Coupe des Confédérations: coup d'envoi en pleine fronde sociale

  • Le sélectionneur brésilien Luiz Felipe Scolari et l'ancien joueur, Cafu, s'adressent aux joueurs de la sélection, le 14 juin 2013 à Brasilia
    Le sélectionneur brésilien Luiz Felipe Scolari et l'ancien joueur, Cafu, s'adressent aux joueurs de la sélection, le 14 juin 2013 à Brasilia AFP - Christophe Simon
  • Calendrier des matches de la Coupe des Confédérations
    Calendrier des matches de la Coupe des Confédérations AFP
  • Des danseurs lors de la cérémonie d'ouverture de la Coupe des Confédérations, le 15 juin 2013 à Brasilia
    Des danseurs lors de la cérémonie d'ouverture de la Coupe des Confédérations, le 15 juin 2013 à Brasilia AFP - Christophe Simon
  • Manifestation près du stade Mané Garrincha de Brasilia, le 15 juin 2013 à Brasilia
    Manifestation près du stade Mané Garrincha de Brasilia, le 15 juin 2013 à Brasilia AFP - Beto Barata
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AFP

Une cérémonie colorée en prélude au match d'ouverture Brésil-Japon a donné le coup d'envoi de la Coupe des Confédérations, samedi à Brasilia, sur fonds de protestations sociales dans le pays.

Plus de 800 danseurs en costumes folkloriques des huit pays représentés ont effectuée une grande ronde sur la pelouse du stade flambant neuf Mané Garrincha, avant d'y déployer une immense banderole blanche portant l'inscription "Brésil-Fifa 2013", en lettres jaunes et bleues.

Les 90.000 spectateurs, dans leur immense majorité des Brésiliens venus soutenir la Seleçao, ont salué d'une salve d'applaudissements le groupe de danseurs représentant le Brésil qui évoluait au rythme de la samba.

Selon la télévision brésilienne, 300.000 spectateurs devait assister au match sur l'Esplanade des ministères de la capitale Brasilia, devant neuf écrans géants installés pour l'occasion.

Test en miniature du Mondial-2014 au pays du football roi, la Coupe des Confédérations inaugure un cycle qui culminera avec les jeux Olympiques de Rio de Janeiro en 2016 dont la préparation engloutit des milliards de dollars de travaux.

Elle va opposer huit sélections, avec en têtes d'affiches le Brésil, quintuple champion du Monde, emmené par sa star Neymar, et l'Espagne, championne du monde et double championne d'Europe en titre, à qui il ne manque que la Coupe des Confédérations à son palmarès.

Centaines de manifestants

Les autres sélections en lice sont l'Italie, le Mexique, l'Uruguay, le Nigeria, le Japon et la modeste sélection amateur de Tahiti.

La finale se disputera le 30 juin au mythique stade Maracana de Rio de Janeiro, dont la remise à neuf a duré deux ans et demi et coûté 600 millions de dollars.

Juste avant la cérémonie d'ouverture, quelques centaines de manifestants, en majorité des étudiants, ont protesté pacifiquement aux abords du stade placé sous forte protection policière

"Je renonce à la Coupe, je veux plus d'argent en santé et éducation", scandaient les manifestants qui s'étaient donné rendez-vous à travers les réseaux sociaux, selon une journaliste de l'AFP.

Les protestations sociales se multiplient depuis plusieurs jours au Brésil, où 54.000. policiers sont mobilisés pour garantir la sécurité de la Coupe des confédérations, dont un millier spécialisés dans la lutte antiterroriste.

L'annonce la semaine dernière d'une augmentation de 7% du prix du ticket d'autobus -transport public le plus utilisé par les Brésiliens-, a provoqué l'étincelle.

Des manifestations à Sao Paulo et Rio de Janeiro ont été violemment réprimées jeudi soir par la police. Bilan: des dizaines de blessés, des centaines d'arrestations.

Concentrées depuis des mois à répondre aux critiques sur les retards accumulés dans la rénovation des stades et d'infrastructures précaires, les autorités ont visiblement été prises de court par cette soudaine fronde sociale.

Mini-croissance du PIB

Les Brésiliens avaient pourtant accueilli avec enthousiasme et fierté l'attribution des grands événements sportifs au Brésil.

Mais c'était dans l'euphorie des années de la présidence Lula (2003-2011) marquées par une forte croissance économique, des programmes sociaux qui ont permis à 40 millions de pauvres de rejoindre la classe moyenne, et l'ouverture du crédit à la consommation.

Les protestations d'aujourd'hui interviennent dans un climat beaucoup moins favorable pour la 7e puissance économique mondiale: mini-croissance du PIB et inflation à la hausse, notamment des produits alimentaires de base.

La présidente Dilma Rousseff a dû monter au créneau pour défendre l'intérêt du Brésil à organiser ces grands événements sportifs.

"Quand ils vous demandent ce que nous gagnons avec la Coupe du monde, outre la joie de voir le Brésil jouer, outre la Coupe des Confédérations où nous tous espérons voir le Brésil gagner, nous gagnons en améliorations dans la sécurité publique, nous gagnons avec tous ces travaux d'infrastructure qui sont essentiels comme le métro, les routes", a-t-elle déclaré à la veille du tournoi.

Source : AFP

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