"Je me sens bien au pays" : Laurent Portes, devenu un spécialiste du documentaire en... tuant le cochon à Saint-Beauzély !

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  • Plusieurs documentaires réalisés par Laurent Portes étaient à l'affiche sur le petit écran ces dernières semaines.
    Plusieurs documentaires réalisés par Laurent Portes étaient à l'affiche sur le petit écran ces dernières semaines. Reproduction L'Aveyronnais
Publié le , mis à jour
A Paris, Rui Dos Santos

Né en 1965, originaire du Sud-Aveyron, il travaille pour la télévision depuis plus d'un quart de siècle. Avec une belle passion. 

Le saigneur, au guidon de sa mobylette bleue, avec un bandana rouge, accompagné d’un chien. Ces images sont gravées dans sa mémoire mais également sur une cassette VHS, qui doit être gardée précieusement quelque part dans la bibliothèque familiale.

Une énorme caméra sur l'épaule

Elles sont d’autant plus précieuses que ce sont les premières filmées par Laurent Portes, une énorme caméra sur l’épaule. Il était alors un jeune adolescent. Depuis, il a fait carrière. Tout en continuant à respecter cette tradition : il se retrouve ainsi une fois par an avec ses potes pour tuer le cochon et faire sa charcuterie...

Né à Vincennes, dans le Val-de-Marne, en 1965, ce petit-fils de militaire, originaire de Castelnau-Pégayrols, a passé son enfance et son adolescence à Saint-Beauzély, là où les racines de sa grand-mère paternelle ont puisé leurs forces. "J’y ai reçu une éducation ancrée dans la terre car la famille de mon père, c’était surtout des paysans, des éleveurs, des artisans", se souvient-il. Il a aussi beaucoup fréquenté un certain Dominique Taisne, un enfant du pays que le parcours de brillant graphiste a mené jusqu’au studio de... "Centre Presse" !

Il s'est spécialisé dans les documentaires

Alors que ses parents ont ouvert une librairie à Vincennes, Laurent Portes a décroché un bac littéraire, avant d’opter pour études de droit et d’intégrer l’école française des attachés de presse, devenue depuis l’école des nouveaux métiers de la communication. "J’ai choisi l’audiovisuel un peu par hasard", concède-t-il, avec le recul. Après une expérience dans une société, cet intermittent du spectacle a revêtu la panoplie d’indépendant, avec, d’abord, des films d’entreprise.

Depuis 1998, il s’est spécialisé dans les documentaires pour le petit écran. Historiques au départ, plutôt scientifiques maintenant, en passant par la politique, ou encore l’ethnographie. "Du coup, j’ai pas mal voyagé, se réjouit-il. Même si, en vieillissant, on se calme un peu". "Voilà une dizaine d’années que mon travail est reconnu, poursuit le Sud-Aveyronnais. Je ne suis pas catalogué, avec un style précis, mais je suis identifié". Il est ainsi très sollicité par France 5, Arte et Planète (groupe Canal +).

Potager, guitare et patois...

Ces dernières semaines, les téléspectateurs, ceux en tout cas qui se montrent attentifs aux génériques, ont pu voir son nom à l’affiche de plusieurs films : deux sur Planète sur Gergovie, un sur Madagascar avec une forêt primaire découverte en 2017 et riche d’espèces endémiques, un sur l’archéologie à Rome... Il insiste volontiers sur cette pluralité : "Je suis très ouvert".

Au point de se tourner vers le cinéma ? La réponse est "catégorique" : "C’est un autre monde ! Un métier différent pour lequel il n’y a pas de passerelle. Le documentaire, c’est de l’artisanat, des opérations commando avec 4-5 personnes. Pour le 7e art, il faut une armée". Laurent Portes va donc poursuivre son bonhomme de chemin à la télévision, "encore quelques années et en prenant beaucoup de plaisir".

"Pour le 7e art, il faut une armée"

Et après ? "J’ai déjà pas mal d’idées, s’amuse-t-il, avec un grand sourire. Je vais faire le potager et de la guitare, mais également apprendre le patois". Peut-être s’installera-t-il à l’année à Saint-Beauzély ? "J’ai gardé, en effet, des liens très forts avec ce territoire. À mon grand regret, du fait de mes tournages professionnels, je ne suis pas venu depuis près de trois ans... ça me ronge !", souligne-t-il. Avec mon frère, on se partage la maison familiale".

Grand amoureux "des murs en pierres sèches", le quinquagénaire dit se régaler autour d’une truffade, d’un aligot ou bien d’un lapin cuit au capucin. "Je me sens bien au pays", conclut-il. J’ai un fort attachement. Pour la famille, les lieux, l’histoire. J’ai d’ailleurs un projet d’écriture sur l’épopée cathare". Mais chut, impossible d’en savoir plus ! En revanche, il parlerait des heures de son côté âpre, un peu rebelle, de ces points communs "avec cette terre protestante, rigide et jamais d’accord". Peut-être une base pour un prochain documentaire...

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