"L'Aveyron ? Forcément que ça compte pour moi !" : le Sébazacois François Labarthe fait son cinéma à Paris, avouant "un lien fort" avec Alain Guiraudie

Abonnés
  • Originaire de Sébazac, installé à Paris, François Labarthe est catégorique : "Je suis très heureux de ma vie !".
    Originaire de Sébazac, installé à Paris, François Labarthe est catégorique : "Je suis très heureux de ma vie !". L'Aveyronnais - Rui Dos Santos
Publié le
A Paris, Rui Dos Santos

Originaire de Sébazac, âgé de 36 ans, cet assistant réalisateur a ainsi débuté avec "L’Inconnu du lac". Il est en train d'écrire son premier long-métrage, qu'il aimerait tourner en juin 2025.

François Labarthe n’a jamais été un passionné de sport. Du coup, enfant et adolescent, pendant que ses potes tapaient dans un ballon, il fréquentait les Francas. Et, parmi les sorties de ce centre de loisirs, il y avait Le Club à Rodez, qui était encore un cinéma. Il n’a pas oublié : "Ce n’est que bien plus tard que j’ai pris conscience de l’impact dans ma carrière de ces après-midis devant un grand écran. Et deux films, d’Albert Lamorisse, en particulier : "Crin-blanc" et "Le ballon rouge". On peut d’ailleurs parler de virage pour le premier !".

Le virus du Septième art ne circulait pas dans la famille

Le virus du 7e art ne circulait pas dans la famille. Il s’est pourtant piqué au jeu et en a même fait son métier. L’intermittent du spectacle est aujourd’hui assistant réalisateur, tout en jouant aussi sa carte personnelle. Il est ainsi en train d’écrire son premier long-métrage (des courts-métrages, dont "Bleus cycles", figurent déjà sur sa carte de visite) et il envisage le tournage pour juin 2025 : "Un adolescent dans le rôle principal de ce thriller qui se passe dans une base de planche à voile en Bretagne...". Mais chut, il n’en dira pas plus !

François Labarthe est né à Rodez en 1988, d’un père du Bassin et d’une mère originaire de Saint-Amans-des-Côts. Même les quatre grands-parents étaient aveyronnais... Avec Sylvain, son frère jumeau, il a grandi à Sébazac, avec école primaire sébazacoise, collège Jean-Moulin et lycée Foch à Rodez, quitté avec un bac série S, option musique, en poche.

Trois collaborations avec le réalisateur villefranchois

"J’ai fait des études scientifiques, mais j’étais intéressé par le cinéma, souligne-t-il. En revanche, je n’avais pas matérialisé la voie à suivre. J’ai fouillé sur internet, tout en faisant du théâtre aux Comédiens au chariot. C’est là que j’ai perdu mon accent !".

Tandis que ses parents auraient aimé que le fiston opte pour les sciences ("J’aimais ça, mais ce n’était pas ma passion"), il a certes fréquenté la faculté de physique et chimie à Toulouse, mais il a très vite choisi le BTS audiovisuel, option image ("Si je n’étais certes pas fixé, j’envisageais toutefois mon avenir derrière la caméra") de la Ville rose, un des dix existant dans l’Hexagone. Il y a passé deux belles années, étanchant sa soif pour l’artistique, tant au niveau de la théorie que de la technique.

"Je lui ai écrit sans savoir qu'il était Aveyronnais !"

Il a alors pris ses quartiers à Paris avec un premier tournage à la clé en tant qu’assistant de réalisation ("Il a la gestion, notamment du planning, et embrasse tous les domaines"). Le réalisateur s’appelle... Alain Guiraudie : "Je lui ai écrit sans savoir qu’il était Aveyronnais !". François Labarthe a donc travaillé, en 2013, sur "L’inconnu du lac", avec même une apparition à l’écran dans le rôle du mort ("Ne nous emballons pas, j’apparais dans deux plans !".

Le Villefranchois lui a proposé de renouveler l’expérience et le Sébazacois, qui n’avait pas encore soufflé les bougies de son trentième anniversaire, s’est retrouvé sur les plateaux de "Rester vertical", en 2016. Fidèle à l’adage "jamais deux sans trois", Alain Guiraudie l’a ainsi sollicité pour participer au tournage de son septième long métrage pour lequel il a posé les caméras en octobre, novembre et décembre derniers à Sauclières. Il sera intitulé "Miséricorde", sortira courant 2024, avec, notamment, à l’affiche, Catherine Frot. "Nous avons une relation particulière, reconnaît François Labarthe. Il y a un truc qui nous lie profondément".

"L'Aveyron ? Forcément que ça compte pour moi !"

Entre temps, il a œuvré, durant près de huit ans, au sein de l’équipe artistique des défilés de mode Issey Miyake à Paris. "Je fabriquais des décors, je cherchais des lieux, pour cette maison de couture, précise l’Aveyronnais. Il y avait quatre défilés par an, parfois devant près de 3 000 personnes".

François Labarthe est un passionné, intarissable sur sa flamme pour le cinéma, où il a aussi travaillé aux côtés de Sophie Letourneur. Sans oublier son appétit pour la musique, lui qui maîtrise la guitare, le piano et les logiciels assistés par ordinateur. Il s’est d’ailleurs posé durant cinq ans dans l’Hérault, jouant au sein d’un groupe et assurant des cours de cinéma, avant de remonter à la capitale.

Il voyage, donne sans compter pour le 7e art, mais n’a pas pour autant coupé le cordon avec l’Aveyron : "Forcément que ça compte pour moi. A 18 balais, tu as envie de partir. Mais, plus tu t’éloignes, plus ça dure, et plus ta terre d’origine te manque".

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?