Mort du petit Emile et affaire Dupont de Ligonnès : qui sont ces gendarmes et scientifiques de l’IRCGN qui font parler les squelettes et l’ADN

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L’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) mobilisé sur la mort du petit Emile et sur l'affaire de la disparition de Xavier Dupont de Ligonnès, est une unité spécialisée composée d’experts scientifiques de la chaîne criminalistique en charge de faire parler les indices, prélèvements sur les squelettes et les objets.

L’essentiel de l’affaire de la mystérieuse disparition d’Emile

  • Emile est âgé de 2 ans et demi lorsqu’il disparaît le 8 juillet 2023. Il se trouve alors en vacances chez ses grands-parents dans le hameau du Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence
  • Le 30 mars 2024, une randonneuse fait une macabre découverte, celle d’un crâne qui est rapidement identifié par les experts comme étant celui du petit garçon
  • Entre le 30 mars et le 10 avril, date de fin des recherches, le périmètre est bouclé et des fouilles sont menées pour tenter de retrouver le reste du corps de l’enfant.
  • À ce jour, seuls le crâne, un deuxième ossement et des vêtements ont été découverts

Mercredi 10 avril 2024, les recherches entreprises dans le hameau du Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence, là où a disparu le 8 juillet 2023 le petit Emile et là même où des ossements du petit garçon et ses vêtements ont été retrouvés le 30 mars, ont été levées. Une information annoncée par le Parquet d’Aix-en-Provence en charge de l’instruction de l’affaire.

Désormais, les enquêteurs vont se concentrer sur l’analyse de tous les indices retrouvés. S’il n’y a aucun doute sur l’identité du petit Emile Soleil, en revanche, la cause de son décès n’a toujours pas été déterminée. C’est ce que des experts de la chaîne criminalistique vont désormais tenter de comprendre et d’élucider au sein de l’un des six plus grands laboratoires judiciaires, l’IRCGN, le seul de la gendarmerie.

L’IRCGN est né après l’affaire Grégory

L’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale a été créé en 1987, trois ans après l’affaire Grégory, ce petit garçon de 4 ans découvert mort dans la Vologne, qui a fait apparaître le strict nécessaire "d’adapter l’investigation criminelle aux nouvelles techniques scientifiques", comme le rappelle Le Dauphiné Libéré. Depuis, l’IRCGN est saisie dans de multiples affaires judiciaires parmi lesquelles des dossiers ultra-médiatisés comme la disparition de Delphine Jubillar, à Cagnac-les-Mines (Tarn) en décembre 2020 ou encore l’accident mortel de Diana en 1997 à Paris.

Ils ont confondu Nordahl Lelandais

Parmi les affaires marquantes, l’IRCGN a permis de confondre en 2017 le meurtrier de la petite Maëlys. Une micro goutte de sang comme appartenant à la fillette avait pu être extraite de la voiture de Nordahl Lelandais.

Des anthropologues, entomologistes au service de la justice

C’est dans l’agglomération parisienne, à Pontoise, que l’IRCGN regroupe en son sein des personnels ultra-spécialisés. Des militaires-scientifiques qui font partie d’une équipe d’experts pluridisciplinaires (entomologistes, anthropologues, médecins légistes, balistique, empreintes digitales, informaticiens, mécaniciens…) en charge d’analyser de multiples prélèvements et réalisé de nombreux examens sur des preuves accumulées.

Actuellement, ils œuvrent pour élucider "les circonstances entourant la découverte des ossements du jeune Émile", comme le rappelle Science&Vie.

Rien n'est laissé au hasard. Tous les indices collectés sur les lieux vont être examinés un par un afin de retracer les dernières heures d'Emile et son parcours.

Toujours selon Science&Vie, "les insectes et les traces animales" sont également analysés. Ils peuvent, en effet, parfois fournir des informations capitales. Ce sont les entomologistes qui sont en charge de cette partie du travail. Ils doivent analyser "les insectes trouvés sur le corps pour estimer le moment de la mort". 

"Les insectes arrivent par vagues successives dans le processus de décomposition. Si un corps est séquestré pendant trois mois avant d’être lâché dans la forêt, l’entomologiste pourra remonter à la date des premières pontes", a expliqué Sébastien Aguilar, policier scientifique, à  Libération

"Exploiter" les ossements et les vêtements d’Emile

C’est l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale qui a confirmé que le crâne retrouvé le 30 mars par une randonneuse au Vernet, là même où le petit garçon alors âgé de 2 ans et demi, avait mystérieusement disparu, était bien celui d’Emile. Mobilisés sur le dossier depuis le début de l’enquête, charge à eux, "d’exploiter les ossements du garçon de deux ans et demi, afin d’identifier la cause de son décès".

À cette heure, on sait que les premières analyses menées sur le crâne ont révélé des marques par "des fissures post-mortem, des morsures et de petites fractures".

A lire aussi : Mort du petit Emile : après la découverte d’un nouvel ossement de l’enfant, quels sont les trois scénarios au coeur de l'enquête ?

Déterminer sur l’ADN prélevé sur un pèlerin appartient à Dupont de Ligonnès

Dernièrement, les experts de cette unité ultra-spécialisée ont été réquisitionnés dans un tout autre dossier médiatique et dont le mystère reste entier depuis plus dix ans. Celle de la disparition de Xavier Dupont de Ligonnès, ce père de famille activement recherché depuis 2011, suspecté d’avoir assassiné son épouse et leurs quatre enfants, à Nantes, au domicile familial.

Depuis, la dernière preuve existante le montrant en vie est une image captée par une caméra de vidéosurveillance d’une banque, dans le Var, à des milliers de kilomètres de Nantes, où on le voit retirer de l’argent.

L’IRCGN a la charge d’analyser l’ADN sur des canettes et des verres qu’aurait eu en main un pèlerin se faisant appeler Jean que trois témoins affirment avoir reconnu comme ressemblant trait pour trait à XDDL, dans une communauté religieuse du Doubs, celle des sœurs de Béthanie.

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