Saint-Beauzély. Aveyron : l'habitation autonome "Carré de vie" affûte ses ambitions internationales

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  • Douze unités du "Carréde vie" ont pris place sur l’étang du château de Brindosau Pays basque.
    Douze unités du "Carréde vie" ont pris place sur l’étang du château de Brindosau Pays basque. Cadre de vie
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Aurélien Delbouis

Avec ses solutions d’habitat autonome et innovant et ses "phytoflottantes", barges de traitement des eaux usées, la startup de Saint-Beauzély affûte son ambition internationale.

À parler des réussites sud-aveyronnaises, difficile de faire l’impasse sur le cas "Carré de vie". Implantée à Saint-Beauzély, la startup adossée à Boissière & fils, PME spécialisée en menuiserie, charpente et ossature bois, a étoffé depuis son catalogue avec des constructions bois BBC, des maisons passives, à énergie positive.

Fer de lance de cette nouvelle dynamique et d’une ambition nouvelle fondée sur la recherche et développement, le Carré de vie, cette habitation autonome, ne s’est jamais aussi bien porté. En quelques années, une quinzaine d’unités de ce nouvel habitat, pour certains flottants, s’est écoulée sur l’ensemble du territoire national. Plusieurs réalisations étant à classer parmi les premières nationales. C’est notamment le cas du château de Brindos, à Anglet, à un jet de pierre de Biarritz, qui s’est offert 12 unités "Carré de vie" sur le petit étang attenant à la demeure classée.

"On est sur un projet labellisé 5 étoiles, valide Simon Gélis, en charge du développement commercial du produit en France et à l’étranger, nouvel eldorado de la PME sud-aveyronnaise. Nous avons en effet des projets par-delà la Méditerranée mais aussi en Asie." Plus proche de nous, l’inauguration "dans le courant du mois de décembre" d’un bâtiment dans le port du Cap d’Agde fait aussi la fierté de l’attaché commercial. "C’est une première nationale. Nous sommes sur un ouvrage de presque 300 m2, de 300 tonnes avec un étage et des flotteurs en béton. Le parti pris architectural est remarquable. La maison de la mer, c’est son nom, accueillera l’association L’aire marine protégée qui œuvre pour la défense et la préservation du littoral."

"Résultats probants"

Prolongement du Carré de vie, les phytoflottantes, ces barges amovibles de traitement des eaux usées, pourraient elles aussi voguer vers un joli succès. C’est du moins le souhait de la pépite sud-aveyronnaise qui fonde de jolis espoirs de ce côté-là. Imaginées par le designer millavois Jacques Pierrejean – spécialisé dans l’aménagement intérieur d’avions de ligne ou de somptueux yachts – ces barges, fruit d’un partenariat entre la startup sud-aveyronnaise et AquaTiris, leader français dans le traitement par phytoépuration, ont été inaugurées en 2020 à Port-Marly en région parisienne avant de passer brillamment les tests d’efficacité.

"Les résultats sont très probants, confirme Simon Gélis. Les différents tests menés pendant deux années nous ont permis de constater que le système de filtration planté – des roseaux – offre de meilleurs résultats que d’autres systèmes, beaucoup plus chers, qui embarquent de très hautes technologies. Après filtration des eaux grises et noires, l’eau rejetée est de meilleure qualité."

Toutes les péniches équipées par les phytoflottantes pourraient ainsi rendre à la Seine sa qualité de baignade. Une ambition largement réalisable, valide Simon Gélis qui se dit aujourd’hui prêt à répondre à la demande si d’aventure, le Comité national olympique et la Ville de Paris mettaient effectivement les moyens pour transformer la Seine en terrain olympique en organisant notamment les épreuves de triathlon et de natation en eau libre en 2024. "C’est un marché énorme et nous sommes armés pour y répondre", confirme le responsable commercial qui fait valoir une politique d’embauche ambitieuse et des perspectives commerciales qui le sont tout autant. Et si d’ici 2024, de l’eau aura effectivement coulé sous les ponts (de la Seine) l’objectif est clair, se lancer sans réserve dans la bataille et faire rayonner la marque bien au-delà des frontières du département.

Un droneportpour les Jeuxde Paris 2024 ?

Les détails du projet sorti tout droit des romans de science-fiction sont encore jalousement gardés. Mais sous ses habits de savant fou, Jacques Pierrejean imagine déjà le futur avec son "droneport" qui pourrait flotter sur la Seine pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Un droneport conçu comme une passerelle reliant les différents sites olympiques du Grand Paris, qui permettrait aux touristes "venus en water taxi jusqu’au droneport shuttle, de repartir en cityair – taxi volant d’Airbus – vers tous les complexes sportifs de la capitale".Si pour l’heure, le projet reste bien au chaud dans les cartons de la pépite saint-beauzélienne, il n’en reste pas moins en "discussions avec les différentes parties prenantes au projet : la RATP, Airbus et la Ville de Paris", fait valoir Simon Gélis qui verrait bien fleurir sur la Seine ce nouveau modèle de barges flottantes… À suivre.
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