Mort de Clément Méric: Ayrault lance une procédure de dissolution des JNR

  • Jean-Marc Ayrault le 7 juin 2013 à Clamart
    Jean-Marc Ayrault le 7 juin 2013 à Clamart AFP - Bertrand Guay
  • Serge Ayoub, responsable des Jeunesses  Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR)  le 7 juin 2013 à Paris
    Serge Ayoub, responsable des Jeunesses Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) le 7 juin 2013 à Paris AFP - Fred Dufour
  • Le directeur de la police Christian Flaesch et le procureur de Paris François Molins lors d'une conférence de presse le 8 juin 2013 à Paris
    Le directeur de la police Christian Flaesch et le procureur de Paris François Molins lors d'une conférence de presse le 8 juin 2013 à Paris AFP - Thomas Samson
  • Clément Méric, le 17 avril 2013 à Paris
    Clément Méric, le 17 avril 2013 à Paris AFP/Archives - Jacques Demarthon
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AFP

Jean-Marc Ayrault a demandé samedi au ministre de l'Intérieur Manuel Valls "d'engager immédiatement" une procédure en vue de la dissolution du groupuscule d'extrême droite Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) après la mort de Clément Méric, a annoncé Matignon.

"L'agression mortelle dont a été victime Clément Méric le 5 juin a suscité l'indignation légitime du pays. L'ensemble du gouvernement et de la représentation nationale s'est rassemblé pour dénoncer cet acte odieux", écrivent les services du Premier ministre.

Jean-Marc Ayrault a demandé en conséquence au ministre de l'Intérieur Manuel Valls "d'examiner les conditions d'application de l'article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure issu de la loi du 10 janvier 1936 aux groupuscules d'extrême droite qui provoquent à la haine raciale, antisémite, xénophobe, et homophobe".

"Sur la base des éléments transmis par le ministre de l'Intérieur, je lui ai demandé d'engager immédiatement la procédure contradictoire, préalable à la présentation au président de la République, en Conseil des ministres, du décret de dissolution des Jeunesses nationalistes révolutionnaires", annonce le Premier ministre.

Jean-Marc Ayrault ajoute avoir demandé au ministre de l'Intérieur "de poursuivre l'examen des conditions dans lesquelles d'autres associations ou groupements de fait pourraient faire l'objet de la même procédure". Le Premier ministre souligne, comme il l'a fait devant le Parlement, être déterminé à "tailler en pièces, de façon démocratique, sur la base du droit, ces mouvements d'inspiration fasciste et néonazie, qui font tort à la République et qui font tort à la France".

Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), comme le groupuscule Troisième voie, est un petit mouvement d'extrême droite radicale dirigé par Serge Ayoub, l'ancien chef des skinheads parisiens. Les cinq personnes impliquées dans la bagarre à l'issue de laquelle est mort le jeune militant anti-fasciste Clément Méric ont reconnu être sympathisantes de Troisième Voie.

Interrogé par l'AFP Serge Ayoub a déclaré : "C'est bizarre les JNR ne sont pas impliquées dans l'affaire. Ayrault en voulant mettre en pièces l'extrême droite, met en pièces l'intelligence"

Par ailleurs, une information judiciaire pour "homicide volontaire" a été ouverte samedi visant le principal suspect, Esteban, dans l'enquête sur la mort de Clément Méric qui a été provoquée par les coups qu'il a reçu aux visages et non par sa chute, a annoncé le procureur de Paris, François Molins.

Le parquet a requis le placement en détention provisoire de quatre des cinq personnes déférées et le placement sous contrôle judiciaire d'une jeune femme, a précisé le procureur lors d'une conférence de presse. La présence des deux groupes impliqués dans ce drame à une "vente privée de vêtements de marque anglaise" dans le quartier Saint-Lazare, à Paris, mercredi, "semble totalement fortuite", a indiqué le procureur.

Le procureur a décrit une "rixe", une "scène de violence avec échange de coups" en s'appuyant sur l'audition de "témoins objectifs", comme deux vigiles de la salle de vente, et des personnes impliquées.

Le principal suspect, Esteban, "a reconnu avoir porté deux coups" à Clément Méric, "dont le coup qui l'a fait chuter". Les suspects "prétendent avoir répliqué" aux coups qu'il disent avoir reçu dans un premier temps.

Le principal suspect, Esteban, "a reconnu avoir porté deux coups" à Clément Méric, "dont le coup qui l'a fait chuter". Les suspects "prétendent avoir répliqué" aux coups qu'il disent avoir reçu dans un premier temps.

Les "premières conclusions de l'autopsie" montrent qu'il y a eu une "multiplicité" de coups et que "le décès n'est pas dû à un hématome qui aurait été causé par la chute par terre mais aux traumatismes crano-faciaux occasionnés par les coups de poing portés à la victime". S'agissant des coups portés sur Clément Meric, "Esteban soutient avoir porté (...) ses coups à mains nues". Un ami de Clément Meric indique toutefois "l'avoir vu avec un poing américain tandis qu'un autre témoin de la scène a évoqué un objet brillant sur les mains".

Deux poings américains ont été saisis lors d'une perquisition chez Esteban, a précisé le procureur.

Source : AFP

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