Le hashtag #foodporn pourrait favoriser… la prise de poids

  • Les photos mettant en scène la malbouffe sur les réseaux sociaux seraient néfastes pour l'humeur et le gain de poids.
    Les photos mettant en scène la malbouffe sur les réseaux sociaux seraient néfastes pour l'humeur et le gain de poids. anton5146 / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - L'exposition à des contenus de malbouffe sur les réseaux sociaux affecterait l'humeur, favoriserait les fringales, et influencerait les choix alimentaires des utilisateurs. C'est ce que révèle une nouvelle étude qui rappelle l'importance d'améliorer l’éducation aux médias, notamment chez les plus jeunes générations, et de "promouvoir une utilisation consciente des médias sociaux".

"Je grossis rien qu'en le regardant !". Vous avez probablement déjà prononcé cette phrase à la vue d'un burger dégoulinant de cheddar sur les réseaux sociaux, voire même devant une émission culinaire, sans jamais penser un instant que cette affirmation pouvait se vérifier. Des chercheurs de la Lebanese American University viennent pourtant de démontrer que l'exposition permanente à ces photos, notamment via le hashtag #foodporn sur Instagram, pourrait non seulement nuire à l'humeur mais aussi favoriser la prise de poids. Des conclusions qui viennent confirmer à quel point les réseaux sociaux peuvent influencer les habitudes et comportements des utilisateurs, notamment des plus jeunes.

Plusieurs études scientifiques se sont déjà attachées à montrer l'impact des réseaux sociaux sur le bien-être physique et mental des utilisateurs, en particulier sur leur image corporelle. Dans ce nouvel essai contrôlé randomisé, les chercheurs se sont spécifiquement penchés sur les images de malbouffe, omniprésentes sur les plateformes sociales. Ils ont pour cela soumis 63 participants âgés de 18 à 24 ans à un questionnaire, puis les ont conviés à parcourir le flux d'un compte Instagram témoin ou le flux d'un compte bondé d'images de malbouffe. Le tout pendant 15 minutes. Les jeunes adultes ont ensuite répondu à une courte enquête sur la perception de leur image corporelle, leur humeur, et leurs envies en matière d'alimentation. Une semaine plus tard, chaque groupe s'est à nouveau prêté au jeu, mais en inversant les contenus.

Faim, tristesse, épuisement

Publiés dans la revue Appetite, leurs travaux font état d'un lien étroit entre l'exposition aux contenus type #foodporn et une sensation accrue de faim, de tristesse et d'épuisement, ainsi que des envies plus importantes d'aliments gras et salés. Les chercheurs précisent que, lorsqu'ils étaient exposés à la malbouffe, les participants étaient davantage susceptibles de se tourner vers ce type de nourriture, et beaucoup moins vers des aliments sains. Aucune association n'a été mise en lumière entre les contenus de malbouffe et l'insatisfaction à l'égard de leur image corporelle.

"L’exposition à des contenus liés à la malbouffe sur les réseaux sociaux affecte négativement l’humeur et les fringales, influençant ainsi les choix alimentaires. Les présents résultats mettent en lumière la nécessité d’interventions visant à fournir des compétences cognitives et émotionnelles pour améliorer l’éducation aux médias et promouvoir une utilisation consciente des médias sociaux", peut-on lire en guise de conclusion.

Ce n'est pas la première fois que la science s'intéresse à l'impact de ces contenus sur les utilisateurs. Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont découvert en 2022 que le cortex visuel - la partie du cerveau qui traite les informations transmises par les yeux - s'illuminait quand des images de nourriture alléchante apparaissaient. Des conclusions qui pourraient expliquer en partie pourquoi nous aimons autant voir de telles images.

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