Hollande à Bruxelles pour convaincre malgré l'entrée en récession de la France

  • Le président François Hollande, le 13 mai 2013 à l'Elysée
    Le président François Hollande, le 13 mai 2013 à l'Elysée Pool/AFP/Archives - Bertrand Langlois
  • Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, le 7 mai 2013 à Bruxelles
    Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, le 7 mai 2013 à Bruxelles AFP/Archives - Georges Gobet
  • Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici arrive à Matignon, le 13 mai 2013 à Paris
    Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici arrive à Matignon, le 13 mai 2013 à Paris AFP/Archives - Bertrand Guay
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AFP

Pressé par Bruxelles d'engager des réformes en échange d'un délai de deux ans pour tenir ses engagements budgétaires, le président François Hollande rencontrait mercredi les 27 commissaires européens, le jour où la France est officiellement entrée en récession.

Au cours de cette rencontre inédite depuis juillet 1997 entre un président français et la Commission européenne au grand complet, il défendra la voie étroite empruntée par la deuxième économie de la zone euro: revenir dans les limites de ses engagements budgétaires sans tuer sa croissance.

Il faut "assainir les finances publiques tout en préservant la croissance, en retrouvant l'emploi et en préparant l'investissement pour l'avenir", plaide-t-on à Paris où l'on entend faire de la démarche de la France un modèle européen.

Mais l'exercice s'annonce d'autant plus difficile que l'économie française s'enfonce dans le rouge, avec un recul du PIB de 0,2% au premier trimestre 2013 après une contraction similaire au dernier trimestre 2012. Par ailleurs, le pouvoir d'achat des ménages français a subi une baisse record l'an dernier avec un recul de 0,9%.

Autre difficulté pour le chef de l'Etat français, sa visite à Bruxelles intervient sur fond de rumeurs de remaniement à Paris, avec en ligne de mire Bercy et son patron, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici.

Paris sous haute surveillance

Le président Hollande doit-il donc s'attendre à comparaître devant 27 juges lors de sa rencontre avec la Commission? "Bien sûr que non", il ne vient "pas du tout (...) passer un examen", a assuré mercredi son président, José Manuel Barroso.

Pour autant, la commission européenne qui a accordé un nouveau délai de deux ans à la France, jusqu'en 2015, pour ramener ses déficits publics sous la barre des 3% du PIB, entend juger les engagements de Paris sur pièces. "Nous sommes en train de les analyser" et le verdict tombera le 29 mai, a dit M. Barroso.

Paris est sous haute surveillance. Le commissaire européen chargé des Affaires économiques, Olli Rehn, avait exhorté début mai le gouvernement français à mettre en oeuvre des actions "audacieuses".

"Une stratégie budgétaire de moyen terme crédible doit s'accompagner de réformes structurelles substantielles en matière de marché du travail, de système de retraites et d'ouverture des marchés", avait-il insisté. Sur ce terrain, la France doit encore "marquer des buts", avait renchéri José Manuel Barroso.

"Convergence" entre Paris et Bruxelles

A Bruxelles, on souligne cependant la "convergence" avec Paris "autour d'une action déterminée pour soutenir la croissance ", avec la mise en oeuvre du pacte de croissance décidé lors du sommet européen de juin 2012, tout comme "la nécessité de prendre davantage de mesures à court terme pour l'emploi des jeunes", sinistré dans le sud de l'Europe.

Le budget 2014-2020 de l'UE prévoit une "initiative pour les jeunes" dotée de 6 milliards d'euros mais François Hollande suggère d'anticiper "peut-être dès la fin de l'année" sa mise en oeuvre tandis que le nouveau président du Conseil italien Enrico Letta réclame un plan d'urgence.

A propos des négociations sur un accord de libre-échange entre l'UE et les Etats-Unis, une vraie divergence pourrait cependant apparaître. La Commission européenne prévoit d'inclure l'audiovisuel dans le champ de ces négociations. Mais au nom de l'exception culturelle, la France entend s'y opposer et François Hollande devrait le faire savoir "sans ambiguïté" au collège des Commissaires européens.

"C'est une position que la Commission tenait depuis 20 ans et il n'y a aucune raison d'en changer" et "surtout pas dans cette négociation" avec les Etats-Unis et leur industrie audiovisuelle surpuissante, fait-on valoir à Paris. Des "sauvegardes" sont prévues pour l'exception culturelle, a tenté de rassurer mercredi le président de la Commission.

Source : AFP

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