L'Aveyronnais Richard Lutran combine sport et santé en région parisienne

Question à 15,24 euros : quelle est, en France, la première fédération sportive non compétitive ? Alors qui se lance ? Il s’agit de la fédération française d’éducation physique et de gymnastique volontaire. Les bonnes réponses n’ont pas été légion. Avec son demi-million d’adhérents, âgés de neuf mois à 99 ans, répartis dans plus de 5 500 clubs à travers tout l’Hexagone et les départements et territoires d’Outre-mer, elle est même la sixième fédération, tous sports confondus, en nombre de licenciés.

Reconnue d’utilité publique depuis 1976, à but non lucratif, elle a, pour objectif, à partir des clubs, "de développer la pratique du sport, de lutter contre la sédentarité et de diffuser des valeurs associatives auprès de tous les publics". Présidée par Marilyne Colombo, elle s’appuie aussi sur un Aveyronnais puisque Richard Lutran a revêtu la tenue de directeur technique national en septembre 2021, après avoir intégré les équipes de la FFEPGV en août 2004.

Alors qu’il soufflera donc, l’année prochaine, deux décennies de fidélité, il a occupé, successivement, les postes de conseiller technique régional en Picardie, puis de directeur technique national adjoint, tout d’abord en charge du développement et de la communication, puis de la formation et de la réglementation. Promu en même temps que Marilyne Colombo et que la directrice générale Irène Ottenhof, il avait planté le décor : "Les enjeux de la DTN se situent à plusieurs niveaux. En priorité, nous devons redynamiser notre maillage territorial en recréant du lien vers les animateurs qui soit le plus direct possible".

Voilà deux ans qu’il y travaille au quotidien, à la tête d’une direction technique comprenant, sur tout le territoire, 36 cadres, 75 formateurs, 80 conseillers de développement, ainsi que 15 assistantes dédiées à la gestion administrative des formations. "Je suis dans une démarche engagée dans le sport santé", insiste l’intéressé.

Des débuts comme CTR en Picardie

Né le 29 janvier 1978, à Rodez, Richard Lutran a grandi à Agen-d’Aveyron. Après une scolarité classique et un bac scientifique décroché en 1996, ce sportif accompli, notamment escrime (licencié pendant six ans au club ruthénois), activités subaquatiques (apnée, plongée, spéléologie...), natation et course à pied (il a pris part, en particulier, à Ikalana à Villefranche-de-Panat en 2010, au semi-marathon et au marathon de Paris en 2011, au triathlon de la capitale la même année et à la course du Viaduc de Millau en 2012), a enchainé avec un Deug Staps à l’université Champollion, à Rodez, puis une spécialisation (entraînement sportif) à Montpellier.

Il a donc poussé les portes de la fédération française d’éducation physique et de gymnastique violontaire en 2004, avec une mission de conseiller technique régional pour la Picardie, basé à Amiens, et il n’a plus jamais quitté cette maison, avec des bureaux situés aujourd’hui au 5e étage d’un immeuble à Montreuil (93). Fêtant bientôt ses deux décennies de fidélité, il résume le leitmotiv de la FFEPGV : "Depuis 1888, elle décline la politique publique de l’état, de la petite enfance, soit environ 9 mois, jusqu’à la perte de l’autonomie".

Il regrette "qu’elle ne soit pas assez reconnue", utilisant volontiers une formule : "Nous ne sommes une fédération technique, mais, en revanche, nous utilisons toutes les techniques !". Et de préciser : "Nous proposons une activité physique de prévention au plus grand nombre". S’il n’est pas à s’inquiéter, il aimerait toutefois que cette fédération, "s’adressant au grand public", soit malgré tout "davantage connue". "Grâce à l’ARS et par le bouche à oreille", conclut l’intéressé sur le sujet.

Un deuxième livre avec Aquacosmos

Malgré un agenda bien noirci, Richard Lutran trouve toutefois le temps de descendre au pays très régulièrement. "à chaque vacances, l’été et le plus souvent possible, confirme l’Aveyronnais. J’aime aller sur l’Aubrac, mais également sous les lacs et dans les rivières souterraines du département".

Cet amour, il le partage avec son fils Nathan, âgé de 10 ans et qui a vu le jour en Ile-de-France. Ce plongeur expérimenté a multiplié les séjours ces derniers mois afin de plancher sur un livre, fruit de la passion d’Aquacosmos, association aveyronnaise dont il est membre depuis de longues années, et qui a été écrit à plusieurs mains... ou palmes : "Glisser sous la surface des eaux de nos campagnes, devenir poisson ou tout simplement promeneur sous-marin, c’est la visée de ce livre qui raconte trente ans d’émotions en eaux douces".

Cet ouvrage magnifique, qui compile "des photographies à couper le souffle, des récits partagés et des expériences avec des pêcheurs", intitulé "Sous la surface des eaux de nos campagnes - Les eaux calmes des lacs", devrait être publié avant la fin de l’année. Il sera disponible, notamment, à La maison du livre à Rodez, à l’Espace culturel Leclerc à Onet-le-Château et à la librairie Pont Virgule à Espalion, la patrie d’Auguste Denayrouze et Benoît Rouquayrol, créateurs du premier scaphandre autonome. L’Aveyron nage visiblement en eaux claires !