Des métiers de la santé à ceux du théâtre, la vie en mouvement du Millavois Benoît Cuturello

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  • Le Millavois de 32 ans Benoît Cuturello monte sur les planches à Paris depuis le 4 janvier, celles du Théâtre du Gouvernail (19e). Le Millavois de 32 ans Benoît Cuturello monte sur les planches à Paris depuis le 4 janvier, celles du Théâtre du Gouvernail (19e).
    Le Millavois de 32 ans Benoît Cuturello monte sur les planches à Paris depuis le 4 janvier, celles du Théâtre du Gouvernail (19e). Reproduction - L'Aveyronnais
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Rui Dos Santos

Après avoir goûté à mille vies, dont la politique, le football et l'amicalisme, le sud-Aveyronnais de 32 ans (il souffle les bougies... aujourd'hui !) est chargé d'administration du Théâtre de Passy à Paris (16e) et brûle actuellement les planches de celui du Gouvernail (19e), avec "On purge, Hervé !".

"La vie, c’est du mouvement, créer du changement, prendre des décisions radicales". Benoît Cuturello a choisi cet adage, mais il ne se contente pas de l’écrire en lettres majuscules... Il l’applique ! Il est ainsi le roi de la transformation et son parcours pourrait inspirer Arturo Brachetti, l’artiste italien aux mille visages. La santé, le médico-social, la politique, le football, l’amicalisme, et maintenant le théâtre, le Millavois a goûté à diverses expériences. En un temps record puisqu’il soufflera seulement ses 32 bougies le 16 janvier... Aujourd'hui quoi !

Né à Paris, en 1992 donc, dans le 18e arrondissement, avec des origines paternelles italiennes et corses (de Bastia) pour les racines maternelles, Benoît Cuturello a grandi à Millau, où son père était installé, depuis les années 80, comme hépato-gastro-entérologue (tout d’abord en libéral et en tant que praticien hospitalier à partir de 2008), après des études de médecine à Montpellier. Longtemps fidèle à l’hôpital de Millau, il travaille, aujourd’hui, pour celui de Cahors.

Le fiston a opté également pour le chef-lieu de l’Hérault pour ses études, après un bac série ES décroché au lycée Jean-Vigo. Alors que, au moment des cases à cocher pour l’orientation, il avait hésité entre, dans l’ordre, "acteur, animateur télé, député ou ministre, puis banquier", il a réussi un diplôme en "droit et gestion des établissements de santé". Chargé de cours au CHU, attaché administratif et juridique à la direction générale de l’Institut du cancer, adjoint de direction de la Fondation Léopold Bellan, il a navigué entre Montpellier et Paris durant cinq ans.

Avant de passer à autre chose en prenant une décision radicale. "C’était pas mal, mais je n’étais pas à ma place", résume-t-il. Entre-temps, il a baigné dans la politique. "Le théâtre avant l’heure !", s’amuse-t-il. Candidat en 2015 sur la liste de Dominique Reynié aux régionales, président des jeunes UDI dans l’Aveyron, son ultime engagement a pris fin en 2020 comme élu d’opposition dans le 18e arrondissement.

Politique, football, amicalisme...

"J’étais soutien de Rachida Dati, avec les opérations militantes sur le terrain, souligne-t-il. J’avais été séduit par des figures, des grands bonhommes, des orateurs, tel que le président Jacques Chirac. Ils parlaient avec du verbe, avec de l’énergie, ils remplissaient des salles. Par rapport à celle qui m’a fait rêver, la politique a perdu toutes ses lettres de noblesse, elle est en pleine décadence. J’ai déchiré ma dernière carte mais je ne renonce pas".

Comme il n’a pas tourné la page ballon rond. Pour ce supporter inconditionnel du Sporting Bastia ("J’en parle souvent avec émotion"), tout a commencé quand Philippe Mallaroni, son ancien professeur d’économie à la fac à Montpellier, directeur du Conservatoire national des arts et métiers de Millau a pris la présidence du club de football millavois (juin 2016 à mai 2019) et lui a confié la vice-présidence. Cette "expérience intéressante" a duré deux ans, durant lesquelles il s’est passionné "davantage pour la ferveur que pour la technique".

Il y a visiblement pris goût puisqu’il a suivi Philippe Mallaroni, devenu manager général d’Alès. Avec succès car, en quatre saisons, les Gardois sont montés de N3 à N2, goûtant à un 16e de finale de coupe de France et à un 32e (élimination samedi dernier contre le Paris FC).

Sur la scène du Gouvernail (19e) à Paris

Le théâtre, le cinéma, le jeu d’acteur, Benoît Cuturello a toujours eu "une âme créatrice". Il n’a pas oublié : "Dès mon plus jeune âge, devant mes parents, devant ma famille, j’aimais inventer des spectacles, interpréter des personnages". Il poursuit : "C’était logique, peut-être même écrit, mais encore fallait-il sauter le pas. J’ai donc eu un élan vital, avec un brin de folie". Du coup, en montant à la capitale, "sans boulot et sans appartement", il s’est inscrit au cours Florent, où il a passé trois ans.

En sortant, il a ainsi mixé "compétences professionnelles et connaissances artistiques". Il est donc chargé d’administration du Théâtre de Passy (tout neuf, 200 places, jouissant également d’une belle reconnaissance dans le milieu) depuis mars 2023. "Notre ligne politique est le divertissement intelligent, précise-t-il volontiers. Actuellement, c’est Daniel Russo et bientôt Jean-Luc Moreau".

Et il vient de décrocher un (premier) rôle dans la pièce "On purge, Hervé", d’après "On purge bébé" de Georges Feydeau, où il a revêtu la tenue de Bastien Follavoine sur la scène du Théâtre du Gouvernail, dans le 19e arrondissement de Paris. Huit dates sont programmées en ce début d’année et deux ont déjà eu lieu. La prochaine est fixée jeudi 18 janvier, à 19 heures. "C’est mon baptême, une étape est franchie, d’autant plus sur des planches parisiennes, se réjouit Benoît Cuturello. J’ai de l’ambition, je travaille, avec beaucoup d’humilité".

Il espère désormais "continuer à œuvrer dans ce monde-là". Il conclut sur le sujet : "J’ai trouvé ma voie en tant que comédien. Plus tard, j’aimerais bien entreprendre, investir, en ouvrant, par exemple, un café ou un restaurant". Pourquoi pas à Millau ? "Il y a là mes amis, des connaissances. Je reviens moins souvent dans le Sud-Aveyron qu’il y a quelques années, mais je garde un lien fort. Il y a des choses à faire ici", lance, souriant, l’Aveyronnais de Paris.

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