Le musicien ruthénois Florian Soulier : "Ça ne me satisfait pas de rester dans le confort"
Florian Soulier est né pour être musicien. Il étudie la guitare dès six ans, jouant dans divers groupes. Il a notamment accompagné Lombre et développe actuellement son projet solo baptisé Zelezna. Avec toujours le même besoin de se mettre en danger.
Florian Soulier, né en 1991 à Rodez, est un bon élève. De ceux qui ont appris le solfège et ont suivi pendant une dizaine d’années, des cours particuliers de guitare classique. "Quand j’avais six ans, mes grands-parents m’ont offert une guitare, pour Noël", se souvient-il. Un cadeau qui aurait pu finir au fond d’un coffre à jouets – certains se reconnaîtront. Mais non : "Je l’ai encore !, assure l’Aveyronnais. Ensuite, j’ai commencé les cours, à Rodez, avec mon prof Antoine Balmes. Puis, en seconde, j’ai eu envie de faire de la guitare électrique. Et j’ai appris le jazz à l’école de musique. Ça permet d’avoir un très bon sens du rythme."
"La chance de faire de la musique"
Une formation pointue et exigeante : "Je suis très dur avec moi-même", dit le musicien dont la motivation et l’engagement, au fil des années, n’ont jamais faibli. "Je n’ai jamais envisagé de faire autre chose, confirme-t-il. Ça s’est fait naturellement. Mon objectif a toujours été d’avoir du temps pour faire ce que j’aime, ma musique. Et pas pour l’argent. Je mesure la chance que j’ai aujourd’hui. Ça m’a permis de rencontrer des gens merveilleux."
Après le bac ES, avec option musique, décroché au lycée François-d’Estaing – "J’ai subi cette filière éco. Moi, je voulais faire L parce que c’était là qu’étaient les artistes !" – le Ruthénois file à Toulouse, en fac de musicologie jazz. J’étais ravi. La master class du guitariste Marc Ducret, c’est un super souvenir !"
Licence en poche, Florian Soulier obtient le certificat de musicien interprète des musiques actuelles (Mima) à l’école Music’halle de Toulouse avant de passer une année au conservatoire de Castres. "J’ai suivi mes camarades de fac qui allaient là-bas. Et il y avait un prof que j’aimais beaucoup", explique-t-il.
Au terme de cette large formation et alors qu’il n’a jamais cessé, depuis ses débuts, de jouer de la guitare, participant à plusieurs groupes – Chapka Trio, What Whashington Wants, Volgane… – l’Aveyronnais fait une rencontre qui marque son parcours artistique, en la personne du rappeur ruthénois Lombre. Nous sommes à la fin de l’année 2018 et tous deux participent alors à la même formation et le courant passe tout de suite.
De très grosses scènes avec Lombre
"C’est devenu un grand ami. On a un énorme feeling", note le musicien qui participe à deux EP et un album (1) du rappeur et l’accompagne sur scène. On a pu les voir l’été dernier au F’estivada de Rodez, en trio avec le batteur Damien Gouzou, mais aussi assurant les premières parties de Ben Mazuet, Orelsan, Gaël Faye, Big Flo et Oli ou encore Grand Corps Malade… dans des grandes salles, devant plusieurs milliers de spectateurs à travers la France.
"Ça a vraiment changé mon rapport à la scène", avoue Florian Soulier qui poursuit parallèlement une carrière plus personnelle et plus expérimentale avec le projet Zelezna (2), où il met en œuvre "des textures sonores empreintes de mélancolie et de sacré, très éthérées", explique le musicien qui raconte des histoires à travers des compositions aux sonorités électroniques.
À l’origine de Zelezna
Zelezna, qui a donné son nom au projet « solo électronique » de Florian Soulier, est le nom d’un village de la République tchèque – Železná Ruda – où le musicien a passé du temps durant l’été 2019. "J’ai pris la carte et j’ai choisi un peu au hasard. Je voulais voir de la forêt. J’avais envie de voyager seul et de me perdre. Je cherche encore", sourit-il.
Il joue également de la guitare, dans un répertoire de chanson française, avec Julia Pertuy qui met en musique et interprète ses textes, s’accompagnant au piano et au violoncelle. Et participe à son EP Enfant du vertige.
Un parcours éclectique marqué par "la recherche, toujours, avec des outils différents, dit l’Aveyronnais. Je m’épanouis dans la musique que je joue aujourd’hui mais rien n’est jamais acquis. Ça ne me satisfait pas de rester dans le confort. Je suis curieux de tout." Une vraie démarche artistique.
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