Mondiaux d'athlétisme: l'expérience au pouvoir pour la France

  • Renaud Lavillenie célèbre sa victoire à la perche, lors des Mondiaux de Moscou, le 12 août 2013
    Renaud Lavillenie célèbre sa victoire à la perche, lors des Mondiaux de Moscou, le 12 août 2013 AFP/Archives - Kirill Kudryavtsev
  • Teddy Tamgho célèbre sa victoire sur le triple-saut des Mondiaux de Moscou, le 18 août 2013
    Teddy Tamgho célèbre sa victoire sur le triple-saut des Mondiaux de Moscou, le 18 août 2013 AFP - Franck Fife
  • Mélina Robert-Michon, lors du concours du disque des MOndiaux de Moscou, le 11 août 2013
    Mélina Robert-Michon, lors du concours du disque des MOndiaux de Moscou, le 11 août 2013 AFP/Archives - Adrian Dennis
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AFP

Alors que l'avenir athlétique français semble assuré grâce à l'émergence d'une nouvelle génération prête à prendre le pouvoir, c'est plutôt à l'expérience que la France a réussi ses Mondiaux d'athlétisme à Moscou.

Avec trois médailles, ce qui était encore le cas dimanche matin, Moscou-2013 aurait été l'édition qui retrouve le rythme moyen des Français entre 1983 et 2001, aux origines des Mondiaux, puis en 2007 et 2009, oscillant entre deux ou trois podiums.

Le zéro pointé a été évité à Moscou: Helsinki-1983 et Stuttgart-1993 restent donc les seules éditions bredouilles. Et les éditions 2003 à Paris et 2005 à Helsinki, avec huit médailles à chaque fois pour un total de 5 titres dans ces deux éditions, font figures d'exception dans le bilan français.

Mais Teddy Tamgho est passé par là. Impérial au triple saut avec 18,04 m, nouveau record de France, il transforme à lui seul cette édition en réussite.

Il devient en effet le premier champion du monde tricolore depuis Ladji Doucouré sacré en 2005 sur 110 m haies et avec le relais 4x100 m, à Helsinki.

"Et Teddy le fait devant les meilleurs!", s'est réjouit le Directeur technique national Ghani Yalouz. "Surtout après deux ans d'arrêt, où on a galéré avec lui et où on l'a soutenu. C'est une pépite, ça se fait beaucoup au courage et au mental, c'est quelque chose que les jeunes voient aussi."

Cruelle disqualification

Quelques minutes après le sacre de Tamgho, la délégation française était même aux anges, avec la superbe 2e place du relais 4x100 m féminin. La France passait alors à 5 médailles, et atteignait ainsi un objectif des plus optimistes, que la Fédération et la direction technique nationale n'avouaient guère qu'à demi-mots en préambule des championnats.

Las, les Françaises étaient cruellement dépossédées de leur médaille d'argent, pour un relais hors zone entre Ayodélé Ikuesan et Myriam Soumaré.

Avec quatre médailles au final, les Français s'inscrivent en tout cas dans la lignée de Daegu en 2011 (une argent, trois de bronze).

"Mais ça n'a rien à voir en fait, parce qu'on a l'or de Teddy. Et puis nous avons beaucoup de finalistes", note Ghalouz.

Le clan français regrettera simplement, de concert avec le principal intéressé, le titre raté de peu par Renaud Lavillenie à la perche.

Le meilleur perchiste du monde n'a malheureusement pas réussi son grand chelem. C'eut été monumental, gargantuesque, à vrai dire prodigieux.

Mais la mésaventure du funambule de Clermont-Ferrand - toute relative puisqu'il est tout de même vice-champion du monde - a rappelé la cruauté du haut niveau. Les Mondiaux sont une compétition couperet où n'est pas forcément sacré celui qui est le meilleur la plupart du temps, mais le jour J.

Les autres médailles françaises obtenues révèlent d'ailleurs l'importance de l'expérience dans un tel rendez-vous.

La première médaille française, obtenue par Mélina Robert-Michon au disque, à 34 ans, en est le témoin. Elle est aussi symbolique de ce qu'est l'athlétisme aujourd'hui, et fait réfléchir aux bienfaits de la lutte contre le dopage dans des disciplines, les lancers, où la patrouille tape fort. Quelle carrière aurait eu Robert-Michon si son niveau et ses conditions de compétitions avaient été les mêmes à l'orée des années 2000 ?

Le bronze de Mahiédine Mekhissi est sans doute celui qui correspondait le plus aux attentes. Face à un génie de la discipline - Kemboi - et à Conseslus Kipruto, dernier prodige kényan à sortir des usines à champions, le Français a tenu le coup.

Plus globalement, ces Mondiaux ont de nouveau livré l'image d'une équipe de France où il fait bon vivre.

L'ambiance générale n'a pas semblé pâtir de la blessure de l'une de ses figures de proue, Christophe Lemaitre. Avec lui sur 200 m, la délégation française aurait pu briller encore plus. Ce sera pour Pékin, en 2015.

Source : AFP

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