Artiste, DJ et courtier : à Paris, la triple vie de l'Aveyronnais Clément Hernandez

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  • Clément Hernandez joue tous les vendredis soir à la Comédie Saint-Michel, à Paris.
    Clément Hernandez joue tous les vendredis soir à la Comédie Saint-Michel, à Paris. Reproduction L'Aveyronnais
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    Clément Hernandez joue tous les vendredis soir à la Comédie Saint-Michel, à Paris. - Emmanuel Pons
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A Paris, Emmanuel Pons

Courtier le jour, comédien le soir et DJ à l’occasion, le Villefranchois Clément Hernandez est infatigable. Il est actuellement en train de monter deux spectacles et joue à Paris dans la pièce "L’homme de ses rêves".

Mais qu’est-ce qui fait courir Clément Hernandez ? "J’aime être dans le mouvement", avoue l’Aveyronnais, né en 1995 à Villefranche-de-Rouergue, aujourd’hui installé à Paris où il mène deux carrières, en parallèle : expert senior dans une société de courtage, spécialisé dans les plans de financement et de biens immobiliers et, surtout, auteur, metteur en scène et comédien. Avec même une activité de DJ, l’été, en Aveyron. Trois activités, trois vies : un seul homme. Hyperactif. Infatigable.

Clément Hernandez joue tous les vendredis soir à la Comédie Saint-Michel, à Paris.
Clément Hernandez joue tous les vendredis soir à la Comédie Saint-Michel, à Paris. Reproduction L’Aveyronnais

Mais c’est avant tout le théâtre qui le passionne et dans lequel il investit son temps et son énergie.

Enfant, il grandit à Gelles où il est écolier avant de poursuivre au collège de Capdenac-Gare, puis à la Sup, à Villefranche-de-Rouergue. Mais c’est au lycée Champollion, à Figeac, qu’il prend ses premiers cours de théâtre.

À Rodez, avec les Comédiens au chariot

Une période où il développe son activité de DJ, sous le nom de Clem-X, qui lui permet d’animer des fêtes, localement, ou des soirées en discothèques. "J’ai été dans tous les villages autour de Villefranche", sourit-il.

Il monte également une émission de radio, sur CFM, alors qu’il prépare un DUT de gestion des entreprises et des administrations.

"Ça s’appelait "Quoi de neuf à l’IUT", sur le modèle des "Grosses têtes" de RTL" se souvient-il. Et continue à perfectionner sa technique de jeu avec la troupe des Comédiens au chariot, à Rodez.

Le DUT en poche, l’étudiant poursuit en licence "finance et banque" à l’IAE de Toulouse, en alternance à la Banque Populaire locale. Toulouse où il continue son apprentissage de comédien au cours Stimuli. En parallèle, il écrit son premier "seul sur scène" intitulé "Un instit (presque) comme les autres" – alors qu’il n’a que 23 ans – avant d’enchaîner par un master "direction et management des entreprises", toujours en alternance, mais cette fois chez Total, à Perpignan. "Je me suis inspiré des rencontres dans les entreprises pour créer mon premier spectacle, explique-t-il. C’est ça qui nourrit mon travail de comédien. Je puise beaucoup là-dedans."

Un "seul sur scène" qu’il joue à Rodez et qui finit par le persuader, s’il en était besoin, qu’il doit tenter sa chance à Paris. D’autant plus qu’il réussit le casting du fameux cours Simon, une référence dans le monde de la formation à l’art dramatique.

Et c’est donc il y a quatre ans que le Villefranchois débarque à Paris, avec une vraie envie de se faire une place dans le milieu du spectacle.

Le joli succès de "L’argent fait le bonheur"

"Quinze jours avant d’arriver, je n’avais ni boulot, ni logement. J’ai décroché un job d’audit, à temps partiel, qui m’a permis de découvrir tout Paris."

Clément Hernandez (à gauche), en pleine répétition, avec Enzo Pinducciu.
Clément Hernandez (à gauche), en pleine répétition, avec Enzo Pinducciu. Emmanuel Pons

Et tout va très vite pour Clément Hernandez qui écrit et joue dans sa première pièce, "L’argent fait le bonheur", avec Louis Philippe Coulon, Raphaël Cochard et Enzo Pinducciu, trois camarades du cours Simon. Il décide alors de créer la compagnie Jean Rigole. Et voilà la joyeuse troupe engagée, pour quinze dates, au Théo Théâtre, une salle de soixante-dix places. Un premier succès qui leur permet de prolonger avec quinze représentations supplémentaires. Mais la carrière de la pièce ne s’arrête pas là puisqu’elle s’installe, avec une nouvelle équipe – Jules Altur Ortiz, Vincent Rousseau et toujours Enzo Pinducciu – à la Comédie Saint-Michel, cent quarante places, pour cinquante-huit dates de plus, pendant six mois, à raison de deux représentations par semaine et jusqu’à quatre en périodes de vacances.

Clément Hernandez (à gauche), en pleine répétition, avec Jules Altur Ortiz
Clément Hernandez (à gauche), en pleine répétition, avec Jules Altur Ortiz Emmanuel Pons

Les Aveyronnais ont même eu la chance de découvrir "L’argent fait de bonheur" – avec au casting Jonathan Pinducciu – en septembre dernier, à Rodez où le public s’est montré enthousiaste.

Courtier le jour, comédien le soir

En parallèle, le jeune comédien a décroché un poste dans la finance. Il est courtier en crédit immobilier, "ma deuxième jambe, note-t-il, qui me permet d’avoir une stabilité". Mais en ralentissant son activité de DJ, se consacrant aux gros événements, notamment pour la Ligue auvergnate, à la Coupole, au Pavillon Baltard, au Pavillon Wagram à Paris ou l’été, chez lui. "Je ne mixe plus que deux ou trois fois, en Aveyron. Comme en juillet dernier, à Pont-de-Salars, devant six cents personnes."

Ce qui lui permet de dégager du temps pour se consacrer à sa passion de toujours, le théâtre. La prochaine comédie "À nos actes manqués" est d’ailleurs déjà bouclée et il ne manque que le rôle du personnage féminin pour démarrer les répétitions. Le casting devrait débuter prochainement. Et son deuxième seul sur scène est en cours d’écriture.

"Le titre provisoire est "La vie d’entreprise". J’aimerais le jouer en début d’année prochaine, confirme-t-il. Et je suis actuellement sur scène dans "L’homme de mes rêves", adaptée de la pièce de Feydeau "À qui ma femme ?", tous les vendredis soir, à la Comédie Saint-Michel."

Courtier le jour, artiste le soir et le week-end, DJ l’été en Aveyron… Clément Hernandez ne s’arrête jamais. "Je suis porté par le théâtre. Et je goûte aussi à la mise en scène, à la production, à la partie artistique – organiser des castings, les répétitions… – comme au côté financier." Jusqu’à la représentation. "C’est un vrai plaisir de donner de la joie et de l’émotion sur scène, au public", dit-il.

Et le cinéma ? "J’ai déjà joué dans un court métrage, réalisé par mon cousin Jérémy Sudriez. Mais pour l’instant, je n’ai pas le temps de passer des castings. La prochaine étape, ce sera peut-être de prendre un agent, pour mettre un pied dans le cinéma, avance-t-il. Mon jeu est assez atypique. J’ai ma patte."

En attendant de découvrir Clément Hernandez sur grand écran, on peut toujours aller le voir, sur scène (1), à Paris.

Facebook : jeannrigoletheatre
(1) "L’homme de ses rêves", mis en scène par Jonathan Pinducciu, tous les vendredis soir à la Comédie Saint-Michel.
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