"L’ambiance était plutôt tendue" : deux services ferment à l'hôpital de Saint-Affrique, faute de médecins

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  • Après l'annonce de la fermeture de 41 lits, "médecins et non médecins" cherchent une solution.
    Après l'annonce de la fermeture de 41 lits, "médecins et non médecins" cherchent une solution. JMC
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Jean-Marc Cognot

Une réunion de crise fait suite à la fermeture annoncée de 30 lits en soins médicaux et de réadaptation et de 11 lits en médecine gériatrique. 

Mardi 7 novembre, une réunion du pôle médico-gériatrique s’est tenue au centre hospitalier Émile-Borel. Au cours de celle-ci, a été prise la décision de fermeture temporaire, à compter du lundi 13 novembre 2023, des 30 lits du service Soins médicaux et de réadaptation (SMR) et des 11 lits du service de médecine gériatrique. Et ce par manque de médecins.

Il y a une semaine également, le maire Sébastien David, également président du conseil de surveillance de l’hôpital, convoquait une réunion de crise à l’hôpital "pour que chacun fasse un pas afin de débloquer la situation. La situation dans laquelle on est ne peut pas être la conséquence d’une divergence de rémunération de praticiens". La réunion de crise a eu lieu lundi matin et duré deux heures et demi.

"Aujourd’hui, on sursoit aux admissions"

"C’était une réunion avec toutes les forces vives de l’hôpital, médecins, Sébastien David, les cadres, l’administration et les représentants du personnel, soit une vingtaine de personnes, commente Benoît Durand, directeur par intérim des hôpitaux de Millau et Saint-Affrique. Tout le monde a le même objectif d’accueillir à l’hôpital des patients. On a beaucoup discuté et échangé à la recherche de solutions durables. On a tous évoqué des pistes sur lesquelles nous sommes en train de travailler pour proposer aux médecins une solution qui nous permette de réadmettre des patients dans les lits qui ne sont pas encore fermés. Aujourd’hui, on sursoit aux admissions".

Pour Régine Sauveplane, représentante de la CGT, "l’ambiance était plutôt tendue, car personne n’est content de la situation actuelle. Tout le monde est force de proposition et cherche des solutions pour réouvrir des lits le plus rapidement possible et dans les meilleures conditions possibles pour les patients. Rien de construit n’est sorti de cette première réunion. D’autres suivront".

"Faire un pas vers l’autre"

Pour Sébastien David, chaque partie prenante s’est exprimée : "L’exercice consistait à ce que chacun fasse un pas vers l’autre et apporte un brin de solution. Une nouvelle organisation des astreintes et des gardes du pôle médico-gériatrique est à l’étude pour voir si administrativement cela est possible. Ce qui permettrait d’accueillir des médecins qui sont originaires hors communauté économique européenne, mais aussi des internes faisant fonction de médecin. Chose qui n’est pas possible actuellement.

Le deuxième élément, c’est que l’on ne parle plus de fermeture de lits, mais on arrête de prendre de nouvelles admissions pour le moment. Ce qui permet au personnel de l’hôpital de continuer à travailler. Tous ces ajustements-là sont importants. Car si non cela peut altérer l’accès au service des urgences. Je remercie chacun des protagonistes autour de la table, médecins et non médecins, d’avoir fait un pas vers l’autre.  Le service de santé publique du centre hospitalier Émile-Borel s’en retrouve grandi".

Une directrice adjointe des deux hôpitaux de Millau et Saint-Affrique a pris ses fonctions la semaine dernière. Elle se nomme Sabrina Beldoiantz. Elle est en charge des affaires administratives, juridiques et de la communication.

Réunion à huis clos entre médecins

Lundi 13 novembre, en fin d’après-midi, le docteur Ibrahim Taleb, président de la commission médicale d’établissement, confirmait qu’il n’y a pas eu de décision de prise au cours de la réunion de crise : "Tout le monde a donné son avis, mais il n’y a pas eu de décision prise pour la réouverture du SMR faute de consensus entre les médecins et l’administration. J’ai demandé à mes trois collègues médecins de gériatrie de les rencontrer à huis clos ce mardi matin pour essayer de trouver une solution avec eux".

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