Insécurité à Rodez : pourquoi le débat revient en conseil municipal

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  • Comme dans de nombreuses villes, un débat sur l’insécurité est venu animer le conseil municipal jeudi soir.
    Comme dans de nombreuses villes, un débat sur l’insécurité est venu animer le conseil municipal jeudi soir.
Publié le
Mathieu Roualdés

Jeudi 16 novembre, l’élue de droite Anne-Sophie Monestier a élevé la voix pour dénoncer "un véritable problème d’insécurité dans la ville et des agressions qui se multiplient depuis des mois".

Coup de couteau à un gérant de pizzeria devant le commissariat, trafics juteux démantelés dans plusieurs quartiers, jeune homme déambulant une hache à la main, douze véhicules incendiés plateau de Camonil… Ces derniers mois, plusieurs faits divers ont défrayé la chronique à Rodez. Et si les questions d’insécurité animent quotidiennement les plateaux télévisés comme les débats politiques nationaux, elles ont également fait leur apparition jeudi soir en conseil municipal.

Dans l’hémicycle, à l’occasion d’un débat sur l’installation de nouvelles caméras de vidéoprotection, l’élue de droite et avocate de profession, Anne-Sophie Monestier, a élevé la voix sur " une montée de l’insécurité et la recrudescence d’agressions dans la ville depuis des mois ". Elle l’avait déjà fait en 2021, ce qui n’avait pas manqué d’irriter l’équipe en place. La première adjointe Monique Bultel-Herment en premier lieu, celle-ci convoquant une conférence de presse quelques jours plus tard pour dénoncer " des propos populistes et inacceptables ". " Rodez serait Chicago ? ", s’était interrogée ironiquement la deuxième adjointe, représentante de la sécurité à la Ville.

Les marginaux, "un problème social" pour le maire

Cette fois, c’est le maire Christian Teyssèdre qui a répondu directement. "S’il y avait un tel niveau d’insécurité que vous décrivez, Rodez ne serait pas en tête de tous les classements où il fait bon vivre ! Que diriez-vous si vous étiez élue ailleurs ?", a-t-il argumenté, tout en assurant qu’il "n’y avait pas d’agressions de citoyens ruthénois gratuites dans les rues, mais des bagarres entre marginaux dans des lieux ciblés, comme le parking Foch". "Et Pascal Filoé, c’était quoi ?", s’est alors agacée l’opposante, rappelant ici l’assassinat en 2018, en pleine rue, de l’ancien directeur de la sécurité publique de la Ville… "Un peu de respect ! Le cas de Pascal Filoé a déjà été évoqué. C’était une vengeance. Et arrêtez de jeter l’opprobre sur des gens qui ne sont pas nés dans des châteaux", a rétorqué l’édile, évoquant pour les marginaux "un problème social, plus que sécuritaire". "Le souci, c’est la prise en charge de ces personnes qui cumulent parfois addictions et problèmes psychiatriques. Certains devraient être hospitalisés. Mais on ne peut pas le faire. Nous, notre rôle est de les réintégrer au mieux dans la société. Mais ce n’est pas simple de sortir d’une spirale négative. Et je vous ferais dire que depuis notre arrivée au pouvoir en 2008, les agressions aux personnes ont baissé de 20 % ! Je ferai venir le préfet et le représentant de la police nationale lors du prochain conseil municipal, vous aurez les chiffres et vous arrêterez de noircir le tableau !".

L’éclairage public dans le débat

"Faites venir le procureur aussi ou venez au tribunal", s’est écriée Anne-Sophie Monestier. Soutenue par l’opposition représentée par Sarah Vidal, elle a demandé des "mesures fortes" et notamment le rétablissement de l’éclairage public la nuit. "On ne peut pas avoir une ville plongée dans le noir comme depuis des mois, des gens n’osent plus sortir après une heure du matin !". "Nous avons déjà rétabli l’éclairage entre le palais de justice et la place des Rutènes en fin de semaine. Et ne faites pas d’amalgame, il n’y a aucun lien entre l’extinction de l’éclairage public et l’insécurité", a avancé l’adjoint Christophe Lauras. Réponse d’Anne-Sophie Monestier : "Arrêtez de vous cacher derrière des arguments comme ceux-là et prenez le problème à bras-le-corps !"

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