Mort du petit Emile : chiens spécialisés, drones à capteurs multispectraux… Ces moyens déployés pour "déterminer si les ossements ont séjourné durablement"

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Centre Presse Aveyron

D’énormes moyens convergent vers les Alpes-de-Haute-Provence, dont des drones qui vont cartographier les lieux et les reconstituer en 3D.

Chute accidentelle, meurtre ou homicide involontaire ? Depuis la découverte, samedi, d’une partie des ossements du petit Émile, ramenés par une randonneuse à la gendarmerie de Seyne-les-Alpes, un imposant dispositif est déployé sur les reliefs escarpés et boisés du Haut-Vernet, pour tenter d’éclairer les circonstances de sa mort.

"Tous les moyens techniques ont convergé sur les Alpes-de-Haute-Provence", a expliqué, lundi, le colonel Pierre-Yves Bardy, commandant du groupement de gendarmerie du département, au micro de BFMTV. Les recherches "dureront le temps qu’elles seront nécessaires", prévient-il.

Une centaine de gendarmes étaient ainsi mobilisés, lundi 1er avril 2024, appuyés par l’équipe cynophile de Gramat, dans le Lot, connue pour être intervenue dans l’affaire Maëlys. "Ce sont des chiens spécialisés dans les restes humains, explique le colonel. Ils vont être capables d’apporter un concours vraiment précieux".

L’objectif va être de "déterminer si ces ossements ont séjourné durablement" dans la zone, précise Marie-Laure Pezant, porte-parole de la gendarmerie, sur franceinfo. Et si le lieu où le crâne et des dents du garçonnet de deux ans et demi ont été trouvés est le “point zéro”. C’est-à-dire le lieu où aurait chuté ou où a été déposé initialement Émile.

Des anthropologues spécialistes de l’analyse du sol tentent de répondre à cette question. "Quand vous avez un corps qui est déposé sur un sol, vous avez des éléments du sol qui permettent de savoir si le corps a séjourné un certain temps", explique Marie-Laure Pezant. Les militaires cherchent aussi le reste du squelette de l’enfant, les affaires qu’il portait le jour de sa disparition, le 8 juillet 2023, et des indices.

Des drones à capteurs multispectraux survolent la zone pour tenter de repérer des anomalies, des différences de contraste, notamment dans la végétation.

Un drone pour fixer la scène

L’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) est en train de recréer numériquement la scène, a expliqué l’un de ses officiers, le lieutenant Aurélien S, lors d’un point presse organisé lundi après-midi. "Dans un premier temps, l’objectif est de fixer la scène et la maintenir dans les meilleures conditions et pouvoir garantir le replacement des indices", a-t-il expliqué. Les drones "cartographient de manière très fine l’ensemble de la scène, par des prises de clichés, pour ensuite la reconstituer en 3D et en 2D".

Pour organiser toutes ces recherches et "procéder par méthode", un coordinateur de scène de crime va également être dépêché sur place, précise Marie-Laure Pezant.

Élément troublant, le lieu où a été découvert le crâne de l’enfant avait déjà été fouillé. "Il y a une chance infime qu’on soit passé à côté lorsqu’on a fait la fouille", souligne la porte-parole de la gendarmerie. Elle ne l’exclut pas pour autant, "au vu de la configuration des lieux, du terrain accidenté et de la végétation abondante au mois de juillet".

"Le mystère se déplace"

Cette découverte a, par ailleurs, été faite deux jours après une mise en situation organisée dans le hameau. Mais "pour l’instant, aucun lien n’est fait", précise-t-elle. "Le mystère se déplace, mais on est toujours dans le mystère", résume François Balique, le maire du Vernet. Mais "on trouvera la vérité".

L’affaire provoque une vive émotion bien au-delà du petit village. Sur le groupe Facebook Prions pour Émile, les messages de soutien se multiplient et une cagnotte a été lancée. Notamment pour "offrir un bel enterrement" au petit garçon.

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