Le jeune Castonétois Mathis Viguier pilote les destinées de l'hôpital d'Athis-Mons et des Rabalaïres

"Je savais ce que je ne voulais pas faire !". Mathis Viguier n’a pas oublié. Né à Rodez, le 19 janvier 1998, d’une mère native de Decazeville et d’un père de Marcillac, il a grandi à Onet-le-Château, avec un baccalauréat économie et social (ES) au lycée ruthénois François-d’Estaing.

Avant de rallier l’IUT lotois de Figeac, pour "peaufiner les techniques de commercialisation" (vente, terrain, commerce...), puis l’IAE de Limoges pour une licence en gestion, option management de la santé (parcours établissements sanitaires et sociaux). Il a alors rejoint l’Institut de management public et gouvernance territoriale (IMGPT) d’Aix-en-Provence pour un master en management des établissements de santé, négocié en alternance.

Avec deux personnes en Aveyron, qui ont "énormément compté dans ma trajectoire", en l’occurrence Marie-Christine Salomon à Cougousse et Olivier Pontiès, au centre hospitalier de Rodez. Que faire avec ce bagage ? Tandis que l’hôpital public nécessitait un concours, à Rennes, il a opté pour le privé, avec une année à Castelnau-le-Lez, dans l’Hérault.

"Mon âge n’est pas un frein !"

Avant de monter à la capitale pour une formation à l’école nationale d’administration, à Strasbourg, puis un stage au ministère de la Santé. "C’était bien mais il me manquait du concret", garde-t-il en souvenir. Il a donc été recruté, en mars 2022, en tant qu’adjoint de direction à l’hôpital privé d’Athis-Mons, avant d’hériter, en septembre 2023, de la direction de cet établissement de l’Essonne, avec, comme mission prioritaire, "le projet 2025". Il avait 25 ans.

"L’âge est certes un élément qui surprend, mais, à mon sens, ce n’est pas quelque chose qui a un impact, assure-t-il. Pour moi, il n’y a pas question, pas de doute et ce n’est pas un frein !". L’hôpital d’Athis-Mons, ce sont 160 lits de chirurgie ambulatoire, des postes de dialyse, des lits également de SSR (soins de suite et de réadaptation).

Mathis Viguier gère 180 collaborateurs salariés et sollicite 70 médecins avec de statut de libéraux (ORL, ophtalmologistes, urologues, gynécologues, chirurgiens orthopédiques, vasculaires et viscéraux, gastro-entérologues). Il se qualifie de "directeur proche des équipes, avec un bureau au cœur de l’établissement".

"Julien Puech a créé quelque chose de fort"

Au retour de son expérience à l’Ena à Strasbourg, Mathis Viguier s’est retrouvé à Paris "comme dans un désert", sans amis. L’ancien joueur de Vallon et d’Onet-le-Château aurait aimé prendre une licence au FC Cantou, mais son emploi du temps n’était pas compatible avec le calendrier des footballeurs aveyronnais de la capitale. Connaissant bien les Aveyronnais d’ici et d’ailleurs, fidèle, notamment, du marché de Bercy début octobre (il n’a toutefois jamais logé à L’Oustal car il a bénéficié de l’appartement d’un oncle à Courbevoie), il a ainsi rejoint les Rabalaïres, les jeunes de la fédération.

"Cela a été pour moi un bol d’air frais, se réjouit-il. Ces échanges m’ont permis de recréer du lien". Tant et si bien que, quand Julien Puech a décidé de quitter la présidence, il a pensé au Castonétois. Lequel a dit oui, "mais à condition de constituer un tandem". Il forme depuis quelques semaines une doublette présidentielle avec Léa Lacroix : "On se complète bien et il a été facile, naturel même, de ventiler les missions entre la vie interne, l’événementiel, la relation avec la fédération...".

Il en dit plus sur le millésime 2024 : "En l’espace de dix ans, Julien Puech a créé quelque chose de fort, un réseau énorme. Il faut le garder ! On va essayer de moderniser un peu la communication, avec la création de comptes Tik Tok et Instagram, de se réinventer au niveau des événements afin de compléter la palette qui existe déjà".

"Je ne me projette pas à Paris"

Il parle des "futurs nouveaux arrivants", de "la nouvelle génération" : "Il me semble qu’il serait judicieux de se pencher sur les lycées, les centres d’étudiants, pour préparer l’arrivée de ces jeunes à Paris en amont, rassurant au passage les parents. Je crois qu’il faut aller les chercher à la source". En attendant, malgré un agenda bien rempli, Mathis Viguier n’a pas coupé le cordon avec l’Aveyron.

"C’est un besoin !, confirme l’intéressé. Ce département ne peut pas laisser indifférent. Il y a trop de différences avec Paris et je ne cache pas que j’aimerais m’y installer assez rapidement. Je suis salarié du groupe Almaviva, qui possède 38 structures, en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Ile-de-France, mais sur le plan de mon ambition professionnelle, je ne me projette pas ici...".

Il était là, par exemple, au pays le week-end dernier, dans le sillage d’Aurélien Pradié, député Les républicains du Lot, venu à Rodez pour dédicacer son livre "Tenir bon", avant un bain de foule sur le marché. Il l’a suivi aux côtés, en particulier, des deux conseillers régionaux LR, Anne-Claire Solier-Assier et Jean-Philippe Keroslian.

Il voit régulièrement le maire castonétois pour préparer la journée estivale de retrouvailles des Aveyronnais d’ici et d’ailleurs, qui aura lieu en Onet-le-Château mardi 20 août. Il sera à domicile.