Aveyron : la belle histoire de Radio Larzac qui souffle ses 20 bougies

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  • Nicolas Galtier, pilier de la radio depuis les débuts, et Sofia Pavanini, coordinatrice-journaliste.
    Nicolas Galtier, pilier de la radio depuis les débuts, et Sofia Pavanini, coordinatrice-journaliste. F.M.
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Frédéric Mayet

Synthèse d’une aventure militante, la radio est adepte des bonnes ondes locales.

D’une histoire à l’autre. Comme un écho. Mais sans effet de larsen. Les origines de radio Larzac qui s’apprête à célébrer, le 4 novembre, ses vingt ans, prennent racine dans le fameux rassemblement Larzac 2003. "J’avais alors vingt ans, sourit Nicolas Galtier, enfant du plateau et homme de micro. L’idée d’une radio était déjà dans l’air. À l’époque j’étais salarié à radio Saint-Affrique".

Certains ne s’en souviennent peut-être pas mais Larzac 2003 avait été, du 8 au 10 août sur le plateau à quelques kilomètres de Millau, un immense rassemblement altermondialiste (entre 200 000 et 300 000 personnes sur les trois jours !). Avec, déjà, des débats citoyens et de la musique (Manu Chao et Asian Dub Foundation en têtes d’affiche). "Une radio collective avait également fonctionné", se rappelle Nicolas. Quelques mois plus tard, une association est officiellement créée avec une demande de fréquence au CSA en 2004. Sans succès.

"Des auditeurs deviennent animateurs"

Néanmoins, grâce à une caravane retapée, aménagée en studio - "elle fonctionne toujours !" - et le soutien indéfectible de radio Saint-Affrique, Nicolas se souvient des premières émissions, "une par mois". Notamment lors de la fête du livre perché à Mostuéjouls. Événement, depuis, rebaptisé Livres en calades.

Sur le fil des ondes, Radio Larzac parvient, peu à peu, à tisser des liens quand, en novembre 2008, deux premières fréquences lui sont accordées (87.8 à Millau et 98.6 à La Couvertoirade). "Au début, évidemment, il y avait beaucoup de musique". Et puis l’ADN participatif autant que citoyen a pris le dessus avec des programmes réalisés à plus de 50 % par des adhérents à l’association. "D’octobre à fin juin, des auditeurs deviennent animateurs". Nicolas Galtier a également pu former une dizaine de personnes aux secrets de la technique radiophonique.

Au final la grille de programmes balaie large. Du hip-hop au reggae (par l’ancien batteur du groupe Regg’Lyss) en pensant par la cuisine. "Il faut que cela reste simple. Les gens doivent pouvoir s’emparer de l’outil".

Jour de fête le 4 novembre

Radio Larzac ne pouvait pas souffler ses bougies sans proposer une grande journée de partage. Ce sera chose faite, samedi 4 novembre, de 14 heures à minuit, à la salle René-Rieux de Millau. D’abord avec diverses émissions réalisées en direct et en public. À 20 heures, place à une performance radiophonique par Vivaces FM qui mêlera sons, témoignages et musique sous forme d’un documentaire sonore sur le chantier de l’A69 Toulouse-Castres. Côté concerts, après Hugo Demay (auteur-compositeur, 19 heures), place sera faite à la fanfare l’Écho des avens (21 h 30) puis aux trois jeunes rappeurs Hollow, Ikow et Gecko (22 h 30) avant le DJ set de Joli Dragon (23 h 30). Pour accompagner tout cela, évidemment, une buvette et de quoi grignoter et des prix libres. Suivra, du 1er au 21 décembre, une exposition sur ces 20 ans à la Maison de la région (photos et coulisses de la radio).

Derrière les murs de la prison et d’un Ehpad

Associative évidemment, Radio Larzac ne diffuse pas de publicité et trouve une part de son budget annuel (120 000 €) dans des aides publiques comme le fonds de soutien à l’expression radiophonique destiné à aider les quelque 700 radios associatives françaises.

"Nous avons également noué des partenariats avec le service culturel de la Ville de Millau, précise Sofia Pavanini, coordinatrice et journaliste. Nous répondons à des appels à projets de la Drac". Radio Larzac passe aussi les murs de la prison de Rodez ou d’un Ehpad pour recueillir des paroles fortes.

Jalouse de son indépendance, l’équipe se questionne sur la pertinence de passer sur certaines plateformes de podcast. "Nous voulons toujours avoir la main sur les programmes".

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