L'Aveyron de... Philippe "Lucky" Lemaire, installé au Québec : "J’ai tellement de souvenirs à Rodez…"

Un homme qui vous a marqué

Michel Poisson. Normalement avec ce nom, dans le sport aveyronnais, tout est dit. L’homme qui a fait passer le club de football de Rodez dans une autre dimension. Il a apporté du professionnalisme dans un club qui était amateur, à l’époque. Un coach, mais surtout un éducateur. Il s’occupait de l’équipe 1, bien sûr, mais il venait voir les équipes minimes, cadets, juniors et toutes les équipes seniors. Il avait un œil sur tout. On était fier quand il venait nous voir le dimanche. Que ce soit en coach ou en professeur d’éducation physique. Je n’ai jamais entendu quelqu’un parler de lui en mal.

Une femme qui vous a marqué

Nicole Laromiguière. Elle a sorti un livre récemment : "Chante Cocotte". Étant éloigné de l’Aveyron, je ne l’ai pas lu mais je ne désespère pas. Une femme tellement généreuse, altruiste. Une sacrée dose d’énergie, un regard franc, un sourire qui met en confiance. Elle parle toujours juste. Elle sait quand il faut secouer les gens, mettre un peu de pression ou parler calmement. Une grande intelligence. Elle connaît beaucoup de monde et arrive, grâce à son réseau, à résoudre bien des problèmes. Une fois que tu l’as rencontrée, tu te dis : "Heureusement que je la connais, sinon il m’aurait manqué quelque chose dans ma vie !". Un régal !

Un souvenir fort

Les moments passés avec mes voisins agriculteurs. Chaque action est une leçon. Un apprentissage. Rien n’est fait pour rien. Tout est utile, ça profite à l’homme, à l’animal, à la nature. On ne jette pas, on met de côté, on s’en servira plus tard. On appelle ça recycler maintenant, ils étaient déjà dans ce concept bien avant la mode. Faut toujours écouter les anciens, on gagne du temps et de l’expérience.

Une habitude ou un rituel

Quand j’arrive, c’est revoir la famille, les amis. Des apéros (avec modération avec l’âge), des repas, des conversations à refaire le monde, des rires. Quand je repars, c’est sans me retourner, ça évite les larmes.

Le "petit truc" qui vous manque

La poignée de main bien franche et tout ce qui va avec…

Un lieu

Rodez, ma ville malgré l’éloignement. J’y ai tellement de souvenirs. Mes amis en premier lieu. Flâner dans les rues piétonnes et s’arrêter tous les cent mètres pour raconter tout et n’importe quoi au hasard des connaissances que l’on croise. Les odeurs du boulanger, l’agitation du marché, le vent glacial de l’hiver qui souffle entre la cathédrale et les Dames de France ⁽¹⁾, pour les plus anciens. Et là où Rodez est magnifique, c’est sous la neige.

Une bonne table

Je connais trop d’adresses où l’on mange bien voire très bien. Je ne veux me fâcher avec personnes, je n’en donnerai aucune. Ah ! Ah !

Un plat

Pas très original : saucisse – aligot. Une valeur sûre !

Une boisson

La bière blonde de la Brasserie d’Olt de mon ami Sébastien.

Une qualité

J’aime les gens.

Un défaut

Je dirais "chambreur", taquin. C’est souvent perçu comme de l’arrogance.

Une devise

"You’ll never walk alone", ("Tu ne marcheras jamais seul") : c’est la devise du club de foot de Liverpool. J’aime bien cette idée de ne pas être seul et d’être là pour les autres. On partage les bons et les mauvais moments ensemble. L’amitié, tout simplement.

Un rêve

J’aimerais bien revenir en arrière, pour réparer le mal que j’ai fait, assécher les larmes que j’ai fait couler et demander pardon.