Immigration, réforme pénale: Duflot prend le contrepied de Valls

  • La ministre du Logement et de l'égalité des territoires Cécile Duflot le 31 juillet 2013 à Paris
    La ministre du Logement et de l'égalité des territoires Cécile Duflot le 31 juillet 2013 à Paris AFP/Archives - Bertrand Langlois
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AFP

La ministre écologiste Cécile Duflot s'oppose radicalement dans le quotidien Libération aux prises de position de son collègue de l'Intérieur Manuel Valls sur l'immigration et la politique pénale, excluant toute remise en cause du regroupement familial des immigrés.

Dans un entretien au quotidien à paraître mercredi, la ministre du Logement et de l'égalité des territoires estime que la question du regroupement familial, dont Manuel Valls a jugé mardi qu'elle "peut être posée", "ne se pose même pas: le droit à vivre en famille ne souffre pas d’exception. Il est garanti par l’article 8 de la convention européenne des droits de l’Homme".

De même, dans le débat sur la réforme pénale qui doit être annoncée au mois de septembre, Cécile Duflot appuie la garde des Sceaux, favorable à une individualisation des sanctions et des peines aux dépens de leur automaticité, face au ministre de l'Intérieur. "C’est une question d'efficacité: ce n’est pas en bourrant les prisons qu’on améliore la sécurité", affirme la ministre EELV, jugeant une telle réforme "indispensable".

Selon Cécile Duflot, "en matière de justice, il n’y a qu’une ligne de gauche. Elle est très bien portée par Christiane Taubira", façon de dire que M.Valls incarne une ligne de droite. "Nul ne doit oublier que pour être dur avec le crime, il faut aussi être dur avec les causes du crime", argumente-t-elle, déclarant faire "entièrement confiance" au Premier ministre Jean Marc Ayrault qui, dit-elle, "arbitrera le moment venu"." Elle se félicite que le chef du gouvernement ait, mardi, "annoncé à Marseille de façon très claire que nous (la majorité de gauche, NDLR) supprimerons les peines-planchers".

Alors que sa formation politique tient à partir de jeudi ses journées d’été à Marseille, la ministre écologiste rappelle qu'en entrant au gouvernement en mai 2012, elle a "choisi d’agir en gardant toutes (ses) convictions". "Quand j’ai un désaccord majeur avec un membre de la majorité, je n’hésite pas à le dire", proclame-t-elle.

L'ex-numéro 1 d'EELV regrette certaines positions de Jean-Luc Mélenchon, qui a réitéré le week-end dernier ses attaques contre François Hollande et Manuel Valls. "C’est dommage, car certaines de ses remarques ne sont pas infondées et même parfois pertinentes. Hélas, il tue le débat par le napalm médiatique qu’il ne peut s’empêcher de provoquer", affirme-t-elle.

Elle qualifie de "rendez-vous de vérité" les arbitrages sur la fiscalité verte et la transition énergétique attendus d'ici septembre dans le cadre du projet de loi de finances 2014, rappelant l'"insatisfaction réelle" des "militants écologistes".

Source : AFP

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