Violences conjugales : elle projette la table basse à travers la pièce, le couple finit devant le tribunal de Rodez

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  • L'affaire était jugée ce mardi 12 mars devant le tribunal judiciaire de Rodez.
    L'affaire était jugée ce mardi 12 mars devant le tribunal judiciaire de Rodez. Centre Presse - José A. Torres
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Les faits se sont déroulés le 15 septembre 2023 à Anglars-Saint-Félix.

Les dossiers de violences conjugales sont de plus en plus fréquents, traités par les juges du tribunal judiciaire de Rodez. Dans l'immense majorité, les femmes en sont les premières victimes.

Il a décidé de ne plus subir cette relation

Cette fois-ci, un homme a subi pendant plusieurs mois une relation que les magistrats ont qualifiée de "toxique" où "l'on ne communique plus depuis de longs mois". Jusqu'à ce jour du 15 septembre dernier où les choses ont dérapé. Et celui qui avait été jusqu'alors plutôt "réservé et effacé" a décidé de ne plus subir cette relation.

Une courte empoignade 

Ce soir-là, à Anglars-Saint-Félix, le "couple" se retrouve devant la télévision. Depuis plusieurs semaines déjà, "ils ne se parlent presque plus", selon l'avocate de l'homme, Me Anne-Sophie Monestier. Mais alors que celui-ci décide de changer de chaîne pour regarder un match de la coupe du monde de rugby, sa compagne s'en prend violemment à lui, projette la table basse à travers la pièce.

Chacun a porté plainte

Une courte empoignade a lieu où l'homme la repousse vigoureusement sur le canapé. Son t-shirt est déchiré. Sa compagne souffre d'une sérieuse entorse d'un doigt qui va mettre plusieurs mois à guérir. Chacun ira porter plainte à la gendarmerie après ces faits. Et tous les deux comparaissaient en tant que prévenus pour des faits de violences. 

"Relation pathologique"

"Finalement, cette dispute aura eu pour conséquence de mettre un terme à votre relation pathologique", glisse la présidente de l'audience, Christine Piccinin. "Je n'ai fait que me défendre, je n'ai jamais d'accès de colère jusque-là", assure le prévenu.

Pour la représentante du ministère public, Esther Paillette, ce dossier comporte plusieurs difficultés. Notamment celle de "devoir trancher entre deux versions". "Même si l'on constate que la prévenue ne supportait pas l'idée d'une séparation. Il y a eu des chantages au suicide. Et dans un même temps, cette entorse au doigt est assez sérieuse pour avoir duré plusieurs mois", reprend la magistrate.

Pour Me Anne-Sophie Monestier, "il est difficile d'affirmer la manière dont elle s'est cassée le doigt. On ne sait pas vraiment ce qu'il s'est passé ce soir-là". En revanche, l'avocat de la femme, Me Cédric Galandrin dément "l'usage de la légitime défense comme cela a été plaidé. Sa blessure est sérieuse et toujours handicapante".

La présidente de l'audience a finalemet tranché : la femme sera condamnée à suivre un stage de prévention contre les violences conjugales, ainsi qu'à une peine d'amende. Lui, a été relaxé.

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