Decazeville. L’univers de Jean-Pierre Mocky ce soir à la Strada

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  • Une scène du film. Image fournie par le Ciné-club de la Strada.
    Une scène du film. Image fournie par le Ciné-club de la Strada. DR.
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Centre Presse

Le Ciné-club de la Strada propose aujourd’hui mercredi à 18 h 15, une deuxième incursion dans l’univers fantasmagorique de Jean-Pierre Mocky.

Cette fois, c’est "À mort l’arbitre" qui est à l’honneur. Un film étrange et sulfureux, réalisé dans un contexte où la violence des hooligans incarnait la réalité immédiate du football. Mais le cinéaste anarchiste est beaucoup plus subtil que cela. Il ne s’agit pas de fustiger la seule barbarie des supporters haineux.

Dans cette pantomime généralisée où les corps sont filmés sous les postures les plus singulières, aucun personnage n’est épargné. À commencer par le réalisateur lui-même, qui incarne un policier impuissant et spectateur d’une violence qu’il ne comprend pas. Avant le match, l’atmosphère est déjà surchauffée. Et l’inspecteur de police Granowski sait déjà qu’il aura fort à faire parce que les supporters sont venus en masse, par cars entiers. L’arbitre, Maurice, interprété par Eddy Mitchell, oublie le temps d’un instant qu’il va avoir à maîtriser vingt-deux hommes prêts à taper du pied dans un ballon, en s’occupant tendrement de son amie Martine. Le match est heurté. Maurice, à un moment, siffle un penalty ; l’excitation est à son comble. Et, à la fin du temps réglementaire, les visiteurs sont battus.

Mais les supporters, emmenés par Rico et Albert, entendent bien dire son fait à l’arbitre. Ils l’attendent alors à la sortie du stade. Cette course-poursuite est le cœur du film et va mettre en évidence un théâtre de monstres sans équivalent dans le cinéma français. À tel point que l’on se demande en regardant le film si l’on est chez Mocky ou Fellini. C’est le réel qui se dérobe alors pour laisser le jeu des masques et du délire prendre le pas sur toute logique. Pour l’anecdote, une émission des dossiers de l’écran, consacrée au drame du Heysel, proposait "À mort l’arbitre" comme figure introductive. Preuve s’il en est que le film capte une atmosphère sourde et inquiétante, des pulsions profondes qui frappent aux portes de la civilisation. Michel Serrault, dans ce rôle de chef de meute, n’a jamais été aussi émouvant, car il matérialise l’horreur.

Le film sera précédé d’une présentation de Rémy Romain sur le rôle des masques dans le cinéma de Jean Pierre Mocky.

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