La Ruthénoise Coralie Bru, installée à Paris, publie son premier roman : "J’ai tout le temps besoin d’écrire"

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  • Depuis ses 18 ans, Coralie Bru n’a jamais cessé d’écrire.
    Depuis ses 18 ans, Coralie Bru n’a jamais cessé d’écrire. - Emmanuel Pons
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A Paris, Emmanuel Pons

Chef de projet digital à Paris, la Ruthénoise Coralie Bru a choisi d’exercer son métier en free-lance afin, notamment, de pouvoir se consacrer à sa passion de toujours : l’écriture. Son premier roman "Nos jours suspendus", est paru en début d’année.

Coralie Bru écrit depuis longtemps. Son "premier" roman, "Nos jours suspendus" (lire par ailleurs), est paru il y a peu aux Équateurs, maison qui a notamment édité Jean d’Ormesson, Régis Debray, Jacques Gamblin, Françoise Hardy, Bernard Lavilliers, Jean-Paul Kauffmann, Ibrahim Maalouf, William Sheller, Frédéric Pommier, ou encore, au sein d’ouvrages collectifs, Raphaël Enthoven, Luc Ferry, Sylvain Tesson, Boris Cyrulnik… Et qui a été couronnée par le prix Interallié 2022 décerné à Philibert Humm pour "Roman fleuve".

Trois romans en autoédition

Elle avait cependant déjà publié auparavant, en autoédition. "J’ai commencé à écrire après le bac, pour me prouver que je pouvais le faire, se rappelle l’Aveyronnaise, née en janvier 1986, à Rodez. Mon premier roman s’appelait "La flexibilité de Barnabé". C’était en 2012, sur le site Amazon, en autopublication, fabriqué à la demande. Amazon m’a demandé si je voulais le mettre en promo. Un message a été envoyé à tous les abonnés de Kindle [la liseuse du site de vente] et j’ai vendu 700 livres en quelques jours, au top des ventes !"

Des débuts encourageants qui poussent la jeune romancière à poursuivre l’aventure chez Librinova, une société qui accompagne les auteurs dans la création et la publication de leurs livres. Suivent "Deux minutes", en 2015, et "Cet être exceptionnel", en 2017.

"Pour se faire éditer, dit joliment Coralie Bru, c’est comme une marée qui monte."

Le joli succès de "Nos jours suspendus"

Une marée qui arrive à son plus haut en 2021. "Les étoiles s’alignaient, se souvient-elle. "Nos jours suspendus" a été lu par Claire Berest qui l’a transmis à l’éditrice Lize Veyrard avant que le roman ne soit enfin publié aux Équateurs, en janvier dernier."

Nos jours suspendus est paru en début d'année.
Nos jours suspendus est paru en début d'année. Reproduction L'Aveyronnais

Un récit intimiste

"J’ai l’impression que j’écris à côté de ce quoi on s’attend", dit Coralie Bru. Dans son "premier" roman – officiel – publié aux éditions des Équateur, l’autrice aborde le délicat sujet de l’avortement à travers la confrontation de trois générations de femmes. Lucie, la fille de seize ans qui tombe enceinte. Julia, la maman, un peu désemparée et qui accompagne son enfant aussi bien qu’elle le peut. Et Rose, ex-prof de Julia et, d’une certaine façon, sa mère de substitution et la confidente toujours bienveillante.

Un récit tout en finesse et en retenue qui interroge aussi sur la condition de la femme et le patriarcat.

Un premier roman salué par la presse.

Nos jours suspendus 230 pages – 20 euros Paru aux Éditions des Équateurs

Et depuis, le roman connaît un joli succès. D’abord localement, peut-on dire, puisque "tous les habitants de Sainte-Radegonde l’ont acheté à la Maison du Livre de Rodez, grâce à mes parents qui habitent dans ce village", sourit l’Aveyronnaise. Mais aussi plus largement. "Nos jours suspendus" a été notamment salué par Le Figaro littéraire et Bibliobs.

Un "premier" roman, donc, qui donne un peu de visibilité à la jeune autrice mais ne lui permet pas de vivre de son art.

Littéraire dans l’âme, c’est par des études d’anglais, après son bac L décroché au lycée Foch de Rodez, qu’elle a débuté, à la Sorbonne Nouvelle, à Paris. Licence en poche, elle passe et réussit le concours de professeur des écoles, en 2007, et exerce quelque temps. "Ça m’intéressait mais ce n’était pas pour moi, se souvient-elle. Les adultes me manquaient. De 8 heures à 18 heures avec seulement des enfants… Je me suis retrouvée isolée." Elle décide alors, en 2011, de s’inscrire à l’école IESA multimédia afin de suivre "une formation intensive de six mois au design, au web, au code, à la vidéo" autour des métiers du digital.

Chef de projet digital free-lance

"À la base, je voulais être designeuse, graphiste. Mais à la fin de la formation, j’avais tout aimé…, se souvient Coralie Bru. J’ai postulé pour un stage de six mois aux Argonautes et j’ai été prise."

L’Aveyronnaise passera finalement six années au sein de cette agence de communication, au poste de chef de projet, œuvrant notamment sur le site internet de Peugeot. C’est aussi à cette période qu’elle se lance dans l’écriture de son troisième roman. "Entre midi et 14 heures, pendant que les développeurs jouaient en réseau à des jeux vidéos, moi, j’écrivais."

Elle choisit d’ailleurs de travailler à temps partiel, quatre cinquième, afin d’avoir du temps car, insiste-t-elle, "l’écriture n’était pas juste qu’un hobby. Il fallait absolument que je puisse continuer à écrire."

Du temps qu’elle consacre aussi à son fils Joseph, né en avril 2010.

Mais les Argonautes sont rachetés et son temps partiel remis en question. "À ce moment-là, beaucoup de salariés ont choisi de partir", se souvient la Ruthénoise qui, elle aussi, en 2017, décide de prendre son envol pour s’installer en tant que free-lance. Une façon aussi – et toujours – de consacrer plus de temps à ses romans.

Et à ses enfants puisque Léonie voit le jour en mars 2018.

Elle passe chez Greenflex pour des projets sur des plateformes de notations et reporting environnementaux – où elle retrouve sa sœur Hélène, qui est ingénieur au sein de cette structure. Et travaille beaucoup avec l’atelier digital Sherfi, pour LVMH, E.Leclerc…

Chef de projet digital senior, "polyvalente, avec un intérêt particulier pour le contenu et la stratégie", elle peut donc suivre la création d’un site de A à Z.

Un métier qu’elle maîtrise maintenant depuis de nombreuses années et qu’elle a donc choisi d’exercer en free-lance. Ce qui lui permet de trouver du temps pour l’écriture de ses romans. Et pour animer le podcast Bibliomaniacs (lire ci-dessous), qu’elle a cofondé en 2014, et qui est aujourd’hui riche de plus de 170 épisodes. "Bibliomaniac", un qualificatif qui sied bien à Coralie Bru, tellement la littérature et l’écriture font partie d’elle.

"Bibliomaniacs", un podcast autour de la lecture

"Peut-être lisiez-vous, peut-être lisez-vous, en tout cas nous parions que vous lirez ! Quatre filles qui parlent de livres. Coups de cœur, poches, sorties à venir, émissions thématiques : rien ne nous arrête pour vous apporter le meilleur de la littérature depuis 2014 !" C’est l’accroche qu’ont trouvée les quatre amies pour présenter leur podcast joliment nommé Bibliomaniacs, crée il y a près de 10 ans par Coralie Bru et Eva Siegler, rejointes par Claire Marache et Laure Didry. Des amies qui se sont rencontrées lors de leur participation au jury du Grand Prix des lectrices du magazine Elle. Et depuis, les quatre "maniacs" ont publié plus de 170 épisodes auxquels ont participé d’autres lectrices qui, toutes, ont permis d’offrir "une expérience d’écoute singulière, une discussion-débat autour de leurs dernières lectures communes".

Leurs coups de cœur et leurs recommandations sont à retrouver sur bibliomaniacs.fr ou sur les plateformes de podcasts (iTunes, Deezer, Spotify…)
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