le referais"

"J’ai vu le documentaire fin septembre à La Strada où Arnaud Segond avait invité les anciens de la SAM à découvrir le film ; j’étais heureuse de revoir mes collègues", explique Véronique Ricard, ex-opératrice SAM devenue aide-soignante.

"Ce film retrace toute l’histoire ouvrière. Les ouvriers aspirent à travailler dans de bonnes conditions et avoir des salaires décents pour pouvoir vivre au pays. C'est important que ce documentaire puisse être vu dans toute la France où il y a malheureusement de moins en moins d’industrie mais où il y a encore beaucoup d’ouvriers. Je ne regrette pas notre combat : nous sommes partis avec l’espoir d’une reprise, qui ne s'est pas faite puisque Renault et l’Etat étaient de mèche pour empêcher la reprise. Montrer cette histoire, c’est montrer qu'on n'a rien sans rien, si on ne se bat pas pour obtenir des choses, défendre notre outil de travail".

"Nos anciens et anciennes – les femmes ont une place primordiale dans ce film – ont obtenu des avancées en se battant constamment. Notre combat pour la SAM est à la fois une fierté et une douleur. Si ce combat était à refaire, je le referais. Notre Bassin et d'autres territoires en France souffrent. Nous avons conquis des droits et j'ai le sentiment que peu à peu, on est en train de tout reperdre. Je travaille maintenant dans un autre domaine que l industrie, le social, qui me tient aussi à cœur, mais je serai toujours ouvrière au fond de moi, cela restera gravé".

David Gistau : "Notre histoire collective la plus importante"

David Gistau, ex-fondeur SAM, est également secrétaire départemental CGT de l’Aveyron et membre du bureau confédéral de la CGT : "Ce film est un hommage à des femmes et des hommes dont on parle rarement, qui sont invisibles. Les habitants du Bassin vont se reconnaître, ou à travers leurs parents, leurs grands-parents ; Decazeville est citée à plusieurs reprises, via l’épopée du charbon, de la sidérurgie, de la SAM, et des luttes".

"Il y a une certaine fierté à être dans ce film ; on aurait bien évidemment aimé y être dans d’autres conditions. C’est notre histoire et celle de nos familles. Tout ce qui est exprimé est poignant et bouleversant car c’est la vraie vie. Si c’était à refaire, je referais pareil car certains oublient de rappeler qu’il y avait un projet de reprise quand on a quitté les lieux. On a protégé l’outil de travail. Le projet de l’industriel lotois soutenu par la Région tenait la route, et c’est Renault qui a décidé, avec la passivité de l Etat, de faire en sorte de stopper le projet. D’ailleurs, depuis la fermeture de SAM, quatre autres fonderies n’existent plus en France".

"J’ai commencé à travailler à 16 ans comme apprenti mécanicien, puis je suis entré à la SAM où j'ai fait toute ma carrière. Je comptais réintégrer la SAM à la fin de mes mandats syndicaux. Je suis fier d’avoir été un ouvrier métallurgiste. Le plus important n’est pas mon histoire personnelle mais notre histoire collective".

Rebond industriel

Et d’ajouter : "Concernant l’avenir du territoire, j’estime que le Bassin n’a pas besoin du RSA sous conditions mais de formations pour répondre aux besoins de recrutement des entreprises locales.
Comme après chaque crise, il y a eu des dispositifs spécifiques. Il y a là un nouveau dispositif intitulé Rebond Industriel. Le Bassin a besoin qu'on conforte le lycée et l’hôpital, mais aussi qu’on accompagne des entreprises comme MTI, Bourdoncle et STS. J’ai peur que ce dispositif oublie le Bassin.
Je reste profondément attaché à mon territoire et je trouve que le Bassin demeure un territoire de solidarité, de tolérance et de partage".

À La Strada aussi...

Le film "Nous les ouvriers" sera par la suite projeté dans le cadre du festival du film rural et industriel "De la terre à la mine", festival qui aura lieu les 16, 17, 18 et 19 novembre au cinéma la Strada de Decazeville. Au moins l'un des deux réalisateurs sera présent. La date de projection n’est pas encore fixée.

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Les commentaires (4)
samisteCGT Il y a 6 mois Le 11/10/2023 à 20:44

Le problème concernant la SAM réside dans le fait que les journalistes n'ont jamais accompli leur rôle de manière approfondie et impartiale, se limitant souvent à la seule version de la CGT. C'est profondément regrettable que si peu de gens se soient intéressés à cette question. Si vous connaissiez la véritable histoire de la SAM et le faux combat de la CGT jusqu'à la fermeture de l'usine, vous ne prendriez certainement pas en considération ces individus. Le mépris qu'ils ont eu envers les salariés est indéniable. Comme on le dit souvent, la vérité finira toujours par prévaloir.

Je soulève les questions suivantes :

1- Pourquoi aucun journaliste n'a-t-il enquêté sur le fait que les salariés n'ont jamais eu l'opportunité de voter à bulletin secret concernant la proposition des Espagnols Groupe CIE..
2- Pourquoi les salariés n'ont-ils jamais voté en faveur de la proposition de 25 000 euros, malgré les AIDES de certains mandataires ?
3- Où est passé l'argent qui était destiné aux salariés sous forme de dons ?
4- Quelle a été l'utilisation des fonds du Comité d'Entreprise ?
les salariés qui continuent a encore soutenir les 3 CGT , s'ils savaient comment ces gens se foutaient de leurs inintelligences, ils regretterons longtemps de n'est pas accepter les 25 000 euros de Renault ,ou beaucoup d entre eux ne verront la fin du procès contre Renault...
Cordialement,

Anonyme13114 Il y a 6 mois Le 09/10/2023 à 12:24

Sur 330 salariés le réalisateur réussit l'exploit de choisir 2 militants CGT sur 3 interlocuteurs. De qui se moque t'il?

jhondu12 Il y a 6 mois Le 09/10/2023 à 21:12


tout à fait d'accord, dire ou écrire : " trois ex ouvriers de la SAM..." il était plus juste de dire Les responsables C G T de la SAM..... quant à vous, ouvriers de la SAM, vous dvrez vous contenter de les regarder à la TV....il y a des places qui rapportent parfois.....

Anonyme9360 Il y a 6 mois Le 09/10/2023 à 11:59

tous ne sont pas au chomage,le responsable cgt a trouve du boulot!