"Un élan" des Aveyronnais pour faire venir de Paris la fresque de Jo Di Bona, hommage à Pierre Soulages

Publié le
Emmanuel Pons

La fresque réalisée par le street artiste de renommée internationale Jo Di Bona, dans le cadre de la première édition de Mont-Aveyron, en juin dernier, à Montmartre, pourrait être détruite. À Paris et en Aveyron, chacun se mobilise pour sauver l’œuvre et, si possible, l’installer en Aveyron.

Clou de la première édition de Mont-Aveyron, festival aveyronnais qui s’est déroulé en juin dernier, au cœur de quartier de Montmartre, à Paris, la fresque réalisée en live sur la place des Abbesses par le street artiste Jo Di Bona, en hommage au peintre Pierre Soulages, est aujourd’hui menacée de disparition.

L'oeuvre de Jo Di Bona, hommage à Soulages, sera-t-elle installée en Aveyron ?
L'oeuvre de Jo Di Bona, hommage à Soulages, sera-t-elle installée en Aveyron ?

"Si nous n’avons pas trouvé preneur d’ici le 11 novembre, l’œuvre sera détruite", s’alarmait Benjamin Riot, coorganisateur de l’événement, dans l’édition de Centre Presse datée du 7 novembre. Depuis, une solution a été trouvée pour stocker la fresque en lieu sûr, provisoirement, dans les Salons de l’Aveyron, installés dans le XIIe arrondissement de la capitale.

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De nombreux soutiens pour sauver l’œuvre

Mais à long terme, l’avenir de l’œuvre n’est pour autant pas assuré.

"Très touché" par les nombreux mails reçus à la suite de la publication de l’article, Benjamin Riot avance plusieurs pistes pour installer la fresque. "À Paris, dans un lieu dédié au street art ou à Montpellier, au sein du musée Fabre. En Aveyron, dans les salons du viaduc de Millau ou encore au collège Pierre-Soulages de Marcillac."

Jo Di Bona, en juin dernier, sur la place des Abbesses de Montmartre lors de la création de l'oeuvre hommage à Pierre Soulages.
Jo Di Bona, en juin dernier, sur la place des Abbesses de Montmartre lors de la création de l'oeuvre hommage à Pierre Soulages.

Une arrivée en Aveyron que le créateur de la fresque, Jo Di Bona, voit plutôt d’un bon œil. "Je ne m’attendais pas à une telle dynamique pour faire venir la fresque en Aveyron", admet-il. Un département auquel il est, par ailleurs, très attaché puisque la famille de sa compagne y est installée depuis plus de trente ans.

Et qu’il a toujours eu un faible pour l’œuvre du maître de l’Outrenoir.

"La fresque a toute sa place en Aveyron"

"Je suis fan de Pierre Soulages depuis que j’ai 16-17 ans, confirme-t-il. J’avais vu ses œuvres un musée Beaubourg, à Paris. Son travail me fascine. Pour moi, il est l’un des plus grands artistes français et même mondiaux. J’ai voulu lui rendre hommage avec mon style."

"La fresque a sa place en Aveyron", appuie-t-il.

Et si aucune solution n’était trouvée ? "Ça fait partie de l’art urbain que les œuvres soient détruites, explique Jo Di Bona. C’est comme un musicien qui joue en live. À la fin, il ne reste plus que le souvenir. On se confronte au public. C’est éphémère…"

Un art éphémère qui n’en a pas moins de valeur, aux yeux de Benoît Decron, le conservateur du musée Soulages de Rodez : "Il n’y a pas d’art élitiste opposé à l’art populaire, avance-t-il. Tout ça se mélange."

Ce dernier verrait bien l’œuvre exposée en Aveyron, "dans un établissement scolaire". "C’est une hypothèse de travail, précise-t-il. J’essaie d’être un facilitateur. J’ai tendance à penser que tout ce qui touche à Pierre Soulages, il faut l’encourager et l’aider. Et puis la peinture murale, ça parle à la jeune génération."

Verra-t-on donc bientôt la fresque exposée en Aveyron ?

À suivre.

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