La perle du Sahel tunisien ouvre son âme

  • Un paysage et des couleurs à couper le souffle.
    Un paysage et des couleurs à couper le souffle. Pierre Côme/Centre Presse
  • L'architecture typique d'Afrique du nord.
    L'architecture typique d'Afrique du nord. Pierre Côme/Centre Presse
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Pierre Côme

De Sousse à Monastir, en passant par Port El Kantaoui, cette région côtière de la Tunisie offre un visage dynamique dans un pays toujours ouvert aux échanges.

Le sol encore mouillé par une légère pluie du matin, un soleil de février darde ses premiers rayons sur les murs blancs des maisons de Port El Kantaoui. En cet hiver doux, cette région de la Tunisie, bordée par la mer, s’éveille. On est bien loin des soubresauts de la capitale Tunis. Ici, le jasmin, c’est dans les jardins qu’on le sent. La Révolution de janvier 2011, et surtout ces idéaux, sont toujours présents. Et ce sont ces valeurs que les Tunisiens vivent tous les jours. Vivre en paix et en harmonie avec tous. «La Tunisie, c’est nous, femmes et hommes, de cette terre, qui la faisons et qui y habitons. Pas ceux qui voudraient autre chose », lâche un habitant de la cité balnéaire. «La Tunisie, pour la connaître, il faut aller à la rencontre des gens», assène-t-il tout go. Dont acte… Direction l’ouest vers Kairouan, l’un des hauts lieux de l’Islam, la quatrième ville Sainte pour les Musulmans...

La Maison du barbier à Kairouan

Sur la route, qui va de Port El Kantaoui à Kairouan, les longues étendues désertiques se succèdent entrecoupées de villages où les scènes de la vie quotidienne se déroulent paisiblement. Au loin, le dôme et le minaret de la Grande Mosquée de Kairouan se devinent…
Une fois en ville, c’est une ambiance empreinte de sérénité qui se dégage. Les marchands ambulants hèlent les passants pour leur proposer leurs produits. Fondée en 670, la cité a gardé des témoignages d’un passé glorieux. Première ville sainte du Maghreb, Kairouan possède un riche passé architectural. Aux portes de la ville, on peut ainsi découvrir les bassins des Aghlabides, un réservoir à ciel ouvert formé
de deux citernes communiquant entre elles et qui remonte au IXe siècle, constitue un des plus beaux ensembles hydrauliques conçus pour alimenter la ville en eau. Mais c’est surtout ici que l’on peut encore toucher du doigt, si l’on peut dire, toute l’histoire de la région et son lien intime avec la culture arabo-musulmane. C’est en effet à Kairouan que l’on peut voir un mausolée que l’on nomme La  Maison du barbier, la «zawiya» de Abou Zama El-Balawi connu sous le nom de Sidi Sahib, qui fut l’un des compagnons du Prophète Mahomet. Selon la légende, il aurait conservé trois poils de la barbe du Prophète. On découvre à cet endroit une sépulture ceinte d’une grande cour intérieure et d’un couloir couvert de carreaux richement ouvragés ainsi que des panneaux de stuc. On peut également y voir de magnifiques plafonds à caisson de bois de cèdre du Liban peints.


La Grande Mosquée


Mais l’un des endroits phares de la cité tunisienne, c’est bel et bien la Grande Mosquée de Sidi Uqba. Construite par la dynastie des Arhlabibes, elle constitue l’un des témoignages les plus fort de la culture musulmane. Sévère par son aspect extérieur, et une cour austère, l’architecture intérieure qui se dévoile au regard est tout simplement sublime. On y découvre des colonnes de marbres et de porphyre qui
ont traversé les siècles pour, aujourd’hui encore, nous faire part du message de paix et de fraternité dispensé en ces murs… Paix et fraternité, tels sont les mots qui résonnent dans les discussions des Tunisiens. À une centaine de kilomètres de là, vers l’est, la ville de Sousse est en pleine effervescence, au coeur de sa médina.

La perle du Sahel    

Dans la vieille ville, enserrée de remparts, la «capitale du Sahel tunisien », connue aussi sous le surnom de «Perle du Sahel », s’anime. Dans le souk, c’est le royaume de l’échange. Qu’ils soient Tunisiens ou étrangers, les mots des uns fusent, les gestes des autres s’agitent, Le commerce bat son plein. La vie vit à Sousse… Une ville multiséculaire dont la médina est classée patrimoine mondial de l’Unesco. À Sousse, l’appel de la mer est toujours présent. Ainsi, la grande mosquée ne se découvre pas au centre, mais bien à quelques encablures de l’eau, tout comme le «ribat» (petite forteresse construite pour protéger les frontières ou les côtes).


Une mer qui fait corps avec les habitants de ce pays. Et c’est sans doute du côté de Monastir, à une vingtaine de kilomètres de Sousse que cela se ressent le plus. Les volets bleu azur accrochés aux fenêtres des maisons blanches plongent les visiteurs dans une ambiance marine. Monastir est chère au coeur des Tunisiens car c’est la ville qui a vu naître le père de la nation tunisienne, Habib Bourguiba. Aujourd’hui, sur la route du front de mer, une simple plaque, sur une maison blanche aux volets bleus, mentionne sa maison natale. Sur les hauteurs, le «ribat» datant du VIIIe siècles, veille sur la cité. Avec celui de Sousse, c’est un des plus anciens de cette région du Sahel tunisien. Culture, patrimoine, art de vivre, tout est fait pour que l’on se sente bien dans cette région. Une volonté partagée par de nombreux Tunisiens qui souhaitent faire de leur pays un des plus accueillants et balayer les a priori et les idées reçues. Pour parler de la Tunisie il faut la connaître. La méconnaissance est seule source de craintes…

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