Brésil: le Jour de l'Indépendance marqué par des manifestations

  • Une femme brandit un drapeau brésilien en marge d'un défilé militaire à Rio de Janeiro, le 7 septembre 2013
    Une femme brandit un drapeau brésilien en marge d'un défilé militaire à Rio de Janeiro, le 7 septembre 2013 AFP - Yasuyoshi Chiba
  • Dilma Rousseff assiste à un défilé militaire le 7 septembre 2013 à Brasilia
    Dilma Rousseff assiste à un défilé militaire le 7 septembre 2013 à Brasilia AFP - Beto Barata
  • La police utilise des gaz lacrymogènes contre des manifestants venus perturber un défilé militaire à Rio de Janeiro, le 7 septembre 2013
    La police utilise des gaz lacrymogènes contre des manifestants venus perturber un défilé militaire à Rio de Janeiro, le 7 septembre 2013 AFP - Yasuyoshi Chiba
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AFP

Des manifestations se déroulaient samedi, Jour de l'Indépendance, dans plusieurs villes du Brésil à l'appel des réseaux sociaux, et à Rio de Janeiro et Brasilia des heurts ont éclaté entre policiers et manifestants souvent masqués.

Les manifestations ont été convoquées dans 135 villes mais ont rassemblé jusqu'à présent beaucoup moins de monde qu'en juin quand plus d'un million de jeunes étaient descendus dans les rues réclamer l'amélioration des services publics et la fin de la corruption en politique. Ils s'élevaient aussi contre les sommes colossales investies dans l'organisation de la Coupe du Monde en 2014 au Brésil.

A Brasilia des centaines de manifestants ont tenté de forcer le barrage policier qui protégeait le stade Mané Garrincha avant le début du match amical Brésil-Australie prévu à 16H10 locales (19h10 GMT) tandis qu'arrivaient aussi les supporteurs. La police a lancé des gaz lacrymogènes pour repousser les protestataires et a lâché des chiens policiers, a constaté l'AFP.

Les manifestants répondaient en lançant des pierres avant de s'enfuir, poursuivis par la police montée.

Un photographe de presse a été blessé, a constaté l'AFP.

"Nous voulions seulement protester devant le stade mais la police a réagi comme si elle voulait capturer une bande de criminels", s'est plainte à l'AFP l'étudiante Ivana Ariel.

A Rio, des manifestants ont envahi la parade militaire

A Rio, une centaine de manifestants, dont plusieurs étaient masqués en dépit de l'interdiction décrétée par la justice, ont envahi le défilé militaire organisé sur une avenue centrale, créant une grande confusion. La police a riposté avec des gaz lacrymogènes et une partie du public a pris la fuite.

Treize personnes ont été blessées et soignées à l'hôpital, selon le secrétariat municipal à la Santé et 24 manifestants arrêtés, selon la police civile.

Un groupe de protestataires "black bloc" a saccagé une agence bancaire et la police a tiré des balles en caoutchouc sur les manifestants qui essayaient de s'échapper dans des rues latérales.

"C'est le cri des exclus, de ceux qui ne sont pas intégrés dans la société brésilienne: les favelas, les femmes, les Noirs", a déclaré à l'AFP Eduardo Marques, un professeur de 25 ans.

"Ce gouvernement du Parti des travailleurs (PT-gauche) a détruit le pays; même la compagnie pétrolière Petrobras est en faillite. Nous voulons le retour des militaires", a dit quant à elle Paula Cohen, entrepreneur de 32 ans qui avait assisté au défilé militaire.

La sécurité a été renforcée dans toutes les villes et notamment à Brasilia où la présidente Dilma Rousseff assistait au traditionnel défilé militaire qui s'est déroulé dans le calme mais que le public a boudé.

Quelque 5.000 personnes ont assisté à la parade sur l'Esplanade des ministères alors qu'il y avait 24.000 places dans les tribunes.

A Brasilia, où la sécurité a été renforcée avec 4.000 policiers, quelque 2.000 manifestants ont protesté contre la corruption en politique devant le Parlement à la fin du défilé militaire. Des heurts ont éclaté avec la police qui a dispersé les protestataires avec des vaporisateurs de poivre.

"Les manifestations de juin ont servi à faire pression sur le parlement et à faire voter des mesures, mais il faut les maintenir", a déclaré à l'AFP l'étudiant Philip Leite, du mouvement Kizamba.

A Sao Paulo, mégapole du pays, 1.400 personnes sous la devise "Cri des exclus" ont bloqué temporairement la circulation sur une partie de l'avenue Paulista, mais aucune violence n'a été signalée alors qu'à Porto Alegre (sud) au moins deux agences bancaires ont été saccagées.

A Recife, Fortaleza (nord-est), Belo Horizonte (sud-est), Cuiabá (centre-ouest), Belem (nord) aucun incident grave n'a été relaté mais des dizaines de personnes ont été arrêtées pour être identifiées, selon la police.

Vendredi soir, Mme Rousseff -dont la popularité a chuté de 63% à 30% après les manifestations de juin- a reconnu dans une allocution télévisée que le pays avait des problèmes "urgents" à résoudre mais a appelé à moins de pessimisme et à faire valoir les progrès obtenus dans le pays.

Source : AFP

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