Bac: dernière ligne droite

  • Des candidats prennent connaissance des sujets au bac de philosophie
    Des candidats prennent connaissance des sujets au bac de philosophie AFP/Archives - Martin Bureau
  • Des élèves passent les épreuves du bac
    Des élèves passent les épreuves du bac AFP/Archives - Martin Bureau
  • Des élèves passent le bac
    Des élèves passent le bac AFP/Archives - Olivier Laban-Mattei
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AFP

Près de 665.000 candidats au baccalauréat vont inaugurer lundi la première session de l'examen issue de la réforme du lycée, un cru qui sera aussi marqué par de nouvelles mesures de lutte contre la fraude.

Les élèves du bac général donneront le coup d'envoi le 17 juin au matin, avec la traditionnelle épreuve de philosophie, en même temps que ceux du bac professionnel qui passeront l'épreuve de français. Dans l'après-midi, ce sera au tour des candidats au bac technologique de disserter en philo.

La philosophie figure au programme du baccalauréat de façon quasi ininterrompue depuis sa création sous Napoléon en 1808. A l'origine, c'était un examen oral, en latin.

Résultats le 5 juillet

Le directeur général de l'enseignement scolaire, Jean-Paul Delahaye, présentait mercredi à la presse la logistique de l'examen.

Les épreuves écrites se dérouleront jusqu'au 21 juin puis les résultats seront dévoilés le 5 juillet. Les épreuves de rattrapage auront lieu jusqu'au 10 juillet inclus.

La réforme du lycée général et technologique, lancée par la droite en 2010 en seconde, est arrivée cette année en terminale. Les modifications concernent notamment les coefficients, les épreuves dans de nouvelles disciplines et celles de langues vivantes dans certaines séries.

L'objectif était d'améliorer l'orientation et de rééquilibrer les séries, notamment au profit de la série littéraire (L), en perte de vitesse au profit de la série scientifique, bien que les bacheliers S ne poursuivent pas tous des études scientifiques.

Parmi les nouvelles épreuves, celle de compréhension orale en langues vivantes, passée dans l'année par les candidats des séries économique et sociale (ES), scientifique (S) et des séries technologiques, a suscité de nombreuses critiques. Elèves et enseignants dénoncent un manque d'égalité et d'anonymat: confection des sujets déléguée aux profs, difficulté variable, enseignants évaluant quelquefois leurs propres élèves, dates de passage disparates...

En cours d'année dans leur établissement, les candidats écoutent trois fois un court extrait audio ou vidéo en langue étrangère. Ils ont dix minutes pour rédiger un compte rendu en français.

"Bachotage"

Le ministre Vincent Peillon, qui s'est concentré sur le primaire, a décidé d'attendre que la réforme du lycée finisse de se mettre en place avant de l'évaluer. Mais il estime que la réforme "n'a pas porté ses fruits pour rééquilibrer les filières".

Il a déjà indiqué qu'il voulait garder les langues vivantes dans toutes les filières et une épreuve orale. "On est les derniers dans les classements internationaux" pour la pratique des langues, a-t-il rappelé.

Cette année encore, l'accent sera mis sur la lutte contre les fraudes, pour éviter que ne se renouvelle la fuite d'un exercice de la série S qui avait ébranlé il y a deux ans l'examen emblématique.

Des détecteurs de téléphones portables seront installés dans toutes les académies et les sanctions ont été renforcées en cas de fraude ou de tentatives de fraude: le diplôme pourra même être retiré en attendant une nouvelle délibération du jury sur les résultats du candidat.

Cette année aussi, comme "depuis 20 ans", relève M. Peillon, la question d'une réforme du bac revient, à cause de son coût et de son organisation complexe.

Le principal syndicat des personnels de direction de l'Education nationale SNPDEN-Unsa estime le "vrai coût" du bac général et technologique à 1,5 milliard d'euros, contre "50 à 100 millions d'euros" habituellement annoncés. Il réclame un examen plus simple, concentré sur une semaine.

Le président du premier syndicat lycéen UNL, Yvan Dementhon, déplore un "bachotage qui n'a aucun intérêt pédagogique" et milite pour "quatre bacs étalés en milieu et fin des années de première et de terminale".

"Nous aurons à faire évoluer le bac. Il n'est pas gravé dans le marbre à jamais", a dit M. Peillon.

Entre 1960 et 2012, le taux de réussite au bac a augmenté, passant de 60,5% à 84,5%, mais décrocher le diplôme ne suffit plus pour certains élèves qui visent une mention pour accéder aux grandes écoles. Les épreuves facultatives, comme la planche à voile, augmentent les chances d'avoir une mention, et parfois de réussir l'examen.

Source : AFP

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